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Libye : Jeux macabres

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    Crise libyenne : Jeux macabres
    par Notre Bureau De Bruxelles : M'hammedi Bouzina Med

    Le Quotidien d'Oran

    L'Otan, le groupe contact, celui dit des pays BRICS, tous veulent le départ du pouvoir de Kadhafi et sa famille.
    Dans le fond le consensus est acquis, seulement ils le disent différemment.

    Dans l'approche de la question libyenne, il y a comme un jeu d'ombre de la Communauté internationale. Un jeu sinistre et macabre. Entre mercredi et jeudi, des rencontres aux plus hauts sommets des responsabilités ont eu lieu : Groupe de contact à Doha ; Otan à Berlin ; le groupe «BRICS» (pays émergents) en Chine. Les conclusions de ces conclaves livrent, en apparence, des divergences sur la question aussi bien au sein de chaque groupe qu'entre celui dit «BRICS» et les trois autres. A Doha comme à Berlin le consensus est acquis quant au départ de Kadhafi et sa famille du pouvoir. En Chine, les pays «BRICS», c'est-à-dire le Brésil, la Russie, l'Inde, la Chine et l'Afrique du Sud, ont émis des réserves sur les bombardements effectués par les alliés sous commandement de l'Otan.

    A Berlin, après des débats sur la participation en nombre d'avions des uns et des autres, le communiqué final de la réunion des ministres des Affaires étrangères réaffirme la poursuite, et même l'intensification des frappes aériennes, tant que Kadhafi continue la guerre chez lui. L'Otan comme le groupe de Contact somment le colonel Kadhafi et sa famille à quitter le pouvoir. Par ailleurs, tous, insistent sur une «solution politique» en Libye. Oui, mais comment installer un dialogue politique dans un pays en guerre et, élément capital, entre qui et qui ? Jusqu'à preuve du contraire, les belligérants en Libye sont les insurgés civils partis de Benghazi et les loyalistes à Kadhafi en place à Tripoli.

    Dans ces conditions, si le groupe de Contact (16 pays, plus l'Onu, l'UA et la Ligue arabe) appelle, comme les autres, à la déchéance et au départ de Kadhafi, avec qui les insurgés vont-ils tenir un dialogue pour une solution politique ? Quant au groupe «BRICS», faut bien rappeler que la Chine et la Russie qui sont membres du Conseil de sécurité de l'Onu n'ont pas opposé leur veto contre la résolution 1973 qui autorise l'instauration d'une zone d'exclusion aérienne.

    Autre élément interpellant, celui relatif à la réaction de Kadhafi, dès le premier jour des manifestations populaires chez lui : les armes. «Je vous débusquerai rue par rue (Zinga, Zinga) et maison par maison !» avait-il annoncé aux manifestants. Ont suivi des bombardements par avions et missiles sol-air des populations civiles. Dans ces circonstances de vengeance et de folie meurtrière du «guide» libyen, fallait-il s'attendre à ce que les alliés, comme l'Otan ne répondent pas par la pareille, c'est-à-dire des bombardements ? C'est dur de l'admettre, mais hélas, dans les guerres ce sont, comme toujours, les civils qui en paient le lourd tribut.

    En vérité, le colonel Kadhafi porte toute la responsabilité du drame vécu par le peuple libyen. Aux revendications de justice et de liberté du peuple libyen, il a répondu immédiatement, par la violence des armes et du crime. Kadhafi a donné l'occasion aux Occidentaux de réaliser leurs desseins géostratégiques dans la région. Oui, le pétrole libyen intéresse les Occidentaux ; Oui, ce n'est pas uniquement par solidarité au peuple libyen qu'ils interviennent comme ils le font. Mais c'est Kadhafi qui fait leur jeu, détruit son pays et le livre aux appétits des Occidentaux. Kadhafi a réussi à se mettre sur le dos les Occidentaux et El Qaeda.

    Le No 2 de l'Organisation terroriste El Qaeda, Ayman Zaouahiri, vient de diffuser (jeudi)) un communiqué par lequel il appelle au Djihad contre l'Occident et contre Kadhafi ! Ainsi, il joint son appel à celui de l'Otan et du groupe de Contact pour éliminer Kadhafi et sa famille. Dans cet enchevêtrement d'intérêts partagés ou divergeant au sein de la Communauté internationale, l'obstacle et le problème sont Kadhafi, sa famille et ses fidèles. Aujourd'hui, demain ou plus tard, Kadhafi finira par tomber et il le sait.

    Malheureusement, il fera payer un lourd tribut en vie humaine à «son» peuple qui a fait l'erreur de le supporter, seul au pouvoir, durant 42 ans, le temps de deux générations. Quant aux cogitations politiques au sein de l'Otan et ailleurs de pays comme l'Espagne, l'Italie qui s'étonnent des dommages collatéraux des frappes aériennes, ou les USA à qui il est reproché leur «discrétion», elles ne sont rien d'autre que des campagnes de communication destinées à la consommation de leurs opinions publiques. Jusqu'à preuve du contraire, les USA, l'Espagne et l'Italie sont impliqués pleinement dans la campagne de bombardements aériens que ce soit, par les patrouilles de surveillance, le soutien logistique, la communication et la coordination des opérations etc.

    Alors, qu'attend Kadhafi pour épargner un désastre total à «son» pays et «son» peuple qu'il dit tant aimer ?
    Dernière modification par absent, 16 avril 2011, 18h33.
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