Réformes politiques
La démarche de Bouteflika ne fait pas l’unanimité au sein du pouvoir
TSA - Hamid Guemache
La conduite et le contenu des réformes politiques profondes annoncées par le président Abdelaziz Bouteflika le 19 mars dernier à Mostaganem ne font pas l’unanimité au sommet de l’État. Les différentes parties constituant le pouvoir algérien divergent sur le fond des réformes et la façon de les mener.
« Nous ne sommes pas d’accord avec lui ( le Président, NDR). Il peut partir, mais il n’a pas à choisir son successeur », affirme une source de l’une de ces parties en réponse aux déclarations faites par un proche du Président à TSA. Ce dernier avait indiqué que le chef de l’État veut organiser sa succession pour quitter le pouvoir en 2012 (TSA du 1 avril). Il compte organiser des présidentielles anticipées l’année prochaine et réformer en profondeur la constitution.
« Ni Benflis, ni Hamrouche n’ont les facteurs de désignation et de confiance. Le premier a été ramené au pouvoir par le second qui ne bénéficie pas lui-même de la confiance des militaires et n’a jamais montré une capacité réelle de prendre les choses en main », ajoute la même source qui avertit contre les risques de dérapages et d’affrontements dans le cas où des réformes seraient imposées sans aucune ouverture politique.
« Le président doit d’abord ouvrir les champs médiatique et politique, en autorisant le privé à ouvrir des chaînes de télévision et des radios, en agréant de nouveaux partis, syndicats et journaux, afin de permettre aux Algériens de s’exprimer librement », propose la même source.
En fait une partie du pouvoir doute de la capacité de Bouteflika à partir avant 2014 et à réformer le système de l’intérieur, comme le prétendent ses proches. « Les propositions de réformes formulées par le proche du président sont de la poudre aux yeux. C’est une manœuvre destinée à brouiller les cartes et gagner du temps, en espérant une accalmie sur le front social », estime cette source qui met en garde contre les risques d’explosion sociale en Algérie. « Le peuple a manifesté et continue de le faire pour demander des droits immédiats. Mais si les choses restent en l’état actuel, la révolution sera alors inévitable. Elle dépasserait celles de Tunisie et d’Égypte », prévient‑elle.
Les raisons d’un soulèvement populaire violent contre le régime sont nombreuses et les facteurs d’une révolte sont réunis, selon la même source. « Le Président a tous les pouvoirs et ne les exerce pas, plongeant le pays dans une grave crise », ajoute‑t‑il. Cet ancien ministre reproche également au chef de l’État d’avoir « tué toute vie politique et participative » dans le pays. « Les militaires ne veulent pas d’un changement imposé et venant de lui (du Président, NDR) », insiste‑t‑elle.
Selon lui, le président a tenu successivement trois réunions du Haut conseil de sécurité (HCS) et trois autres réunions avec les présidents de l’APN et du Conseil de la Nation, le premier ministre et le secrétaire général du FLN. « L’amendement de la Constitution était le principal sujet de discussions lors de ces réunions », ajoute‑t‑elle. « Les Américains pressent le pouvoir algérien de libéraliser pour éviter à l’Algérie une situation à la libyenne. Mais au lieu d’entamer de véritables réformes en associant tous les Algériens, le président tergiverse et cherche à gagner du temps », déplore la même source.
La démarche de Bouteflika ne fait pas l’unanimité au sein du pouvoir
TSA - Hamid Guemache
La conduite et le contenu des réformes politiques profondes annoncées par le président Abdelaziz Bouteflika le 19 mars dernier à Mostaganem ne font pas l’unanimité au sommet de l’État. Les différentes parties constituant le pouvoir algérien divergent sur le fond des réformes et la façon de les mener.
« Nous ne sommes pas d’accord avec lui ( le Président, NDR). Il peut partir, mais il n’a pas à choisir son successeur », affirme une source de l’une de ces parties en réponse aux déclarations faites par un proche du Président à TSA. Ce dernier avait indiqué que le chef de l’État veut organiser sa succession pour quitter le pouvoir en 2012 (TSA du 1 avril). Il compte organiser des présidentielles anticipées l’année prochaine et réformer en profondeur la constitution.
« Ni Benflis, ni Hamrouche n’ont les facteurs de désignation et de confiance. Le premier a été ramené au pouvoir par le second qui ne bénéficie pas lui-même de la confiance des militaires et n’a jamais montré une capacité réelle de prendre les choses en main », ajoute la même source qui avertit contre les risques de dérapages et d’affrontements dans le cas où des réformes seraient imposées sans aucune ouverture politique.
« Le président doit d’abord ouvrir les champs médiatique et politique, en autorisant le privé à ouvrir des chaînes de télévision et des radios, en agréant de nouveaux partis, syndicats et journaux, afin de permettre aux Algériens de s’exprimer librement », propose la même source.
En fait une partie du pouvoir doute de la capacité de Bouteflika à partir avant 2014 et à réformer le système de l’intérieur, comme le prétendent ses proches. « Les propositions de réformes formulées par le proche du président sont de la poudre aux yeux. C’est une manœuvre destinée à brouiller les cartes et gagner du temps, en espérant une accalmie sur le front social », estime cette source qui met en garde contre les risques d’explosion sociale en Algérie. « Le peuple a manifesté et continue de le faire pour demander des droits immédiats. Mais si les choses restent en l’état actuel, la révolution sera alors inévitable. Elle dépasserait celles de Tunisie et d’Égypte », prévient‑elle.
Les raisons d’un soulèvement populaire violent contre le régime sont nombreuses et les facteurs d’une révolte sont réunis, selon la même source. « Le Président a tous les pouvoirs et ne les exerce pas, plongeant le pays dans une grave crise », ajoute‑t‑il. Cet ancien ministre reproche également au chef de l’État d’avoir « tué toute vie politique et participative » dans le pays. « Les militaires ne veulent pas d’un changement imposé et venant de lui (du Président, NDR) », insiste‑t‑elle.
Selon lui, le président a tenu successivement trois réunions du Haut conseil de sécurité (HCS) et trois autres réunions avec les présidents de l’APN et du Conseil de la Nation, le premier ministre et le secrétaire général du FLN. « L’amendement de la Constitution était le principal sujet de discussions lors de ces réunions », ajoute‑t‑elle. « Les Américains pressent le pouvoir algérien de libéraliser pour éviter à l’Algérie une situation à la libyenne. Mais au lieu d’entamer de véritables réformes en associant tous les Algériens, le président tergiverse et cherche à gagner du temps », déplore la même source.
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