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BÉJAÏA Les citoyens de Tichy s’insurgent contre la débauche

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  • BÉJAÏA Les citoyens de Tichy s’insurgent contre la débauche

    La prostitution à Tichy prend des proportions alarmantes ces dernières années. Aussi, les citoyens veulent passer à la vitesse supérieure, et c'est ainsi qu'ils ont répondu à l'appel du collectif des associations pour l'organisation d'une marche contre la prostitution, vendredi passé. Les habitants de cette coquête ville balnéaire ont récidivé ce lundi en bloquant pour la énième fois la RN9.

    La région de Tichy est célèbre pour son tourisme, sa culture et sa beauté. Habitants de la région, émigrés en vacances au pays, touristes algériens et même étrangers y viennent en nombre admirer ses collines plongeant dans la mer d'un bleu profond et les criques protectrices aux plages accueillantes. Hélas, en l'espace de quelques années, cette magnifique côte est devenue, - de plus en plus - une plaque tournante de la prostitution. Des centaines de prostituées séjournent à Tichy et derrière chaque fille se cache un proxénète. La moyenne d'âge de ces filles de joie varie entre 18 et 25 ans ; certaines sortent à peine des jupons de leur mère. Elles ne sont pas encore sorties de l'adolescence et voilà déjà qu'elles arpentent les rues sombres de la région à la recherche de nouveaux clients.

    Elles viennent d'Alger, d'Oran, de Tlemcen, d'Annaba, de Sétif… se terrer dans l'inconnu, préférant s'exiler loin des leurs de peur de l'humiliation et du déshonneur. Aujourd'hui, on peut encore acheter un corps humain. Partout dans le monde, ou en bas de chez soi. Aujourd'hui, les réseaux de proxénétisme sont en pleine expansion. Des milliers de femmes venues des quatre coins du pays, sont réduites en esclavage et obligées de vendre leur corps, sur toute la côte est de Béjaïa. Et pourtant, aujourd'hui encore la prostitution est l'objet d'une acceptation tacite ou d'une bienveillance complice. On la tient pour un mal nécessaire né de la misère sexuelle. Sous le couvert de la tolérance égrillarde, certains la rattachent à un folklore immémorial et somme toute sympathique. D'autres la voilent du drapeau de la liberté sexuelle en distinguant fallacieusement entre le «commerce volontaire du sexe», qui relèverait de la liberté de chacun, et la traite organisée, contrôlée par le milieu, qui seul serait à combattre.

    Nous le disons haut et fort : ce laisserfaire douteux couvre une entreprise dégradante, un trafic déshonorant, un monde de violence et de cruauté. Il est temps de réfléchir sur l'idéologie et les archaïsmes qui légitiment la vente des corps. La mise sur le marché du corps humain piétine les principes universels de dignité de la personne humaine.Tout être humain à droit à l'intégrité physique et psychique, au respect de la vie privée, à la santé, à la liberté d'aller et venir, à la dignité. Dans la prostitution, tous ces droits sont bafoués. Il faut affirmer clairement que le droit d'exploiter ou de louer le corps d'autrui, fût-ce avec son consentement, n'est pas un droit de l'homme. La prostitution perpétue une forme d'esclavage. Il ne s'agit pas de stigmatiser les prostituées mais de s'interroger sur un système.

    À de rares exceptions près, il n'y a pas de prostitution sans proxénétisme. Il n'y a pas de prostitution sans traitements inhumains, sans violences physiques ou psychiques.Tout est fait pour nier l'identité des victimes, les réduire au silence ou, pis encore, les amener à revendiquer le sort qu'elles subissent. Il ne s'agit pas d'une lutte d'arrière-garde. À l'heure où les citoyens se mobilisent pour dire que «le monde n'est pas une marchandise», nous ne nous résignons pas à ce que le corps des plus pauvres ou des plus faibles devienne l'objet de trafics. Il est interdit de vendre son sang ou ses organes.

    Comment tolérer que la vente du sexe devienne une industrie générant d'énormes profits clandestins ? Nous refusons que la prostitution soit considérée comme un métier. Nous refusons que les proxénètes soient reconnus comme des entrepreneurs. Il ne s'agit pas d'une croisade contre la liberté sexuelle. C'est justement parce nous tenons à cette liberté qu'il nous paraît urgent de dénoncer l'asservissement d'une partie de l'humanité par un système qui se nourrit de la misère et des frustrations sexuelles, de l'instinct de domination et du mépris de l'autre.

    courrier d'Algerie
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