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Droits politiques, économiques, sociaux et culturels : L'Appel des MRE

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    Droits politiques, économiques, sociaux et culturels : L'Appel des MRE
    17 Avril 2011,

    Avec plus de 4 millions de membres, la communauté marocaine résidant à l'étranger représente un peu plus de 10% de la population totale au Maroc. Loin actuellement du débat sur les réformes constitutionnelles engagé depuis le discours royal du 9 mars, les expatriés marocains ont pourtant de nombreuses revendications.

    Plus d'un mois après le discours royal annonçant une révision globale de la Constitution, les rounds de concertation entre les instances politiques, le tissu associatif, les centrales syndicales et la commission consultative de révision de la Constitution présidée par Abdeltif Menouni, vont bon train. A l'intérieur du pays, le débat est donc engagé mais un point crucial semble cependant avoir été mis à l'écart. Il s'agit de la question des Marocains résidant à l'étranger et plus particulièrement de celle des femmes marocaines émigrées.

    Dans ce sens, la Fédération de la Ligue démocratique des femmes a organisé samedi dernier à Casablanca, la 2ème édition du “Congrès des femmes d'ici et d'ailleurs pour l'égalité” à laquelle ont pris part une quinzaine de femmes marocaines résidant en Espagne, en France, en Italie et en Allemagne. Des femmes résidant en Belgique y ont également participé en envoyant leurs recommandations par écrit.

    Si toutes admettent que le discours royal du 9 mars marque un tournant historique dans le processus de démocratisation du pays, elles estiment cependant qu'il est temps que les droits politiques, économiques, sociaux et culturels des MRE déjà garantis dans la Constitution, soient effectivement mis en application.

    Droit de vote et représentativité
    De manière générale, les participantes ont plaidé pour la constitutionnalisation du droit de vote des MRE mais aussi pour leur représentation au sein des instances politiques et administratives du Royaume. Ce dernier point avait déjà été évoqué il y a quelques jours, par le chercheur Abdelkrim Belguendouz, mais de manière plus spécifique dans un ouvrage. Il plaidait selon ses termes, “pour la constitutionnalisation de la représentation des citoyens marocains à l'étranger au sein des deux chambres du Parlement”.

    Pourtant, le droit de vote à tout citoyen marocain jouissant de ses droits civils et politiques, est déjà garanti dans l'article 8 de la Constitution. Lequel a été par la suite, remis en exergue lors du discours royal du 6 novembre 2006. Lors de ce même discours, le roi avait annoncé la création de circonscriptions législatives électorales à l'étranger et garanti l’éligibilité des candidats MRE aux élections.

    Retour en arrière?
    Dans les années 80, les MRE ont pu participer aux élections législatives et même se faire élire pour certains. Actuellement, les faits sont tout autre: “C'est vrai, le discours royal de 2006 avait créé un espoir au sein de la communauté marocaine expatriée mais un an après, il y a eu une sorte de retour en arrière dont les contours restent assez flous”, explique Mohammed Ezzouak, ancien MRE rentré au Maroc depuis quelques années.
    “Dans les textes, le droit de vote est garanti mais dans la pratique, ce droit demeure une illusion dans la mesure où il n'existe pas de bureaux de vote dans les consulats à l'étranger. Pour voter, il faut non seulement s'inscrire sur les listes électorales marocaines mais aussi faire le déplacement jusqu'au Maroc pour accomplir son devoir de vote; ce qui est pratiquement impossible pour la majorité des MRE.”
    Mohammed Ezzouak
    Dans le sillage des manifestations du Mouvement du 20 février, plusieurs expatriés avaient pris part en mars dernier, à d'autres manifestations organisées dans certains pays d'accueil (France, Belgique, Canada). Ils voulaient non seulement soutenir les réformes politiques, économiques et sociales réclamées par le Mouvement mais aussi exprimer leurs propres revendications qui se résument à une implication dans la scène politique nationale.

    La place des femmes
    Les participantes au Congrès de la FLDDF ont aussi appelé à la “constitutionnalisation du principe d'égalité et à l'instauration de mécanismes susceptibles de garantir l'applicabilité effective de ce principe”. “Les femmes immigrées souffrent d'une double discrimination: d'une part, le racisme et d'autre part, de discriminations et de violences sexuelles”, souligne Fouzia Assouli, présidente de la FLDDF.

    “En Espagne, six Marocaines ont été tuées l'an dernier par leur époux marocain. La prostitution est un phénomène qui prend de plus en plus d'ampleur dans les pays d'accueil. De même, dans le cadre du regroupement familial en France par exemple, les femmes tunisiennes sont mieux loties que les marocaines. Le statut juridique leur garantit une autonomie au bout d'un an alors qu'il en faut trois aux Marocaines. Dans ses accords bilatéraux avec les pays d'accueil des MRE, l'Etat marocain doit veiller à protéger les droits des femmes marocaines.”
    Fouzia Assouli, présidente de la FLDDF.
    Pour l'heure, nous ne disposons d'aucune information sur une probable consultation entre des MRE et la Commission consultative de révision de la Constitution.

    Ana Lopes
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