L'Algérie, qui a une frontière commune de 30 kilomètres avec le Sahara occidental, à environ 5o kilomètres à l'ouest de Tindouf dans la Hammada, n'avait jamais exprimé de revendication sur le territoire comme le firent le Maroc et la Mauritanie. Au contraire, elle avait expressément soutenu le droit à l'autodétermination du peuple du Sahara occidental et voté pour toutes les résolutions de l'O.N.U. favorables à un référendum.
Cependant, le gouvernement du président Houari Boumediène refusa tout d'abord de soutenir le Front Polisario, apparemment parce qu'il doutait que le mouvement fût politiquement mûr et qu'il bénéficiât d'un soutien populaire ; et lorsque le roi Hassan lança sa croisade saharienne au cours de l'été 1974, l'Algérie hésita, dans un premier temps à réagir, ne voulant pas risquer de mettre en danger la détente soigneusement élaborée avec le Maroc depuis 1968-69.
El-Ouali avait sollicité l'aide du gouvernement algérien pour la première fois lors d'une visite à Tindouf au cours de l'été 1972. Comme on lui avait tourné le dos, il avait choisi de rassembler son noyau de militants dans le Nord mauritanien. En février 1973, il était retourné en Algérie où il avait rencontré des officiers algériens et des membres de l'U.N.F.P. en exil. Il fallut attendre l'été 1974 pour qu'Alger fasse preuve d'un peu plus de sympathie.
Le gouvernement algérien était troublé par le fait que, début juillet, c'est-à-dire juste après l'annonce du plan espagnol d'autonomie interne au Sahara occidental, le roi Hassan décide brusquement de lancer sa croisade ardente en vue de récupérer les "provinces sahariennes amputées" du Maroc.
Le gouvernement algérien n'avait pas seulement l'impression que le roi avait renoncé à défendre, comme auparavant, le principe de l'autodétermination et qu'il ramenait délibérément à la vie les vieux fantômes du Grand Maroc, mais qu'il avait aussi tourné le dos à la coordination tripartite inaugurée lors du sommet de Nouadhibou de 1970.
Manifestement, le roi agissait désormais unilatéralement. Il jouait dangereusement avec la sensibilité de ses sujets, afin d'assurer sa réussite personnelle sur le plan politique, et, comme il avait refusé, jusqu'à présent, de ratifier l'accord frontalier de 1972 que l'Algérie avait ratifié le 17 mai 1973, le président Boumediène pensait qu'il y avait lieu de s'alarmer.
Pour tenter de saper la campagne du roi Hassan, le F.L.N. invita, le 16 juin, les deux principaux partis d'opposition marocains, l'U.N.F.P. et l'Istiqlal, ainsi que le P.P.M. d'Ould Daddah, à une conférence inter-partis sur la crise saharienne, mais ils refusèrent d'y participer.
Dans le même temps, l'ambassadeur d'Algérie en Espagne, qui fut rappelé à Alger le 18 juin pour des consultations avec le président Boumediène, commença à faire pression sur le gouvernement espagnol pour qu'il reste fidèle à ses engagements relatifs à l'autodétermination.
Du point de vue démocratique, la position du gouvernement algérien sur la question du Sahara occidental était incontestablement juste, même si elle était dictée par un intérêt stratégique, ou si l'on pouvait trouver des failles dans les convictions démocratiques du gouvernement algérien sur d'autres problèmes, tels que les droits linguistiques des Kabyles ou d'autres minorités berbères d'Algérie.
Pourquoi, demandait le gouvernement algérien, le Maroc et la Mauritanie étaient-ils revenus sur les engagements relatifs à l'autodétermination, pris lors des sommets tripartites de Nouadhibou et Agadir ?
Si les Sahraouis étaient réellement marocains ou mauritaniens, pourquoi les gouvernements de Rabat et Nouakchott étaient-ils si réticents à les laisser se déclarer tels dans un référendum ?" Le refus d'un référendum provient d'un doute sur les résultats", accusa le ministre algérien de la justice, Boualem Ben Hammouda, au mois de décembre 1975.
"Si le peuple sahraoui dépendait vraiment du Maroc ou de la Mauritanie, comment refuserait-il de réintégrer la mère-patrie ?
tony hodges
Cependant, le gouvernement du président Houari Boumediène refusa tout d'abord de soutenir le Front Polisario, apparemment parce qu'il doutait que le mouvement fût politiquement mûr et qu'il bénéficiât d'un soutien populaire ; et lorsque le roi Hassan lança sa croisade saharienne au cours de l'été 1974, l'Algérie hésita, dans un premier temps à réagir, ne voulant pas risquer de mettre en danger la détente soigneusement élaborée avec le Maroc depuis 1968-69.
El-Ouali avait sollicité l'aide du gouvernement algérien pour la première fois lors d'une visite à Tindouf au cours de l'été 1972. Comme on lui avait tourné le dos, il avait choisi de rassembler son noyau de militants dans le Nord mauritanien. En février 1973, il était retourné en Algérie où il avait rencontré des officiers algériens et des membres de l'U.N.F.P. en exil. Il fallut attendre l'été 1974 pour qu'Alger fasse preuve d'un peu plus de sympathie.
Le gouvernement algérien était troublé par le fait que, début juillet, c'est-à-dire juste après l'annonce du plan espagnol d'autonomie interne au Sahara occidental, le roi Hassan décide brusquement de lancer sa croisade ardente en vue de récupérer les "provinces sahariennes amputées" du Maroc.
Le gouvernement algérien n'avait pas seulement l'impression que le roi avait renoncé à défendre, comme auparavant, le principe de l'autodétermination et qu'il ramenait délibérément à la vie les vieux fantômes du Grand Maroc, mais qu'il avait aussi tourné le dos à la coordination tripartite inaugurée lors du sommet de Nouadhibou de 1970.
Manifestement, le roi agissait désormais unilatéralement. Il jouait dangereusement avec la sensibilité de ses sujets, afin d'assurer sa réussite personnelle sur le plan politique, et, comme il avait refusé, jusqu'à présent, de ratifier l'accord frontalier de 1972 que l'Algérie avait ratifié le 17 mai 1973, le président Boumediène pensait qu'il y avait lieu de s'alarmer.
Pour tenter de saper la campagne du roi Hassan, le F.L.N. invita, le 16 juin, les deux principaux partis d'opposition marocains, l'U.N.F.P. et l'Istiqlal, ainsi que le P.P.M. d'Ould Daddah, à une conférence inter-partis sur la crise saharienne, mais ils refusèrent d'y participer.
Dans le même temps, l'ambassadeur d'Algérie en Espagne, qui fut rappelé à Alger le 18 juin pour des consultations avec le président Boumediène, commença à faire pression sur le gouvernement espagnol pour qu'il reste fidèle à ses engagements relatifs à l'autodétermination.
Du point de vue démocratique, la position du gouvernement algérien sur la question du Sahara occidental était incontestablement juste, même si elle était dictée par un intérêt stratégique, ou si l'on pouvait trouver des failles dans les convictions démocratiques du gouvernement algérien sur d'autres problèmes, tels que les droits linguistiques des Kabyles ou d'autres minorités berbères d'Algérie.
Pourquoi, demandait le gouvernement algérien, le Maroc et la Mauritanie étaient-ils revenus sur les engagements relatifs à l'autodétermination, pris lors des sommets tripartites de Nouadhibou et Agadir ?
Si les Sahraouis étaient réellement marocains ou mauritaniens, pourquoi les gouvernements de Rabat et Nouakchott étaient-ils si réticents à les laisser se déclarer tels dans un référendum ?" Le refus d'un référendum provient d'un doute sur les résultats", accusa le ministre algérien de la justice, Boualem Ben Hammouda, au mois de décembre 1975.
"Si le peuple sahraoui dépendait vraiment du Maroc ou de la Mauritanie, comment refuserait-il de réintégrer la mère-patrie ?
tony hodges
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