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Sur l'immigration, Minc dit à Guéant: "Attention, danger!"

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  • Sur l'immigration, Minc dit à Guéant: "Attention, danger!"

    Par Alain Minc, économiste et essayiste, publié le 12/04/2011 à 15:45



    Après le ministre de l'Intérieur, Claude Guéant, qui prône une baisse de l'immigration légale, c'est celui du Travail, Xavier Bertrand, qui suggère une baisse de l'"immigration du travail" pour donner la priorité au retour à l'emploi des chômeurs. Pour l'économiste et essayiste Alain Minc, ami de Nicolas Sarkozy, ils ont tout faux...


    A force de glissements sémantiques, le débat sur l'immigration est en train de confiner à l'absurde. Le refus de l'immigration clandestine s'accompagnait du principe de l'immigration choisie.

    C'était reconnaître implicitement qu'avec une population en déclin, l'Europe avait un besoin vital d'immigrés mais qu'elle souhaitait gérer les flux d'entrée et non les subir.

    Même si la France a la chance de bénéficier d'une meilleure démographie que ses voisins, elle est, de ce point de vue, dans la même situation qu'eux.

    Claude Guéant, ministre de l'Intérieur

    "J'ai demandé que l'on réduise le nombre de personnes admises au titre de l'immigration du travail [20 000 arrivées par an]. Et nous allons continuer à réduire le nombre d'étrangers venant en France au titre du regroupement familial [15 000]."

    Vouloir réduire l'immigration légale du travail représente, à cet égard, un changement absolu de philosophie. C'est supposer que les immigrés occupent des emplois aux dépens des travailleurs nationaux et que réduire leur nombre va favoriser la lutte contre le chômage. Théorie fallacieuse dont toutes les études économiques ont fait litière.

    Combien de centaines de milliers d'emplois non qualifiés demeureraient sans titulaire s'il n'y avait des immigrés au statut légal pour les accepter?

    C'est ne pas comprendre que, dans un monde où la bataille pour les compétences fait fureur, nous avons besoin d'attirer les meilleurs cerveaux et que les messages mi-hostiles, mi-xénophobes les dissuaderont de venir chez nous, même si eux ne sont pas visés, et leur feront préférer l'Angleterre, l'Allemagne ou les Pays-Bas.
    Christine Lagarde, ministre de l'Economie
    "Il faut réfléchir au court terme, mais aussi au long terme. A long terme, on aura besoin de main-d'oeuvre, on aura besoin d'effectifs salariés formés. En ce qui concerne l'immigration qui est légale, évidemment, il faut qu'elle soit protégée et sécurisée."

    C'est refuser la logique du monde tel qu'il est: comment les jeunes qui bâtissent, à travers Facebook, des communautés virtuelles qui transcendent les frontières, peuvent-ils recevoir un tel message d'enfermement? Quelle image se font-ils du pays qui porte cette doctrine en bandoulière?

    C'est mésestimer enfin la logique d'une économie de marché ouverte à laquelle nous devons - nous ne le répéterons pas assez - une réussite incontestable.

    "Limiter l'immigration légale du travail" est un thème dont l'inconscient rime avec protectionnisme, corporatisme, malthusianisme, le tout nimbé d'une once de xénophobie. Il est donc, à mes yeux, totalement à rebours des valeurs de celui qui a eu l'audace de se présenter en campagne présidentielle comme "un petit Français de sang mêlé"

    Xavier Bertrand, ministre du Travail

    "Faire venir de l'extérieur pour occuper les postes, soit, c'est ce qu'on a fait depuis longtemps. Mais je pense que l'on peut réduire ce nombre parce que la priorité, c'est de former les demandeurs d'emploi et les ramener vers l'emploi."
    « Ça m'est égal d'être laide ou belle. Il faut seulement que je plaise aux gens qui m'intéressent. »
    Boris Vian
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