Cet article n'énonce que des faits auquel j'adhère totalement et il pose deux questions que l'on est amené à se poser tôt ou tard à propos de l'Algérie:
Faut-il poursuivre dans l’ouverture de l’amont pétrolier ?et surtout cette question oh combien cruciale:
N’est-il pas grand temps de lancer les travaux d’élaboration des perspectives décennales de notre économie et de dessiner les nouveaux contours de celle-ci ?
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Le brut est à 75 $ le baril. Et le trend haussier n’est pas fini. Rappelons-nous la prévision de Hugo Chavez, le président vénézuélien: tout est en place pour un baril à 100 $, affirmait-il il y a quelques semaines.
Les experts pétroliers, à quelques rares exceptions, déclarent à l’unisson qu’à 75 $ le baril, c’est le début de la grande crise. Il faut entendre par là que la crise pétrolière actuelle est certes une crise conjoncturelle qu’on peut expliquer par un ensemble de facteurs: guerre d’Irak et instabilité politique et sécuritaire actuelles de ce pays, problème iranien et menace de ce pays de réduire sa production de pétrole, perturbations nigérianes, instabilité énergétique de la Chine et de l’Inde, spéculation des traders, goulots d’étranglement au niveau des capacités de raffinage...
Tout cela a été largement analysé, expliqué et aujourd’hui connu de tout le monde. Mais la crise pétrolière est aussi et surtout une crise structurelle. Jean-Marie Chevalier, le spécialiste en économie pétrolière, a rappelé cette semaine qu’»on va passer à une zone de prix beaucoup plus élevés. Ce n’est pas encore la fin du pétrole, mais c’est la fin du pétrole pas cher».
Les statistiques pétrolières rendues publiques récemment nous apprennent que pour 6 barils consommés, on ne découvre qu’un nouveau baril. On s’achemine donc vers une grave pénurie. La situation se complique encore davantage lorsqu’on constate que les investissements qui peuvent élargir l’offre ne sont pas réalisés, le contexte mondial étant un contexte très risqué. De plus, les Etats producteurs n’investissent pas et refusent d’ouvrir leur amont pétrolier aux compagnies qui ont les capacités financières et technologiques pour le faire. Mais même avec le volume d’investissement nécessaire, le déclin de la production mondiale de pétrole commencera à un horizon temporel qui se situe entre 10 et 25 ans, selon les études et selon les experts.
La consommation mondiale, pour sa part, ne cesse d’augmenter, notamment dans les domaines du transport (avion, voiture, navire). La rupture offre/demande est inévitable. Rupture d’autant plus certaine qu’il n’y a pas encore à ce jour de bons substituts au pétrole. La recherche dans ce domaine ne progresse pas au rythme nécessaire et les résultats probants risquent fort d’être bien lents à arriver. Et les experts ajoutent: «Même lorsque des substituts au pétrole et au gaz seront rendus possibles, on n’en connaît pas les prix. Ils seront en tout cas nettement plus élevés que ceux du pétrole».
En résumé:
1) La crise pétrolière actuelle est une crise conjoncturelle mais elle annonce la grande crise structurelle, c’est-à-dire la rupture entre l’offre et la demande mondiale de pétrole.
2) La hausse des prix actuelle s’inscrit dans la durée.
3) Une gestion rigoureuse des réserves dans les pays producteurs est la meilleure voie pour une maximisation de leurs revenus pétroliers à venir.
Répétons une nouvelle fois les deux questions que nous posons depuis quelque temps déjà:
1) Faut-il poursuivre l’ouverture de notre amont pétrolier ?
2) N’est-il pas grand temps de lancer les travaux d’élaboration des perspectives décennales de notre économie et de dessiner les nouveaux contours de celle-ci ?
L’économie algérienne de la décennie à venir doit être une économie de production de biens et de services, une économie exportatrice de marchandises hors hydrocarbures, une économie où la connaissance et la technologie ont toute leur place. Et cette économie se prépare dès maintenant. C’est dans cette direction que doivent aller les efforts financiers de l’Etat. C’est dans ces domaines que l’on doit «semer notre pétrole». Et tant que ces choix ne sont pas encore faits, à quoi bon «maximiser les recettes de l’Etat».
Par Abdelmadjid Bouzidi (Le Quotidien d'Oran)
Faut-il poursuivre dans l’ouverture de l’amont pétrolier ?et surtout cette question oh combien cruciale:
N’est-il pas grand temps de lancer les travaux d’élaboration des perspectives décennales de notre économie et de dessiner les nouveaux contours de celle-ci ?
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Le brut est à 75 $ le baril. Et le trend haussier n’est pas fini. Rappelons-nous la prévision de Hugo Chavez, le président vénézuélien: tout est en place pour un baril à 100 $, affirmait-il il y a quelques semaines.
Les experts pétroliers, à quelques rares exceptions, déclarent à l’unisson qu’à 75 $ le baril, c’est le début de la grande crise. Il faut entendre par là que la crise pétrolière actuelle est certes une crise conjoncturelle qu’on peut expliquer par un ensemble de facteurs: guerre d’Irak et instabilité politique et sécuritaire actuelles de ce pays, problème iranien et menace de ce pays de réduire sa production de pétrole, perturbations nigérianes, instabilité énergétique de la Chine et de l’Inde, spéculation des traders, goulots d’étranglement au niveau des capacités de raffinage...
Tout cela a été largement analysé, expliqué et aujourd’hui connu de tout le monde. Mais la crise pétrolière est aussi et surtout une crise structurelle. Jean-Marie Chevalier, le spécialiste en économie pétrolière, a rappelé cette semaine qu’»on va passer à une zone de prix beaucoup plus élevés. Ce n’est pas encore la fin du pétrole, mais c’est la fin du pétrole pas cher».
Les statistiques pétrolières rendues publiques récemment nous apprennent que pour 6 barils consommés, on ne découvre qu’un nouveau baril. On s’achemine donc vers une grave pénurie. La situation se complique encore davantage lorsqu’on constate que les investissements qui peuvent élargir l’offre ne sont pas réalisés, le contexte mondial étant un contexte très risqué. De plus, les Etats producteurs n’investissent pas et refusent d’ouvrir leur amont pétrolier aux compagnies qui ont les capacités financières et technologiques pour le faire. Mais même avec le volume d’investissement nécessaire, le déclin de la production mondiale de pétrole commencera à un horizon temporel qui se situe entre 10 et 25 ans, selon les études et selon les experts.
La consommation mondiale, pour sa part, ne cesse d’augmenter, notamment dans les domaines du transport (avion, voiture, navire). La rupture offre/demande est inévitable. Rupture d’autant plus certaine qu’il n’y a pas encore à ce jour de bons substituts au pétrole. La recherche dans ce domaine ne progresse pas au rythme nécessaire et les résultats probants risquent fort d’être bien lents à arriver. Et les experts ajoutent: «Même lorsque des substituts au pétrole et au gaz seront rendus possibles, on n’en connaît pas les prix. Ils seront en tout cas nettement plus élevés que ceux du pétrole».
En résumé:
1) La crise pétrolière actuelle est une crise conjoncturelle mais elle annonce la grande crise structurelle, c’est-à-dire la rupture entre l’offre et la demande mondiale de pétrole.
2) La hausse des prix actuelle s’inscrit dans la durée.
3) Une gestion rigoureuse des réserves dans les pays producteurs est la meilleure voie pour une maximisation de leurs revenus pétroliers à venir.
Répétons une nouvelle fois les deux questions que nous posons depuis quelque temps déjà:
1) Faut-il poursuivre l’ouverture de notre amont pétrolier ?
2) N’est-il pas grand temps de lancer les travaux d’élaboration des perspectives décennales de notre économie et de dessiner les nouveaux contours de celle-ci ?
L’économie algérienne de la décennie à venir doit être une économie de production de biens et de services, une économie exportatrice de marchandises hors hydrocarbures, une économie où la connaissance et la technologie ont toute leur place. Et cette économie se prépare dès maintenant. C’est dans cette direction que doivent aller les efforts financiers de l’Etat. C’est dans ces domaines que l’on doit «semer notre pétrole». Et tant que ces choix ne sont pas encore faits, à quoi bon «maximiser les recettes de l’Etat».
Par Abdelmadjid Bouzidi (Le Quotidien d'Oran)
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