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Agrément pour deux grands partis politiques en Algérie.

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  • Agrément pour deux grands partis politiques en Algérie.

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    Les grèves se multiplient en Algérie, prennent du volume, de l'ampleur, deviennent une activité avec un point d'arrivée (la Présidence), un point de départ (le salaire) et une ligne droite entre les deux sans intermédiaires crédibles comme les maires, les walis ou les ministres et les employeurs. Dans un formidable acte politique de suicide vivant, Bouteflika a réussi à se fabriquer une solitude nationale et à s'isoler dans une autobiographie qui n'est plus lue par personne car tous veulent un repas, pas un livre sur la relance. Du coup, ce que l'opposition et la Coordination pour le changement n'ont pas réussi, la Présidence l'apporte : deux grands partis politiques algériens, distincts, facilement identifiables, avec deux programmes nets et précis, des leaders nouveaux, des militants partout et des politiques résumées en trois feuilles. Lesquels ? Le parti national des gens qui ont été augmentés et le parti national des gens qui n'ont pas encore été augmentés.

    Les premiers ont fait ce que les seconds vont faire : sit-in sous les fenêtres d'El Mouradia, marches, grèves dures, effort musculaire sous les coups de pied de la police, résistance à la menace et à l'intimidation et, surtout, mobilisation. Sauf que l'équation est encore dans le déséquilibre : le parti des augmentés est toujours numériquement moins important que le parti des gens qui attendent de meilleurs salaires. Et tout le monde sait d'où vient la révolution : du ventre avant de passer par le cœur pour se draper de chansons et de slogans. Le climat de grève, de démission en poste, de colère et de harwala vers le butin traverse tout le pays. Les chômeurs veulent un travail, ceux qui ont un travail veulent un meilleur salaire, ceux qui ont un meilleur salaire veulent plus et ceux qui ont plus veulent une solution pour le pays avant qu'il ne soit mangé par lui-même. Les gens savent que c'est « le moment 62 », que l'Etat est si faible qu'il vous donnera sa montre si vous lui donnez un peu de temps, que l'argent existe contrairement aux gens, qu'il suffit de se réunir, marcher, se concerter et se concentrer sur la cible. Tous les Algériens ont ressenti, hier, certainement, une colère sourde contre leur propre personne quand ils ont entendu, au journal TV, ce que les gardes communaux ont obtenu avec une meilleure organisation et de la patience dans le cri. La traditionnelle colère de l'Algérien contre lui-même quand il se sent être le dindon de la farce, le D'jha d'une distribution de terrains derrière son dos, l'oublié d'une liste de bénéficiaires. Les Algériens, même ceux nés longtemps après les années 80, n'ont jamais oublié la douleur encore vive de la tromperie des bien vacants, les premières années de l'indépendance pendant que eux ou leurs parents applaudissaient de joie et que d'autres fracassaient les portes des villas de colons. Du coup, aujourd'hui personne ne veut se faire « doubler ».

    Où cela va mener le pays ? On ne sait pas. Le chroniqueur a écrit qu'il y a un point de rupture dans la logique des aliments gratuits et de la table descendue du ciel. Un jour, il n'y en aura plus ou pas assez. Un jour, le régime ne pourra plus payer. La solution temporaire serait de retourner les gens bien payés contre les gens qui ne sont pas encore bien payés mais le nombre des seconds est plus important que les chiffres des premiers. Pour le moment, un parti majoritaire est né, à côté duquel l'Alliance est une minuscule kasma impuissante.

    Et vous l'aurez remarqué, il y a déjà une dictature qui ne sert plus à rien et qui a été chassée de la scène sans avion : celle de Sidi Saïd et de son UGTA à lui.


    Kamel Daoud, Le Quotidien d'Oran.
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    Ce n’est pas un homme, c’est un champignon.
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  • #2
    Et vous l'aurez remarqué, il y a déjà une dictature qui ne sert plus à rien et qui a été chassée de la scène sans avion : celle de Sidi Saïd et de son UGTA à lui.

    Si la dictature de l'UGTA vient à tomber reellement , l'autre dictature tombera sans plus tarder.

    Car c'est là le veritable noeud qui maintient encore le pouvoir .

    Je sais que l'on me dira :et la DRS!!!!

    Si les ouvriers algériens se mobilisent , plus rien ne les retiendra et avec eux le reste du peuple .
    " Celui qui passe devant une glace sans se reconnaitre, est capable de se calomnier sans s'en apercevoir "

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    • #3
      interessant : deux partis politiques que seul le pouvoir d'achat differencie !

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