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Terroristes ou mercenaires en Libye?

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  • Terroristes ou mercenaires en Libye?

    Terroristes ou mercenaires en Libye?


    La première question élémentaire à se poser est de savoir laquelle des deux forces en présence en Libye a vraiment besoin de mercenaires étrangers?

    Cette histoire de mercenaires algériens qui se seraient infiltrés en Libye pour prêter main-forte aux troupes d’El Gueddafi commence à bien faire. Les officiels algériens ont démenti à plusieurs reprises ces allégations provenant de divers supports médiatiques. Une guerre médiatique sur fond de désinformation et de propagande. Les concepteurs de cette propagande ont cru avoir mis au point un stratagème efficace pour ajouter de nouveaux coups de boutoir contre l’Algérie.

    Nos ennemis n’arrivent pas à admettre que la bourrasque des soulèvements qui agitent le Monde arabe soit sans effet sur notre pays. L’intox et la désinformation font partie de la science de la communication. Quand on met au point une campagne médiatique, positive ou négative, le choix du sujet est déterminant. Or là, le choix du mercenariat dans la crise libyenne dénote un amateurisme affligeant de ses auteurs. Pourquoi?

    Actuellement en Libye deux forces sont en présence. D’un côté, l’armée régulière fidèle à El Gueddafi et de l’autre, des insurgés armés mais sans aucune formation ni organisation militaire. La première question élémentaire à se poser est de savoir laquelle des deux forces a vraiment besoin de mercenaires étrangers? Les effectifs de l’armée sous les ordres d’El Gueddafi sont estimés à quelque 50.000 hommes entre les forces terrestres, aériennes et maritimes. Ce n’est pas quelques centaines de mercenaires qui bouleverseraient leurs capacités. Par contre, les appels au secours des rebelles de Benghazi à la communauté internationale pour que celle-ci accentue ses frappes contre l’armée d’El Gueddafi attestent de leurs faiblesses qui rendraient l’apport de mercenaires plus que bienvenus.

    Le plus grotesque de l’affaire est le chiffre de ces mercenaires avancé par ces apprentis communicateurs et qui seraient quelques centaines. Ils n’auraient d’ailleurs pas pu le gonfler à des milliers sans risquer d’être la risée de toute la planète. Dès lors, de quel apport pourraient être ces centaines de mercenaires pour une armée régulière qui compte 50.000 hommes? On vous le demande! Ajoutons à cela cette demande insistante des insurgés à la communauté internationale pour les fournir en équipements militaires et en armement. Des insurgés sans formation militaire pourraient-ils les utiliser?

    Soyons sérieux, s’il y a bien quelqu’un qui aurait besoin de mercenaires ce n’est certainement pas l’armée d’El Gueddafi. Enfin, le recours aux mercenaires serait d’un apport certain pour des actions terroristes. C’est précisément des terroristes d’Aqmi qui sont signalés par plusieurs sources parmi les insurgés.

    Malheureusement, ces terroristes qui écument le Sahel et qui auraient pu traverser la frontière libyenne pour rejoindre Benghazi avaient et ont toujours pour cible l’Algérie. Parmi eux se trouvent, en effet, des Algériens qui n’ont d’appartenance au pays que l’origine. Pour finir, on rappellera que l’Algérie n’a jamais eu pour souci de former des mercenaires. L’Algérie n’a jamais eu de légion étrangère. Ni de barbouzes. Bob Denard, le chef des mercenaires qui ont longtemps sévi en Afrique n’était pas algérien.
    Les premiers pirates de l’air en 1956 n’étaient pas algériens, ce sont leurs premiers otages qui l’étaient. Deux d’entre eux, Ben Bella et Aït Ahmed, sont toujours vivants pour témoigner.

    En spécialistes de la communication nous disons que ceux qui ont mis au point la campagne des «mercenaires algériens en Libye» ne sont que des amateurs de la propagande. Des bricoleurs. Le choix de leur «angle» d’attaque est lamentable. Une centaine de mercenaires ne pourra jamais être d’un apport aux besoins d’une armée professionnelle de dizaine de milliers de soldats comme celle d’El Gueddafi. Les ventriloques peuvent continuer à utiliser leurs marionnettes au théâtre des guignols. C’est un art certes, mais qui n’a rien à voir avec celui d’une communication bien pensée, convaincante et au souffle long.


    Zouhir MEBARKI
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