Redistribuer, redistribuer, et encore redistribuer. Pour parer à la contestation sociale, pour éviter la révolte populaire, les autorités algériennes ont ouvert le chéquier. Policiers, douaniers, gardes-communaux, pétroliers de la Sonatrach, cheminots, enseignants, médecins, greffiers de justice…Les augmentations salariales et autres avantages sociaux accordés par le gouvernement de Bouteflika touchent pratiquement toutes les couches sociales.
Pratiquement tout le monde a eu droit à une augmentation. Avec effet rétroactif à partir du 1er janvier 2008. C’est-à-dire un rappel qui s’étale sur plus de 3 ans. Hormis l’Algérie, aucun pays au monde, n’a pas pu accorder de tels avantages en un laps de temps aussi court, c’est-à-dire entre décembre 2010 et avril 2011.
Rarement dans l’histoire de l’Algérie, le régime n’a dépensé autant de milliards de dollars pour s’acheter la paix sociale. Qu’importe si cette redistribution de la rente pétrolière provoque une poussée inflationniste, voire un désastre économique, l’essentiel étant d’éteindre les feux de la révolte.
Dernière concession en date, la décision du ministre du Commerce d’élargir la nomenclature des produits subventionnés par l’Etat aux légumes secs. Après l’huile, le sucre, la semoule et le lait, les autorités ont décidé de subventionner les légumes secs, annonce lundi 11 avril le ministre du Commerce, Mustapha Benbada, au cours de son passage à la radio chaîne III.
Coût de la facture annuelle induite par la subvention des produits de première nécessité : 300 milliards de dinars (4,2 milliards de dollars). Bien sûr, cette enveloppe est dérisoire tant l’Etat dispose encore d’une réserve de change estimée à plus de 148 milliards de dollars.
Si les revendications des travailleurs sont légitimes dans la mesure où leur pouvoir d’achat s’est érodé au cours de la dernière décennie, si encore les Algériens estiment, à juste titre d’ailleurs, ne pas tirer avantage de la rente pétrolière ; s’ils s’estiment exclus de ce magot qui profite tant et si bien aux affairistes, il reste que cette manœuvre du chéquier ouvert relève de la politique à courte-vue.
Depuis les émeutes de janvier 2011 qui ont fait 5 morts et plus de 800 blessés, le régime du président Bouteflika, au pouvoir depuis avril 1999, a délibérément adopté une politique à double tour pour se maintenir. La répression policière et la séduction financière.
La répression vise à étouffer la voie des opposants politiques. Toutes les marches, toutes les manifestations organisées par l’opposition sont systématique réprimées, étouffées. Et encore ! Il ne suffit pas de les réprimer, il faut aussi discréditer, calomnier ses initiateurs.
Non seulement, la loi qui interdit les marches dans la capitale depuis juin 2001 a été réactivée pour les besoins de la cause, mais le gouvernement n’hésite pas à déployer une armada de policiers pour empêcher les Algériens de manifester.
Certes, quelques belles âmes pourraient mettre au crédit du président Bouteflika d’avoir levé en février dernier l’état d’urgence, en vigueur depuis février 1992, mais il s’avère aujourd’hui que cette décision n’a produit aucun effet. Les marches sont toujours interdites dans Alger la capitale. Encore mieux, on a dressé un grillage métallique autour de la Place des Martyrs, à Alger, pour éviter que celle-ci ne se transforme en haut lieu de la contestation contre le régime.
Cette stratégie de la répression policière est couplée avec la redistribution de la manne étatique.
C’est qu’à la moindre revendication des travailleurs, le gouvernement fait d’abord mine de contester le bien-fondé du mouvement avant d’ouvrir le robinet. Le but étant de mettre fin, au plus vite, à la contestation afin que celle-ci ne se transforme en mouvement de rébellion.
Contesté de toutes parts, Bouteflika, est devenu ce père Noël algérien dont la hotte est chargée de cadeaux. Des chèques par ici, des avantages par là, le président se transforme en généreux donateur prêt à satisfaire la moindre revendication.
Vieilli, amoindri, Bouteflika, 74 ans, a presque cessé d’incarner sa fonction de président pour devenir une sorte de factotum, un régisseur de la contestation.
Peu importe qu’on dise qu’il est absent, qu’on critique son absence de communication, qu’on le qualifie de président fantôme, l’essentiel est que Bouteflika instruise son équipe gouvernementale pour redistribuer une petite partie de la rente pétrolière. L’essentiel consiste à acheter la paix sociale dans l’espoir de durer au pouvoir le plus longtemps possible.
Oui, mais pour combien de temps ? Combien de temps ce régime, ce président, devraient-ils vider les caisses de l’Etat pour éviter la révolte populaire ?
source: algerie 360
Pratiquement tout le monde a eu droit à une augmentation. Avec effet rétroactif à partir du 1er janvier 2008. C’est-à-dire un rappel qui s’étale sur plus de 3 ans. Hormis l’Algérie, aucun pays au monde, n’a pas pu accorder de tels avantages en un laps de temps aussi court, c’est-à-dire entre décembre 2010 et avril 2011.
Rarement dans l’histoire de l’Algérie, le régime n’a dépensé autant de milliards de dollars pour s’acheter la paix sociale. Qu’importe si cette redistribution de la rente pétrolière provoque une poussée inflationniste, voire un désastre économique, l’essentiel étant d’éteindre les feux de la révolte.
Dernière concession en date, la décision du ministre du Commerce d’élargir la nomenclature des produits subventionnés par l’Etat aux légumes secs. Après l’huile, le sucre, la semoule et le lait, les autorités ont décidé de subventionner les légumes secs, annonce lundi 11 avril le ministre du Commerce, Mustapha Benbada, au cours de son passage à la radio chaîne III.
Coût de la facture annuelle induite par la subvention des produits de première nécessité : 300 milliards de dinars (4,2 milliards de dollars). Bien sûr, cette enveloppe est dérisoire tant l’Etat dispose encore d’une réserve de change estimée à plus de 148 milliards de dollars.
Si les revendications des travailleurs sont légitimes dans la mesure où leur pouvoir d’achat s’est érodé au cours de la dernière décennie, si encore les Algériens estiment, à juste titre d’ailleurs, ne pas tirer avantage de la rente pétrolière ; s’ils s’estiment exclus de ce magot qui profite tant et si bien aux affairistes, il reste que cette manœuvre du chéquier ouvert relève de la politique à courte-vue.
Depuis les émeutes de janvier 2011 qui ont fait 5 morts et plus de 800 blessés, le régime du président Bouteflika, au pouvoir depuis avril 1999, a délibérément adopté une politique à double tour pour se maintenir. La répression policière et la séduction financière.
La répression vise à étouffer la voie des opposants politiques. Toutes les marches, toutes les manifestations organisées par l’opposition sont systématique réprimées, étouffées. Et encore ! Il ne suffit pas de les réprimer, il faut aussi discréditer, calomnier ses initiateurs.
Non seulement, la loi qui interdit les marches dans la capitale depuis juin 2001 a été réactivée pour les besoins de la cause, mais le gouvernement n’hésite pas à déployer une armada de policiers pour empêcher les Algériens de manifester.
Certes, quelques belles âmes pourraient mettre au crédit du président Bouteflika d’avoir levé en février dernier l’état d’urgence, en vigueur depuis février 1992, mais il s’avère aujourd’hui que cette décision n’a produit aucun effet. Les marches sont toujours interdites dans Alger la capitale. Encore mieux, on a dressé un grillage métallique autour de la Place des Martyrs, à Alger, pour éviter que celle-ci ne se transforme en haut lieu de la contestation contre le régime.
Cette stratégie de la répression policière est couplée avec la redistribution de la manne étatique.
C’est qu’à la moindre revendication des travailleurs, le gouvernement fait d’abord mine de contester le bien-fondé du mouvement avant d’ouvrir le robinet. Le but étant de mettre fin, au plus vite, à la contestation afin que celle-ci ne se transforme en mouvement de rébellion.
Contesté de toutes parts, Bouteflika, est devenu ce père Noël algérien dont la hotte est chargée de cadeaux. Des chèques par ici, des avantages par là, le président se transforme en généreux donateur prêt à satisfaire la moindre revendication.
Vieilli, amoindri, Bouteflika, 74 ans, a presque cessé d’incarner sa fonction de président pour devenir une sorte de factotum, un régisseur de la contestation.
Peu importe qu’on dise qu’il est absent, qu’on critique son absence de communication, qu’on le qualifie de président fantôme, l’essentiel est que Bouteflika instruise son équipe gouvernementale pour redistribuer une petite partie de la rente pétrolière. L’essentiel consiste à acheter la paix sociale dans l’espoir de durer au pouvoir le plus longtemps possible.
Oui, mais pour combien de temps ? Combien de temps ce régime, ce président, devraient-ils vider les caisses de l’Etat pour éviter la révolte populaire ?
source: algerie 360
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