Le premier mai 1962 les Français ont effectué un essai nucléaire souterrain à In Ecker, au Sahara. le tir fut effetué dans une galerie creusée dans un montagne, en forme de spirale, bouchée par du béton armé par des poutrelles métalliques. Un système avait été aménagé pour permettre à des fils conduisant à des instruments de mesure de passer. Lors de l'explosion le système d'obturation de cet orifice céda et il y eut rejet de matériaux radioactifs à l'extérieur.
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Des Français victimes des essais nucléaires menés par l'armée française en
Algérie entre 1960 et 1962 ont officiellement déposé une plainte auprès de
la justice française. Ils viennent pour la première fois de réagir en
réclamant justice et vérité et surtout porter plainte contre X, notamment
pour homicide involontaire.
La plainte avec constitution de partie civile porte sur les chefs d'
accusation suivants: «homicide involontaire, atteinte à l'intégrité des
personnes, abstention délictueuse, administration de substances nuisibles
ayant porté atteinte à l'intégrité physique et psychique d'autrui». Le
collectif est composé de onze plaignants, dont la veuve d'une victime, et de
deux associations: l'association des victimes des essais nucléaires français
(Aven) et l'association polynésienne «Moruroa e Tatou». C'est la première
fois qu'une plainte contre les essais nucléaires français est déposée par
une association contre X. C'est un grand succès, a déclaré à l'agence
Reuters Jean-Louis Valatx, président de l'Aven (l'association des victimes
des essais nucléaires) qui compte plus de 1.300 adhérents. «Les victimes
veulent une reconnaissance des fautes commises par l'Etat et la mise en
place d'un fonds d'indemnisation», a-t-il ajouté. «Je réclame justice,
surtout la reconnaissance de l'Etat», a lancé lors du rassemblement
Christine Lecullee, 64 ans, la veuve d'un militaire décédé en 1976 des
suites d'une leucémie. «Mon mari est descendu à quatre reprises dans une
cuve contenant des eaux contaminées», a-t-elle témoigné, expliquant que son
époux avait été contaminé en 1963 en Algérie, à Reggane, où il était en
poste en tant que militaire. Gérard Dellac, 65 ans, brandissait une pancarte
proclamant: «Sur ordre d'un officier j'ai été planter le drapeau français au
point zéro pour la première bombe atomique française le 13 février 1960".
Atteint d'un cancer de la peau depuis 1991, il assure avoir été contaminé
dans le Sahara algérien en 1960 en effectuant son service militaire en tant
qu'appelé. Selon le collectif, quelque 150.000 personnes ont participé «pour
la plupart involontairement et sans préparation» aux essais nucléaires
français pendant 36 ans. «Aujourd'hui, beaucoup sont déjà décédés ou sont
malades», a dit le président de l'Aven. Selon une première étude médicale
conduite par cette association, il est démontré que sur 720 vétérans 30%
étaient atteints de cancers, alors que la moyenne nationale est de 17% pour
la même classe d'âge. Ces vétérans souffrent notamment de cancers de la
bouche, du sang, de l'appareil digestif, des poumons et de la peau. La même
enquête montre que seulement 9% des vétérans sont «en bonne santé et ne
signalent aucune maladie», a ajouté Jean-Louis Valatx.
La France a effectué 210 essais nucléaires, dont 45 atmosphériques au
Sahara algérien et en Polynésie française. Devant l'absence d'un collectif
défendant leur cause les victimes algériennes sont restées inactives. La
mobilisation des victimes françaises fera régir les victimes algériennes. En
plus des conséquences sur la population de la région, certains parlent d'un
acte de génocide perpétré en 1961 contre 150 prisonniers algériens qui ont
été attachés à un kilomètre du lieu d'un essai nucléaire à Reggane. L'
indemnisation des victimes des essais nucléaires français en Algérie a été
tout de même évoquée par un député à l'APN. Et le ministre des Relations
avec le Parlement qui s'exprimait à la place du chef du gouvernement avait
déclaré à l'époque que le gouvernement a pris des mesures de protection des
populations habitant dans les régions qui ont été le théâtre de ces essais,
notamment les villes de Reggane et Kezzal, et que les victimes de ces essais
nucléaires peuvent demander une indemnisation pour les dégâts causés à la
France.
Les sites touchés par les radiations des essais nucléaires sont
actuellement sous le contrôle de l'Agence nationale de l'énergie surtout en
ce qui concerne les plantes et les puits d'eau. Il a annoncé que des études
sont en cours pour la réhabilitation de ces deux zones interdites d'accès
aux habitants. En outre, sur injonction du gouvernement, les collectivités
locales ont lancé une campagne de sensibilisation aux risques de radiation
nucléaire sur les personnes, les animaux et l'environnement.
Salim Bey
Quotidien d'Oran
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Des Français victimes des essais nucléaires menés par l'armée française en
Algérie entre 1960 et 1962 ont officiellement déposé une plainte auprès de
la justice française. Ils viennent pour la première fois de réagir en
réclamant justice et vérité et surtout porter plainte contre X, notamment
pour homicide involontaire.
La plainte avec constitution de partie civile porte sur les chefs d'
accusation suivants: «homicide involontaire, atteinte à l'intégrité des
personnes, abstention délictueuse, administration de substances nuisibles
ayant porté atteinte à l'intégrité physique et psychique d'autrui». Le
collectif est composé de onze plaignants, dont la veuve d'une victime, et de
deux associations: l'association des victimes des essais nucléaires français
(Aven) et l'association polynésienne «Moruroa e Tatou». C'est la première
fois qu'une plainte contre les essais nucléaires français est déposée par
une association contre X. C'est un grand succès, a déclaré à l'agence
Reuters Jean-Louis Valatx, président de l'Aven (l'association des victimes
des essais nucléaires) qui compte plus de 1.300 adhérents. «Les victimes
veulent une reconnaissance des fautes commises par l'Etat et la mise en
place d'un fonds d'indemnisation», a-t-il ajouté. «Je réclame justice,
surtout la reconnaissance de l'Etat», a lancé lors du rassemblement
Christine Lecullee, 64 ans, la veuve d'un militaire décédé en 1976 des
suites d'une leucémie. «Mon mari est descendu à quatre reprises dans une
cuve contenant des eaux contaminées», a-t-elle témoigné, expliquant que son
époux avait été contaminé en 1963 en Algérie, à Reggane, où il était en
poste en tant que militaire. Gérard Dellac, 65 ans, brandissait une pancarte
proclamant: «Sur ordre d'un officier j'ai été planter le drapeau français au
point zéro pour la première bombe atomique française le 13 février 1960".
Atteint d'un cancer de la peau depuis 1991, il assure avoir été contaminé
dans le Sahara algérien en 1960 en effectuant son service militaire en tant
qu'appelé. Selon le collectif, quelque 150.000 personnes ont participé «pour
la plupart involontairement et sans préparation» aux essais nucléaires
français pendant 36 ans. «Aujourd'hui, beaucoup sont déjà décédés ou sont
malades», a dit le président de l'Aven. Selon une première étude médicale
conduite par cette association, il est démontré que sur 720 vétérans 30%
étaient atteints de cancers, alors que la moyenne nationale est de 17% pour
la même classe d'âge. Ces vétérans souffrent notamment de cancers de la
bouche, du sang, de l'appareil digestif, des poumons et de la peau. La même
enquête montre que seulement 9% des vétérans sont «en bonne santé et ne
signalent aucune maladie», a ajouté Jean-Louis Valatx.
La France a effectué 210 essais nucléaires, dont 45 atmosphériques au
Sahara algérien et en Polynésie française. Devant l'absence d'un collectif
défendant leur cause les victimes algériennes sont restées inactives. La
mobilisation des victimes françaises fera régir les victimes algériennes. En
plus des conséquences sur la population de la région, certains parlent d'un
acte de génocide perpétré en 1961 contre 150 prisonniers algériens qui ont
été attachés à un kilomètre du lieu d'un essai nucléaire à Reggane. L'
indemnisation des victimes des essais nucléaires français en Algérie a été
tout de même évoquée par un député à l'APN. Et le ministre des Relations
avec le Parlement qui s'exprimait à la place du chef du gouvernement avait
déclaré à l'époque que le gouvernement a pris des mesures de protection des
populations habitant dans les régions qui ont été le théâtre de ces essais,
notamment les villes de Reggane et Kezzal, et que les victimes de ces essais
nucléaires peuvent demander une indemnisation pour les dégâts causés à la
France.
Les sites touchés par les radiations des essais nucléaires sont
actuellement sous le contrôle de l'Agence nationale de l'énergie surtout en
ce qui concerne les plantes et les puits d'eau. Il a annoncé que des études
sont en cours pour la réhabilitation de ces deux zones interdites d'accès
aux habitants. En outre, sur injonction du gouvernement, les collectivités
locales ont lancé une campagne de sensibilisation aux risques de radiation
nucléaire sur les personnes, les animaux et l'environnement.
Salim Bey
Quotidien d'Oran
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