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Libyens et Immigrés coincés à Misrata - quelques evacuations- Pas de cessez le feu

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  • Libyens et Immigrés coincés à Misrata - quelques evacuations- Pas de cessez le feu

    Des réfugiés de Misrata évacués à Benghazi
    samedi 16 avril 2011 09h42


    par Alexander Dziadosz

    BENGHAZI, Libye (Reuters) - Près de 1.200 Asiatiques et Africains travaillant en Libye sont arrivés tard vendredi soir à Benghazi en provenance de Misrata, ville de l'Ouest tenue par les insurgés et assiégée par les forces de Mouammar Kadhafi.

    Ces travailleurs immigrés bloqués depuis des semaines dans Misrata ont été évacués par la mer à bord d'un navire grec, le "Ionian Spirit".

    Arrivé la veille à Misrata, selon une porte-parole de l'Organisation internationale pour les migrations, le bâtiment a réussi à décharger 400 tonnes d'aide dans la nuit avant de "quitter le port (vendredi) aux petites heures de la matinée en embarquant près de 1.200 personnes - des hommes, des femmes, des enfants et des personnes âgées - toutes déshydratées et affaiblies".

    "Bon nombre d'entre elles ont besoin de soins médicaux", a précisé Jemini Pandya à l'agence Reuters.

    Le navire a mis le cap sur Benghazi, capitale de la Cyrénaïque et bastion des insurgés libyens, où il est arrivé après une longue traversée.

    On estime que 8.000 à 10.000 travailleurs immigrés se trouvent toujours pris au piège dans la ville assiégée, où les bombardements et les combats quotidiens ont fait des centaines de morts.

    PARER AU PLUS PRESSÉ

    L'évacuation des 1.200 réfugiés du "Ionian Spirit" a été très délicate. Jeremy Haslam, coordinateur humanitaire de l'OIM, explique que de nombreux quartiers de Misrata sont inaccessibles et que les risques encourus ont contraint les organisateurs de l'évacuation à agir vite pour que le bateau puisse appareiller rapidement. Suite...


    "Nous avons dû oublier nos principes. Nous ne pouvions pas atteindre les plus vulnérables, ceux qui ont le plus besoin de partir, parce que c'était trop dangereux", a-t-il confié.

    A l'entrée dans le port de Benghazi, des cris de joie ont éclaté à bord du bateau.

    Les réfugiés, majoritairement égyptiens et bangladais mais aussi soudanais, syriens, irakiens, tunisiens et indiens, ont ensuite été convoyés vers un camp de transit. De là, ils devraient gagner l'Egypte.

    Nombre d'entre eux vivaient à Misrata depuis des années.

    "Je ne sais pas où je vais aller", dit Ahmed Djaouad, un Irakien de 26 ans qui a quitté Bagdad pour la Libye il y a huit ans. "L'Irak est dangereux aussi. Je vais rester un peu à Benghazi."

    Comme d'autres, il décrit les nuits sans sommeil dans le port de Misrata, les déflagrations des bombardements. "Dans chaque pays tyrannique, lorsqu'il y a une manifestation, on utilise des balles en caoutchouc ou des canons à eau, mais là-bas, ils utilisent des armes lourdes, des armes antiaériennes, des balles réelles. Ces armes sont censées servir dans des guerres, pas contre des civils", poursuit-il.

    Un peu plus loin, un immigré venu du Bangladesh explique qu'il vivait depuis deux semaines dans la zone portuaire, se nourrissant presque exclusivement de pain.

    L'OIM espère que le navire qu'elle a affrété pourra retourner à Misrata pour évacuer d'autres migrants. Mais le budget dont elle dispose pour l'heure ne permettra pas de financer d'autres missions de ce type.

    Avec Stéphanie Nebehay à Genève, Jean-Loup Fiévet et Henri-Pierre André pour le service français
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