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Imdanen Dizerman, nouvel album de Kaci Sekhi

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  • Imdanen Dizerman, nouvel album de Kaci Sekhi

    Kaci Sekhi, un chanteur originaire du village d’Aït Abdelmoumène dans la commune de Tizi N’tléta, qui a déjà à son actif deux albums, est aujourd’hui au four et au moulin pour mettre son troisième album sur le marché. Malgré ses nombreuses occupations, il a tenu à accorder un entretien exclusif à la Dépêche de Kabylie.

    La Dépêche de Kabylie : Parlons si vous le voulez bien de votre précédent album «Ardjoukan»

    Kaci Sekhi : L’album en question a été un franc succès. Les auditeurs et le public qui ont eu la chance de l’écouter ont trouvé l’œuvre à la hauteur. Seulement l’éditeur n’a pas joué le jeu. Il s’est contenté de distribuer quelques centaines de CD à travers mon village Aït Abdelmoumène, qui ce sont d’ailleurs vendus comme des petits pains. Mais l’éditeur n’a pas jugé utile de faire une distribution plus large. Du coup, mon album n’a pas eu l’écho escompté. De toutes les manières, à Aït Abdelmouméne, les titres Ayan anrouh, Lekwaghdhim et aray imsawaq ont animé les fêtes du village. Je ne manquerai d’ailleurs pas de saluer tous les villageois d’Aït Abdelmouméne.

    La chanson eswaj diyid lakwaghdhim a fait l’objet de longues discussions et suscité la curiosité de vos fans. Pouvez- vous nous dire un petit mot ?

    Normalement un chanteur n’explique jamais ses compositions. Chaqu’un est libre de l’interpréter comme il le veut. Mais pour votre journal et pour mon public, j’essayerai de faire une petite exception. Au jour d’aujourd’hui, les valeurs ont changé dans notre société. Dans le temps, l’éducation, le savoir, le travail et l’honneur déterminent la valeur des hommes et des femmes. A présent, c’est tout autre chose. L’importance est donnée au matériel, à l’argent, aux papiers et à tout le reste. Du coup, n’importe quelle personne forte de ses moyens matériaux peut s’amuser à détruire les liens les plus solides. Les jeunes filles soucieuses, elles aussi de garantir leur avenir en terme de matériel, finissent par tomber dans le filet et faire l’impasse sur leur passion pourtant ardente. Voilà à peu prés le thème traité dans cette chanson. Je n’en dirai pas plus.

    Revenons à votre nouvel album…

    C’est une œuvre intitulée Imdanen Dizerman qui comprend sept titres : Ayamdakoul, Hemlagh kem, Ifkad essaadim, Affelah de mis, Ifeleq wuliw, Tassarwalt et bien entendu Imdanen Dizerman. Il sera normalement disponible sur le marché au début du mois de juin prochain.

    Des chansons à textes qui traitent d’un peu de tout. L’amour, la trahison et surtout le changement dans la manière de s’habiller des jeunes d’aujourd’hui. Certains optent pour des tenues trop légères et d’autres pour le voile intégral. Alors que nos coutumes et nos traditions sont carrément mises de côté. La robe kabyle on ne la sort qu’à l’occasion des journées de fêtes. Pourtant une jeune fille habillée traditionnellement (robe kabyle et fouta) ressemble beaucoup plus à une fée. La chanson Tassarwalt (diminutif de pantalon) en est illustrative de la légèreté de la tenue vestimentaire adoptée par nos jeunes garçons et nos jeunes filles. Les sept titres traitent du social et contiennent des messages adressés aux jeunes surtout pour préserver nos valeurs, notre culture et sans renoncer au progrès et à la modernité. Tout cela dans une poésie soigneusement composée. Des chansons qui ne ressemblent aucunement au tapage musical qui se fait ça et là.

    Que faut-il actuellement à un chanteur pour se faire un nom sur la scène artistique ?

    Pour devenir une star aujourd’hui, il faut surtout des moyens financiers importants. Les techniques modernes, la publicité et une large diffusion en sont les conditions. Les gens n’écoutent plus la poésie et la chanson à textes. Ils penchent surtout en faveur de la musique. Cela coûte beaucoup d’argent mais n’a rien à voir avec le côté poétique et artistique. D’ailleurs, nous voyons aujourd’hui, beaucoup de chansons qui font un tabac mais en les écoutant, on finit par comprendre qu’elles n’ont aucune valeur artistique. Du bruit et rien que du bruit et parfois assourdissant. Le comble c’est que ça marche. Cela révèle le niveau de la société. Combien sont-ils ceux qui écoutent El Hasnaoui, Azem, Aït Menguellet et tous les anciens chanteurs ? Pourtant on leur reconnaît leur talent et leur savoir artistique.

    Justement quels sont vos chanteurs préférés et qui écoutez vous le plus ?

    Mon chanteur préféré est incontestablement Lounis Aït Menguellet, je l’écoute beaucoup et je me retrouve bien dans sa philosophie. J’écoute également tous les anciens. Zerrouki Allaoua, Slimane Azem, El Hasnaoui, Akli Yahiatene et le défunt chanteur rebelle Matoub Lounes.

    Sur la scène artistique, il y a plein de nouveaux chanteurs qui émergent du lot…

    Le public a le droit de choisir qui il veut. La tendance va pour Alaoua, Djillali Hamama, Ali Amrane. En ce qui me concerne je ne suis pas convaincu. Des titres qui ne véhiculent aucun message et qui ne participent pas à réveiller les esprits, ça ne m’impressionne point. Certains pensent que ce genre de style a fait reculer le rai en Kabylie mais qu’est ce qu’ils ont apporté de meilleur. Il y a des clips qui font plus de mal que ce qu’a fait le rai. Des chanteurs qui font l’apologie des maux sociaux ne méritent pas d’être chanteurs.

    Votre dernier mot.

    Pour commencer, je tiens à saluer le courage et la fidélité de la mère de mes enfants. Son soutien et son insouciance du qu’en dira-t-on m’aide beaucoup dans mon travail. Mon ami Farid qui est toujours là quand il le faut. Selib mouh Larbi et Mouloud Sekhi pour leur précieux soutien. J’espère que mon nouvel album plaira au public et que chacun puisse y trouver son goût. Enfin un grand Tanemirt au quotidien la dépêche de Kabylie pour l’intérêt accordé aux chanteurs locaux.

    Par Hocine Taib, La Dépêche de Kabylie
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