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    On critique la gestion Bouteflika, son échec économique recommencé, le chômage, la faible croissance et l’irrésistible dégringolade du dinar. Ou, sur l’autre versant, celui des libertés individuelles et collectives, domaine où le Président est totalement absent. Mais il y a une chose qu’il faut reconnaître au Président : ce rapport particulier qu’il entretient avec l’eau, précieux parmi les précieux liquides, à l’exception évidemment du pétrole sans quoi l’Algérie ne serait pas. Après avoir dessalé l’eau de mer pour alimenter plusieurs villes du Nord, il fait construire le plus grand fleuve du pays, de In Salah à Tamanrasset. Ce souci de l’eau est si spécifique au président Bouteflika qu’il est à se demander ce que buvaient Ali Kafi ou les autres présidents. On pourrait d’ailleurs résumer l’époque Bouteflika à l’âge de l’eau, tout comme celle de Zeroual fut l’âge de sang ou celle de Boumediène l’âge de pierre, au sens de la dureté du régime et des rapports entre l’autorité et l’autorisé.

    On pourrait même aller plus loin en disant que finalement, si le président Bouteflika met autant d’eau sur le tapis, c’est que c’est pour lui, le pays est une vaste plaine et la population constituée de plantes. Pour qu’ils vivent, il leur faut simplement du soleil, qui existe en abondance, et de l’eau. Ainsi, sans l’aide de personne, ils pourront grandir, même s’ils ne passeront probablement pas le stade animal. Le Président, écolo convaincu, voit des plantes partout, décoratives ou de salon, vivrières, voire des plantes grimpantes, à l’image de l’opposition, qu’il faut arracher rapidement. A partir de là, on peut comprendre que pour le Président, un Algérien n’a besoin ni de liberté, ni d’une vision claire de l’avenir, ni encore d’un modèle économique ou d’un niveau de vie acceptable, juste d’une bonne photosynthèse. Selon les prévisions, d’ailleurs, la prochaine élection se déroulera dans une serre.


    Chawki Amari, El Watan

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    Ce n’est pas un homme, c’est un champignon.
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