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Pourquoi j'ai cessé d'admirer la France

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  • Pourquoi j'ai cessé d'admirer la France

    Bonjour, un député travailliste, ancien ministre britannique des Affaires européennes critique le systéme français, a-t-il raison ? A-t-il tord ? Toutes les politiques ont échoué, l'emploi, les réformes, la banlieue, l'université, l'égalité des chance, la vente des rafales, même la saga du clémenceau a été un échec, on a de quoi se poser des questions sur ce mal bien français.

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    'A travers le monde, les francophiles observent les événements de France avec stupéfaction. '

    La crise politique et économique en France n'est plus l'affaire privée des Français. A travers le monde, les francophiles observent les événements de France avec stupéfaction. Les Européens voient leurs espoirs et leurs ambitions s'évanouir au spectacle d'un Etat pilier de l'Europe qui rejette la modernité. Quand l'Union Européenne devrait être audacieuse, innovante, incarner un continent du mouvement, la France choisit l'immobilisme, effarée par le changement. S'incliner devant une poignée d'étudiants et un quarteron de leaders syndicaux est une chose. Mais, désormais, Matignon capitule devant les buralistes en renvoyant à des jours meilleurs une loi contre la cigarette dans les lieux publics que le reste de l'Europe a déjà mise en place.

    Mais quand la France approuvera-t-elle une réforme ? Les conservateurs, à droite comme à gauche, sont la force dominante en France. En 1968, jeune étudiant à Oxford, je suis venu à Paris pour partager l'enthousiasme du changement. Aujourd'hui, les étudiants protestent contre la novation. Le dieu du statu quo est l'idole du moment. Pour emprunter à Tomaso di Lampedusa, «rien en France ne doit évoluer de manière que tout soit pareil». C'est la voie royale vers nulle part alors que l'acceptation de la modernité favoriserait tout sauf l'immobilisme.

    Les élites françaises, de droite comme de gauche, paient là le prix de leur refus de la modernité. Quand Jacques Chirac s'oppose à la directive sur les services, quand Laurent Fabius rejette la Constitution européenne et quand Valéry Giscard d'Estaing s'oppose à l'élargissement de l'Europe, naturellement les étudiants et les syndicats s'intègrent, à leur manière, au choeur de ces «nonistes». Quand la société et l'économie sont, ainsi, bloquées, c'est au politique d'assumer ses responsabilités. C'est ce qu'a fait, courageusement, Gerhard Schröder en Allemagne quand il a admis ne pas pouvoir réaliser son programme de gouvernement. Il a organisé des élections anticipées pour permettre à l'Allemagne d'aller, quand même, de l'avant. La France attendra-t-elle jusqu'en mai 2007 ?

    Pour un Britannique, la France est comme un remake des années 70 au Royaume-Uni. A l'époque, toutes les réformes, fussent-elles modestes, étaient systématiquement rejetées par les syndicats et le Labour. En 1974, quand le Parti travailliste est arrivé au pouvoir, son autorité était nulle en ceci que pour y parvenir, il avait pactisé avec les opposants des réformes. On connaît la suite avec la voie ouverte à Mrs Thatcher par les «nonistes» du moment.

    Dans les années 70, le Labour, allié aux syndicalistes communistes et aux étudiants trotskistes, employait le langage qui est celui du PS aujourd'hui. Résultat ? La droite au pouvoir durant deux générations. Alors, de voir côte à côte, dans les manifestations, la hiérarchie socialiste avec Marie-George Buffet et Alain Krivine, c'était comme assister à un défilé de la 3e et de la 4e Internationale. Au XXIe siècle !
    La suite...
    Si vous ne trouvez pas une prière qui vous convienne, inventez-la.” Saint Augustin

  • #2
    Les forces conservatrices, à droite et à gauche, dominent, en France, depuis deux décennies. La gauche a souffert de l'incapacité de Mitterrand et du PS de renouveler les idées et la pratique socialistes après leur défaite, en 1986. Elle n'a pas fait son aggiornamento. Tony Blair, lui, a éradiqué la pensée rétrograde d'un Labour déphasé. Willy Brandt, en Allemagne, et Felipe Gonzalez l'avaient précédé. Les vieilles politiques, les vieilles doctrines et les vieux leaders ont été mis au rancart. Radical et même brutal, mais nécessaire. En France, à gauche, personne ne semble vouloir être radical ni prendre de risques. Une sorte de «molletisme» convenu s'est installé.

    Ala fin du communisme, la France a esquivé l'adaptation au monde global. Elle s'est persuadée de la fin de l'Histoire et des vertus de son contrat social sans besoin de l'ajuster aux exigences de la modernité. La France a cessé de penser il y a quinze ans. Ou ses penseurs ont sombré dans le négativisme. Mais je suis confiant, une nouvelle génération de penseurs et de leaders politiques apparaîtra bientôt.

    Il faut récuser les chants funèbres des «déclinistes». Ils dénoncent, ils dénigrent, mais ils ne proposent aucune alternative. L'Europe offre une palette de différentes politiques. Si les élites du PS et de l'UMP sont gênées de s'inspirer des bonnes réformes du Royaume-Uni, qu'ils regardent du côté de l'Espagne ! Ou qu'ils s'inspirent du modèle suédois. Dans ce dernier cas, cela suppose une révolution dans la pensée et l'organisation des syndicats. Il n'y a jamais de grèves en Suède. Les syndicats sont unis. Ils ont rejeté les 35 heures dans les années 80. Les activistes communistes et trotskistes sont expulsés et marginalisés. Les syndicats ont accepté la globalisation et pratiquent la concertation avec les employeurs. Le modèle scandinave pourrait fonctionner en France mais à la condition que les syndicats, à l'occasion du centenaire de la Charte d'Amiens, fassent peau neuve. Les ouvriers britanniques de Peugeot en passe de perdre leur emploi, résultat de la mondialisation, n'attendent rien de leurs camarades français. Les syndicats français ont abandonné depuis longtemps les concepts de solidarité européenne et internationale. Les élus de Coventry ne feront pas de grève de la faim, pure posture dans une tranchée illusoire à l'ère de la mobilité et d'une nouvelle économie.

    Cette crise française n'est pas une exclusivité. L'Italie concentre de fortes réticences au changement au coeur de la coalition qui doit succéder au gouvernement à Silvio Berlusconi. Tant que la France, l'Italie et l'Allemagne ne seront pas en harmonie avec le rythme anglo-espagnol-scandinave de croissance et de création d'emplois, l'Europe demeurera au point mort.

    De surcroît, l'apparition de différentes formes de protectionnisme et d'égoïsme national dans plusieurs pays rend plus difficiles l'unité et l'intégration européennes. Ouverte ou bien fermée, l'Europe. La France et ses partenaires doivent trouver les leaders prêts à dire la vérité même au prix de manifestations et de grèves de la faim : une Europe refermée sur elle-même est une Europe qui consent à sa disparition.

    Toute ma vie, j'ai aimé la France. J'ai perdu l'admiration qu'elle m'inspirait. J'en suis navré. J'ai cessé de vanter ses vertus à mes collègues. Une France qui refuse le changement, qui appréhende la modernité comme une menace est une source d'inquiétude pour quiconque croit dans l'Europe. Et dans la France elle-même.

    * Denis MacShane, député travailliste, ancien ministre britannique des Affaires européennes

    22 avril 2006, Le Figaro
    Si vous ne trouvez pas une prière qui vous convienne, inventez-la.” Saint Augustin

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    • #3
      Très bon article on ne peut plus vrai. Je partage entièrement son anaylse. La France est malade de son immobilisme et de son manque de courage ! La société fançaise en a marre de ces dinosaures politiciens qui ne pensent qu'à leur intérêts. C'est pouruoi, les banlieues, les étudiants, les syndicats, les paysans, les profs, tout la france quoi, râle ! Il faut que ça pète bien fort pour espérer voir de nouvelles têtes qui auront des idées neuves... Suis-je utopique ?
      La mauvaise langue n'est jamais à court d'inventions !

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      • #4
        les autres pays européens doivent prendre le peuple français comme un exemple , ils subissent pas sans rien dire , c'est le peuple qui doit gouverner (expl: de la réforme de cpe )
        mais c'est dommage qu'il faut que sa pète a chaque fois pour ce faire entendre ..
        il est temps que le gouvernement français démissionne et laisse place ou gens plus compétent
        "N'imitez rien ni personne. Un lion qui copie un lion devient un singe." Victor Hugo

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        • #5
          La trahison des élites politiques et syndicales françaises

          Bien que ce ne soit pas une invention française, la conquête du pouvoir s'apparente au partage des dépouilles; avec la différence qu'on ne vire pas les anciens écornifleurs, mais qu'on en ajoute de nouveaux.

          C'est un sytème autonome qui vit sur lui-même, totalement coupé de la nation, sauf pour lui envoyer de faux messages afin de l'enfoncer encore plus dans sa schyzophrénie.

          Je voudrais en donner 2 exemples :

          Le plombier polonais : un danger pour ce qui étaient leurs anciens alliés quand il étaient communistes, et dont l'internationalisme ne se limite guère maintenant qu'au premier cercle des camarades alimentaires.

          le CPE :
          Les contre : à 26 ans on ne pourra pas acheter l'appartement, la bagnole, avoir des enfants (argument pétainiste proche du travail famille patrie).

          La réalité : les bacs plus X croient par des études poussées et inutiles qu'ils vont décrocher le bâton de maréchal de l'emploi à vie et bien payé. L'économie se moque des délires, passées les périodes d'euphorie, la réalité rattrape et encore plus cruelle.

          Résultat des courses : les entreprises à l'avenir incertain n'embaucheront pas ou délocaliseront. Dans ma région l'économie dominante est celle du black; c'est une première forme de réponse à toute illusion de la garantie de l'emploi par un réglementation trop rigide, la seconde est l'ajustement par les quantités les bons et utiles sont pris, pressurés (sauf dans le secteur public aux largesses sans limite), les autres partent au chômage.

          Résultat des courses : le petit Julliard fils de sa maman qui a pied dans l'establishmen socialiste sera récompensé par un super bon job dans l'administration ou un poste de député ou de sénateur pour service rendu au peuple.

          Besancenot qui a prêté ses tenues de facteur à la police pour mieux repérer les casseurs, aura une promotion dans une cité prolétarienne où il n'y a plus de vieilles parce qu'à force de leur piquer le sac, elles ont disparu. Il va enfin quitter son exil, le monde corrompu de Neuilly avec ses capitalistes, ses multinationales, qui se paient le calendrier des postes pour des sommes astronomiques, ses étrangers hongrois, petits, teigneux, qui se prennent pour Attila, et retrouver le vrai peuple de gauche dont il est le chef.

          En France c'est une Thatcher qui nous faut ou un Sarko; sinon c'est le déclin garanti.

          Pleinement d'acord avec l'article produit par Zek.

          @Karlito merci pour cette bouffée d'intelligence et de bon sens de l'Algérie que nous aimons.

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