Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Ould Kablia menace les gardes communaux.

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Ould Kablia menace les gardes communaux.

    Il met en avant leur statut de corps constitué.


    Les gardes communaux dénoncent la réaction du ministre de l’Intérieur, Daho Ould Kablia, et décident de durcir leur mouvement de protestation. La revendication première des protestataires demeure l’amélioration de leur situation socioprofessionnelle.



    Après avoir qualifié d’illégales et d’inadmissibles les actions de protestations menées par les gardes communaux, le ministre de l’Intérieur est revenu hier à la charge. Daho Ould Kablia a en effet menacé d’exclure du corps de sécurité toutes les personnes ayant pris part au mouvement de protestation. «Nous allons les exclure du corps. Toutes les autorités militaires et civiles sont décidées à considérer les actes menés par les gardes communaux comme étant des actes d’indiscipline dans un corps de sécurité», a-t-il déclaré avant de souligner qu’«il n’y aura plus de discussions avec les gardes communaux, ni de négociations ni de surenchère».

    C’est un véritable rappel à l’ordre lancé à l’adresse des gardes communaux protestataires qui avaient pourtant misé sur la personne du premier magistrat du pays pour prendre en charge leurs revendications.

    Ils l’ont en effet saisi dimanche dernier par écrit et attendaient une réponse favorable quant à leur plateforme de revendications forte de quatorze points. Contre toute attente, ils ont eu cette mise au point de Daho Ould Kablia. Que cherche le ministre de l’Intérieur ? Outrés par cette réponse de Ould Kablia, les gardes communaux ont décidé de le défier en optant pour le durcissement de leur mouvement de protestation. Ils ne quitteront pas la place des Martyrs, tant que les pouvoirs publics continueront à leur tourner le dos. «Nous n’avons peur de personne. Nous avons sacrifié nos vies pour que l’Algérie reste debout. Nous avons abandonné nos familles pour élire domicile dans des écoles et aujourd’hui M. Ould Kablia ose nous traiter de moins que rien !» fulmine un des protestataires. «Le pouvoir doit comprendre que nous sommes prêts à mourir pour notre dignité. Nous sommes capables de marcher vers la Présidence et si on essaye de nous empêcher, on s’aspergera d’essence avant de nous mettre le feu pour nous immoler. De cette manière, Ould Kablia comprendra peut-être notre détresse», a averti un autre représentant.

    Les gardes communaux ne comprennent pas pourquoi l’Etat a abdiqué devant les exigences des repentis et ignore la détresse des gardes communaux. «Nous revendiquons l’amélioration de notre situation socioprofessionnelle. Beaucoup de gardes communaux ont été révoqués de manière abusive, d’autres sont morts dans l’exercice de leurs fonctions, et certains sont devenus invalides et leurs familles vivent dans la misère totale, nous demandons la réhabilitation de ces gens dans leur dignité. Est-ce un crime M. Kablia ?» s’est interrogé Suissi, l’un des représentants.

    Les gardes communaux, engagés comme supplétifs de l’armée dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, ne réclament aujourd’hui que de la considération de la part des autorités de leur pays. «Nous ne voulons pas la charité de M. Ould Kablia et ses menaces ne nous feront pas fléchir, nous sommes déterminés à aller jusqu’au bout», lance M. Dif qui a démenti les déclarations du ministre qui a indiqué hier que 99% des gardes communaux ont adhéré aux mesures prises pour la régularisation de leur situation et que sur les 14 revendications émises, 11 avaient déjà trouvé écho. «C’est un mensonge, les 94 000 gardes communaux activant à l’échelle nationale ont réfuté les propositions du ministre et rejeté en bloc le travail des commissions mixtes installées dans ce sens. L’Etat doit assumer ses responsabilités envers nous», révèlent les gardes communaux.


    Nabila Amir, El Watan
    -
    Ce n’est pas un homme, c’est un champignon.
    -

  • #2
    Ils passent leur troisième nuit à la belle étoile.

    Les gardes communaux “bouclent” la place des Martyr.

    Leurs lits sont faits de carton, alors que leurs sacs à main font office d’oreillers ! Hier, à leur troisième jour de “campement”, les milliers de gardes communaux, assis à même le sol, se sont montrés inlassables.

    Le décor est planté depuis le 2 mars 2011 : des milliers de gardes communaux arrivant des quatre coins du pays, assiègent la place des Martyrs, à Alger, en guise de protestation contre leurs conditions socioprofessionnelles “précaires”. Rompus à des bouclages et autres ratissages plus contraignants au maquis, ils semblent assumer leur présent rassemblement plutôt comme une simple corvée. “Il ne faut surtout pas s’étonner de nous voir passer, à la belle étoile et à même le sol, deux nuitées en plein centre d’Alger. Nous, qui passions des semaines aux maquis, et dans des conditions beaucoup plus contraignantes ! Et, vous le savez tous. Aujourd’hui, nous nous sentons plutôt en récréation”, répond, sans trop méditer, un des protestataires, venu de Mechedellah (Bouira), à notre question toute aussi spontanée. Mais comment se débrouillent-ils pour subvenir à tous leurs besoins vitaux pendant ces longues journées de protestation ? Pour l’un d’eux, venu quant à lui de Tébessa, cette question ne devrait même pas être posée, tant il s’agit d’un corps bien rodé à ce genre de situation, voire pire.

    D’ailleurs, il a préféré nous répondre par une autre question presque similaire : “Avant de nous interroger sur comment passons-nous nos journées ici, posez-vous la question sur comment nous passions des séjours plus incertains dans les maquis ?”. Ici, leurs lits sont faits de carton, alors que leurs sacs à main font office d’oreillers ! Hier, à leur troisième jour de “campement”, les milliers de gardes communaux, assis à même le sol, se sont montrés inlassables.

    Se constituant en grappes, comme dans un ratissage, leurs discussions sont focalisées généralement sur leur plate-forme de revendications, constituée de quatorze points. Besoins obligent, la foule est cependant constamment en mouvement sur l’esplanade de la place des Martyrs ; les uns allant chercher de la bouffe, des boissons, alors que d’autres montent tour à tour sur la scène qu’offre l’assise de l’horloge implantée au centre de la place, pour improviser un discours. Des ovations fusent alors de partout. Pendant ce temps, des collègues assurent, comme dans un maquis, la garde tout le long des haies les entourant. Ils veillent au grain pour qu’il n’y ait pas d’intrus dans leurs rangs. Surtout, affirment-ils, qu’ils ont reçu depuis hier matin, des instructions fermes de leurs “chefs”, les délégués désignés pour négocier leur plate-forme de revendications avec la présidence de la République. Ces instructions, indique-t-on, ont été décidées, notamment suite au “dérapage” commis par un confrère arabophone à l’encontre des gardes communaux. Les protestataires s’en prennent à ce confrère pour les avoir traités de “gardes champêtres”, (ch’nabat, en arabe), dans sa manchette d’hier. Comme de bons soldats, les occupants de la place des Martyrs observent chaque matin un rassemblement et procèdent à la levée du drapeau, un cérémonial digne de celui qu’observent tous les corps constitués dans leurs casernes respectives.

    Manière pour eux de faire preuve de leur discipline “militaire” même en ces temps de “désordre”. Cela étant, les gardes communaux, au nombre de 100 000, ne jurent plus que par la satisfaction de leurs revendications. D’où la détermination de ce corps à aller jusqu’au bout de sa requête. Ce corps a bravé tous les risques depuis sa création en 1994 pour appuyer les corps constitués dans la lutte antiterroriste. “Hier, nous l’avons arrosé avec du sang. Aujourd’hui, ils veulent nous effacer de l’histoire de l’Algérie”, voilà un slogan porté sur l’une des banderoles accrochées sur les haies métalliques de la police placées là pour contenir la foule. Ce slogan et d’autres rappellent la situation dans laquelle vivent aujourd’hui les gardes communaux. Ironie du sort, leur ennemis d’hier, les “repentis” d’aujourd’hui, semblent avoir mieux tiré profit des dispositions de la Charte de la réconciliation nationale ! “Après avoir accompli le devoir, il n’est pas question de faire marche arrière avant la satisfaction de nos revendications”, “halte à la hogra !”, sont autant d’autres petites phrases exprimant le ras-le-bol des éléments de ce corps ”visiblement, encombrant pour les autorités”, regrette K. Mohamed, engagé à la garde communale dès sa création, dans la région de Miliana (Aïn Defla).


    Cette région a été l’un des fiefs les plus redoutables du terrorisme. Casquette vissée sur la tête au-dessus de ses épaules drapées de l’emblème national, K. Mohamed enchaîne, avec amertume : “Nous ne sommes pas ici pour casser, encore moins pour faire de la politique. Nous réclamons seulement nos droits légitimes”. Assis à ses côtés, B. Hakim lui coupe la parole soudainement pour faire part de son désarroi. “Après plus de quinze années passées à lutter contre les ennemis de la République, aujourd’hui, je me retrouve victime… d’un licenciement abusif ! Oui, je viens d’être viré simplement pour avoir refusé une mutation forcée, décidée de surcroît durant mon congé !”, tonne-t-il, arrivant à peine à contenir ses larmes. Ces plaintes suffiront-elles pour faire pencher le président de la République en leur faveur, lui qui avait promis dans l’un de ses discours de la dernière compagne électorale, de “hisser les Patriotes, les GLD et autres défenseurs de la République au rang de Martyrs” ?


    Farid Abdeladim, Liberté

    -
    Ce n’est pas un homme, c’est un champignon.
    -

    Commentaire


    • #3
      A certains les rappels à coup de dizaines de millions au point d'avoir asséché la totalité de la masse monétaire et à d'autres, les menaces, ceux qu'on mettait en avant lors de la lutte anti-terroriste, la chair à canon quoi!
      Vive l'Algérie!
      "La chose la plus importante qu'on doit emporter au combat, c'est la raison d'y aller."

      Commentaire

      Chargement...
      X