Son discours est très attendu par le peuple algérien. Le président Abdelaziz Bouteflika doit annoncer vendredi 15 avril au soir d'"importantes décisions" sur des réformes à venir dans un discours télévisé à la nation prévu à 20 heures.
Les attentes des Algériens sont d'autant plus fortes qu'il s'agira du premier discours présidentiel adressé au peuple depuis que le pays est agité par de nombreux mouvements sociaux. En janvier, des émeutes avaient fait 5 morts et 800 blessés.
Dernier symptôme de la contestation, la colère de milliers d'étudiants algériens qui s'est déversée mardi dernier dans les rues de la capitale, Alger. Les jeunes Algériens entendaient protester une nouvelle fois contre la "dévalorisation" des diplômes de l'enseignement supérieur et le "malaise à l'université", où les grèves se sont multipliées depuis le mois de février. Cette marche estudiantine avait tourné en affrontement avec les forces de police.
M. Bouteflika a-t-il entendu les revendications ? Une source officielle laisse entendre que le président devrait donner des gages aux partisans de réformes démocratiques :"Le chef de l'Etat annoncera (...) d'importantes décisions concernant l'approfondissement du processus démocratique, le renforcement des bases de l'Etat de droit, la réduction des disparités et l'accélération du développement socio-économique".
Déjà, M. Bouteflika a promis d'ouvrir une "nouvelle page" sur "la voie des réformes globales", soulignant qu'elles ne sauraient "être fructueuses en l'absence de réformes politiques", selon les mots du président rapportés par un de ses conseillers le 19 mars, lors de la fête commémorative du cessez-le-feu pendant la guerre d'Algérie.
M. Bouteflika, 74 ans, célèbre ce mois-ci ses douze ans de pouvoir dans un pays où l'armée joue un rôle politique important depuis 1992, année où les islamistes avaient tenté de s'emparer du pouvoir.
Si ouvertures politiques il y a, cela marquerait une réelle inflexion dans la gouvernance de Bouteflika. Jusqu'ici, la levée de l'état d'urgence instaurée en février 1992 pour endiguer l'insurrection islamiste a été la seule concession faite par le chef de l'Etat. En revanche, d'importantes concessions ont été faites sur le plan économique et social en matière de salaires, d'emploi des jeunes ou de construction de logements. Des concessions qui ont engendré une demande de plus en plus forte de la population algérienne, déclenchant les manifestations.
L'OPPOSITION SOUHAITE UNE RÉVISION DE LA CONSTITUTION
Faute d'indications sur le contenu des réformes politiques envisagées, on spécule abondamment sur une révision de la Constitution de 1996 souhaitée par l'opposition, et même par les trois partis de l'Alliance présidentielle.
Le Front de libération nationale (FLN), ex-parti unique, le Rassemblement national démocratique (RND) du premier ministre Ahmed Ouyahia et le Mouvement de la société pour la paix (MSP, islamiste) se disent favorables à une révision "même profonde" de la loi fondamentale amendée il y a deux ans pour permettre à M. Bouteflika de briguer un troisième mandat. Ces partis ne souhaitent en revanche pas l'élection d'une Assemblée constituante revendiquée par le FFS (Front des forces socialistes) et le Parti des travailleurs (trotskyste-extrême gauche).
Le Monde
Les attentes des Algériens sont d'autant plus fortes qu'il s'agira du premier discours présidentiel adressé au peuple depuis que le pays est agité par de nombreux mouvements sociaux. En janvier, des émeutes avaient fait 5 morts et 800 blessés.
Dernier symptôme de la contestation, la colère de milliers d'étudiants algériens qui s'est déversée mardi dernier dans les rues de la capitale, Alger. Les jeunes Algériens entendaient protester une nouvelle fois contre la "dévalorisation" des diplômes de l'enseignement supérieur et le "malaise à l'université", où les grèves se sont multipliées depuis le mois de février. Cette marche estudiantine avait tourné en affrontement avec les forces de police.
M. Bouteflika a-t-il entendu les revendications ? Une source officielle laisse entendre que le président devrait donner des gages aux partisans de réformes démocratiques :"Le chef de l'Etat annoncera (...) d'importantes décisions concernant l'approfondissement du processus démocratique, le renforcement des bases de l'Etat de droit, la réduction des disparités et l'accélération du développement socio-économique".
Déjà, M. Bouteflika a promis d'ouvrir une "nouvelle page" sur "la voie des réformes globales", soulignant qu'elles ne sauraient "être fructueuses en l'absence de réformes politiques", selon les mots du président rapportés par un de ses conseillers le 19 mars, lors de la fête commémorative du cessez-le-feu pendant la guerre d'Algérie.
M. Bouteflika, 74 ans, célèbre ce mois-ci ses douze ans de pouvoir dans un pays où l'armée joue un rôle politique important depuis 1992, année où les islamistes avaient tenté de s'emparer du pouvoir.
Si ouvertures politiques il y a, cela marquerait une réelle inflexion dans la gouvernance de Bouteflika. Jusqu'ici, la levée de l'état d'urgence instaurée en février 1992 pour endiguer l'insurrection islamiste a été la seule concession faite par le chef de l'Etat. En revanche, d'importantes concessions ont été faites sur le plan économique et social en matière de salaires, d'emploi des jeunes ou de construction de logements. Des concessions qui ont engendré une demande de plus en plus forte de la population algérienne, déclenchant les manifestations.
L'OPPOSITION SOUHAITE UNE RÉVISION DE LA CONSTITUTION
Faute d'indications sur le contenu des réformes politiques envisagées, on spécule abondamment sur une révision de la Constitution de 1996 souhaitée par l'opposition, et même par les trois partis de l'Alliance présidentielle.
Le Front de libération nationale (FLN), ex-parti unique, le Rassemblement national démocratique (RND) du premier ministre Ahmed Ouyahia et le Mouvement de la société pour la paix (MSP, islamiste) se disent favorables à une révision "même profonde" de la loi fondamentale amendée il y a deux ans pour permettre à M. Bouteflika de briguer un troisième mandat. Ces partis ne souhaitent en revanche pas l'élection d'une Assemblée constituante revendiquée par le FFS (Front des forces socialistes) et le Parti des travailleurs (trotskyste-extrême gauche).
Le Monde
Commentaire