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Inversion d'echelle

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  • Inversion d'echelle

    Dans les premières années de l’indépendance, une mère décidée à marier son ainé, met son haïk pour aller demander la main d’une jeune fille. D’un pas serein, elle se sent d’autant plus sûre de la bonne issue de sa démarche que son candidat à la noce est instituteur, préposé à un bureau, ou petit fonctionnaire. Elle peut dire pour le valoriser aux yeux de la belle famille, qu’il « travail avec son stylo », ou « qu’il occupe une chaise »….

    Des années plus tard, la barre d’appréciation se « rehausse ». Son second fils se doit d’être cadre, ingénieur, médecin ou directeur. Un chef ; la démocratisation de l’enseignement et l’industrialisation clefs en main est passées par là. Les cortèges nuptiaux se font plus voyants et les dotes connaissent une sérieuse inflation.

    Passe le temps, et la vielle apprend à apprécier les choses selon les nouvelles normes de la débrouille et des trafics en tout genre. Elle troc son haïk immaculé contre un Hidjab sombre et austère, et pour son petit-fils elle affute son argumentaire : « Il se débrouille !» ; « il fait des affaires ! » ; « il fait rentrer tant de dizaine de mille par jour ». Comment ? En faisant quoi ? Aucune importance, il tire son épingle du jeu dans cette nouvelle jungle inaugurée par les « plans anti-pénuries », le démantèlement du noyau de tissu industriel national et la mise en place de la privatisation des circuits de redistribution de la rente.

    La vielle a-t-elle changé de morale entre temps ? A-t-elle pactisé avec le système rentier, et la mafia financière ? Ou bien, dans son individualité, n’a-t-elle fait que s’adapter aux normes sociales que l’Etat a progressivement mis en place ?
    Dernière modification par mob_dz, 04 avril 2011, 13h41.
    Si tu parles, tu meurs. Si tu te tais, tu meurs. Alors, dis et meurs
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