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Rabat et Alger cherchent à déminer le terrain à coup de réformes politiques

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  • Rabat et Alger cherchent à déminer le terrain à coup de réformes politiques

    PARIS - Sous la pression d'une jeunesse galvanisée par les révoltes qui secouent le monde arabe, le Maroc et l'Algérie ont annoncé coup sur coup réformes constitutionnelles et concessions sociales, cherchant à éviter à tout prix l'ancrage d'une contestation de grande ampleur dans la rue. «Ces pouvoirs (marocain et algérien) marchent sur des oeufs. Ils se rendent compte que les choses ont changé et ils cherchent à accompagner le changement à l'intérieur du système en place», analyse Didier Le Saout, maître de conférence à l'université de Paris 8, spécialiste des mouvements sociaux au Maghreb.
    Plus d'un mois après l'annonce par le roi Mohammed VI d'une réforme constitutionnelle qui pourrait modifier profondément le visage de la monarchie marocaine, le président algérien a à son tour promis vendredi soir des réformes politiques, prévoyant notamment d'ici un an une révision de la Constitution.
    Alors que l'Algérie a été secouée par des émeutes qui ont fait au moins cinq morts en début d'année, avant même la chute le 14 janvier de Ben Ali en Tunisie, Abdelaziz Bouteflika n'avait jusque-là annoncé que des mesures sociales sur les salaires ou l'emploi des jeunes, se contentant au plan politique de décider la levée de l'état d'urgence instauré en 1992 pour contrer les islamistes.
    Mais cette «mesure de communication», destinée surtout à l'international, n'a «rien changé au plan des libertés publiques, les manifestations restant interdites à Alger», souligne Didier Le Saout.
    Une réaction tardive
    Pour l'historien Pierre Vermeren, spécialiste du Maghreb, «le grand tournant a été la manifestation étudiante du 12 avril, qui a réussi à rassembler plus de 10 000 personnes à Alger. Cela a été un électrochoc et Bouteflika a réagi à cela».
    Les analystes jugent toutefois que la réaction de M. Bouteflika est «très tardive» et témoigne plus d'une volonté de «colmater les brèches» que de proposer une réelle alternative à la société algérienne.
    «Bouteflika est resté flou, contrairement à Mohammed VI qui avait donné des indications sur les réformes en parlant d'un renforcement des pouvoirs du premier ministre et du parlement», interprétés comme un premier pas vers une monarchie parlementaire, juge Pierre Vermeren.
    Pour Haoues Seniguer, du Groupe de recherche et d'études de la Méditerranée, à Lyon (France), le discours de M. Bouteflika ne visait qu'à «déminer le terrain».
    «Le contenu est vide. Ces annonces n'aboutiront pas à terme à un changement de régime», tranche-t-il, appelant aussi à la prudence quant aux ouvertures esquissées par Mohammed VI, en évoquant «des luttes» de pouvoir «dans son entourage».
    Il souligne également des différences de taille entre les deux pays: «Au Maroc, il y a toujours eu cette volonté de montrer (...) qu'il y a "changement dans la continuité"» autour du monarque, à la fois chef de l'État et commandeur des croyants, considéré par beaucoup comme un rempart contre l'islamisme.
    «En Algérie, poursuit-il, il y a un pouvoir personnalisé, incarné par le président Bouteflika, mais qui n'a pas beaucoup de marge de manoeuvre face à l'autre pouvoir, (...) l'armée».
    Les deux chefs d'État ont en commun d'user «d'un procédé assez classique chez les régimes autoritaires: faire passer le message qu'on ne réagit pas sous la pression populaire», en inscrivant leurs annonces dans un «processus de changement institutionnel» déjà engagé, comme la régionalisation au Maroc, note l'universitaire marocain Mâati Monjib.
    En proposant de valider les réformes par un référendum, «ils cherchent le plébiscite, espérant faire à terme d'un mouvement de contestation l'instrument d'une consolidation du pouvoir», note Didier Le Saout.
    Mais, ajoute-t-il, la tâche s'annonce difficile dans les deux pays, où les attentes de la jeunesse sont très fortes et où, notamment en Algérie, «le discours politique est discrédité».
    Canoe
    And ye shall know the truth and the truth shall make you free.

  • #2
    Y en a que ça rassure que comparer l'Algérie et le Maroc.

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    • #3
      Y en a que ça rassure que comparer l'Algérie et le Maroc.
      Ils sont méchants ces Canadiens !
      And ye shall know the truth and the truth shall make you free.

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      • #4
        Je ne parlais pas de ceux qui sont à l'origine de cette analyse insignifiante.

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        • #5
          Il souligne également des différences de taille entre les deux pays: «Au Maroc, il y a toujours eu cette volonté de montrer (...) qu'il y a "changement dans la continuité"» autour du monarque, à la fois chef de l'État et commandeur des croyants, considéré par beaucoup comme un rempart contre l'islamisme.
          «En Algérie, poursuit-il, il y a un pouvoir personnalisé, incarné par le président Bouteflika, mais qui n'a pas beaucoup de marge de manoeuvre face à l'autre pouvoir, (...) l'armée».
          voilà ce qu'on n'a cessé de repeter à ceux qui veulent se mesurer au maroc......

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