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L’autre face des cités U en Algérie

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  • L’autre face des cités U en Algérie

    Absence de sécurité et d’hygiène, surcharge des chambres, c'est l'autre face des cités U. Comment dans ces conditions se consacrer sereinement à ses études .

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    «Comment voulez-vous qu’on se consacre aux études si nous sommes confrontés à des conditions aussi déplorables d’hébergement, de restauration, d’hygiène, de sécurité dans les cités de résidence.» Par cette phrase, Chafia, résidente à la cité universitaire ITFC (Hydra II) Djillali Liabes, depuis quatre ans, résume une situation difficile que les étudiants venus de l’intérieur du pays disent subir tout au long de leur cursus universitaire.

    Bien souvent, ces résidents se plaignent d’être obligés de régler des problèmes d’eau, d’hygiène…, au lieu de se vouer aux études. Ses copines de chambre, Nacera et Nassima, la confortent dans son avis. Ces étudiantes en journalisme venues de Tizi Ouzou avouent se retrouver face à la dure réalité des cités «U». Wafa, qui a trois ans de vie dans cette cité, évoque l’anarchie et la mauvaise gestion qui a prévalu et qui a été à l’origine du changement du directeur tout récemment. «Depuis quinze jours, le responsable de la cité a été remplacé par une directrice», dit-elle. Dans cette cité, le problème de la «clandestinité» fait tache d’huile. «De nombreuses personnes, dites clandestines, qui n’ont rien à voir avec les études occupent des chambres alors que celles qui y ont droit sont exclues», explique-t-elle. Cela dit, elle espère que la nouvelle directrice résoudra définitivement ce problème qui mine la vie de nombre d’étudiantes, comme un peu partout à travers les cités, notamment celles pour filles. Cette situation est d’ailleurs décriée par de nombreuses résidentes à la cité de Ben Aknoun, qui compte dans les 5 000 résidentes. «Regardez ce pavillon [le C], il est majoritairement occupé par des filles clandestines qui ne sont nullement étudiantes», indiquent deux jeunes résidentes en montrant les voitures des «occupantes» de ce pavillon garées en face. L’absence de sécurité empêcherait les étudiantes de dormir sur leurs deux oreilles. Mais la sécurité incombe aussi bien aux agents qui ne font pas leur travail qu’à certaines résidentes qui agissent avec un manque de responsabilité et de discipline flagrant.

    A la cité de Ben Aknoun, il est aisé de s’introduire sans être apostrophé pour une quelconque vérification de carte et ce, contrairement aux autres résidences visitées. A l’instar des autres cités, l’hygiène fait cruellement défaut. Dans le réfectoire, de fortes odeurs nauséabondes agressent les narines dès l’entrée. Les résidentes mettent en cause le travail des femmes de ménage qui, disent-elles, n’est pas sérieusement fait. Toutefois, les résidentes ont, elles aussi, leur part de responsabilité. Leur laisser-aller et leur négligence sont criants.

    A la résidence universitaire pour filles de Ouled Fayet, des préoccupations d’un autre type se posent avec acuité. Des problèmes d’ordre sécuritaire particulièrement. «Dans la nuit du 3 décembre dernier, des habitants de Ouled Fayet se sont introduits dans la cité et se sont adonnés à des actes de pillage et de vol dans les chambres des étudiantes.» A la cité «Al Alia» de Bab Ezzouar, un groupe d’étudiantes aborde des préoccupations liées à la surcharge des chambres, l’hygiène, la qualité de la restauration, sans oublier les chambres occupées par des personnes clandestines.
    La cité El Alia a été également marquée dernièrement par des incidents qui ont coûté la vie à deux résidentes, raconte Fahima. A l’origine, ces incendies ont éclaté en raison de l’utilisation de bonbonnes de gaz à l’intérieur même des chambres. Depuis, elles sont interdites à la cité El Alia ; en revanche, elles sont toujours autorisées dans d’autres résidences. Autre cité, autre problème à Beni Messous. «Nous souffrons d’un épineux problème lié aux pénuries d’eau», lancent des résidents de cette cité pour garçons. Pour rappel, cette cité de près de 2 000 étudiants, qui était mixte, est devenue, il y a deux ans, spécialement consacrée aux garçons. «Cette décision est venue d’en haut, après les incidents qu’a connus cette cité, conséquences qui découlent de la mixité», explique-t-on. Depuis, plus de cité universitaire mixte à Alger.

    Toujours est-il que les résidents mettent en exergue un problème de surcharge dans les chambres. «Nous sommes à six par chambre et nous sommes confrontés à un vrai problème d’eau. «Les robinets sont secs. Ce liquide précieux est devenu une denrée quasiment absente. On ne daigne nous ouvrir les vannes que lorsque nous sommes en plein cours. Lorsqu’on rentre l’après-midi ou les vendredis notamment, il n’y a pas une goutte d’eau aux robinets. C’est ahurissant. Et c’est un vrai casse-tête chinois dans cette cité», rétorque un groupe de résidents, déplorant aussi le manque de sécurité et les cas de vol perpétrés dans les chambres, pourtant fermées à clé, dont certains étudiants ont été victimes.

    Toujours est-il que, par rapport à d’autres résidences universitaires, ils considèrent que celle de Beni Messous est meilleure. «Les chambres de Beni Messous sont les seules dotées de chauffage et la qualité de la nourriture s’est améliorée», ajoute-t-on. Nos interlocuteurs dénoncent aussi les organisations estudiantines telles que l’UGEL et l’UNEA qui, disent-ils, «ne travaillent pas au profit des intérêts des étudiants mais pour leurs intérêts personnels».

    Par La tribune
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