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Le blocage du développement du « Tiers Monde » : éléments d’explication

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  • Le blocage du développement du « Tiers Monde » : éléments d’explication

    Le blocage du développement du « Tiers Monde » : éléments d’explication

    par Eric Toussaint

    1. L’accumulation primitive du capital à l’échelle internationale
    Karl Marx (Marx, 1867), dans le Livre 1 du Capital, identifie différentes sources de l’accumulation primitive ayant permis au capital européen de prendre son envol à l’échelle mondiale, notamment le pillage colonial, la dette publique et le système de crédit international. Ces différentes sources d’accumulation primitive s’ajoutent en Europe à la dépossession progressive des producteurs de leurs moyens de production permettant que soit mise à disposition du capital industriel une masse de main d’œuvre transformée en salariat produisant la plus-value.


    Concernant le rôle du pillage colonial, Karl Marx écrit : “ La découverte des contrées aurifères et argentifères de l’Amérique, la réduction des indigènes en esclavage, leur enfouissement dans les mines ou leur extermination, les commencements de conquête et de pillage aux Indes orientales, la transformation de l’Afrique en une sorte de garenne commerciale pour la chasse aux peaux noires, voilà les procédés idylliques d’accumulation primitive qui signalent l’ère capitaliste à son aurore” |1|.


    Selon Marx, “ les différentes méthodes d’accumulation primitive que l’ère capitaliste fait éclore se partagent d’abord, par ordre plus ou moins chronologique, entre le Portugal, l’Espagne, la Hollande, la France et l’Angleterre, jusqu’à ce que celle-ci les combine toutes, au dernier tiers du XVIIe siècle, dans un ensemble systématique, embrassant à la fois le régime colonial, le crédit public, la finance moderne et le système protectionniste ”. Il consacre plusieurs pages à la description du pillage colonial puis il aborde la question du crédit international : “ Le système de crédit public, c’est-à-dire des dettes publiques, dont Venise et Gênes avaient, au Moyen Age, posé les premiers jalons, envahit l’Europe définitivement pendant l’époque manufacturière. (...) La dette publique, en d’autres termes, l’aliénation de l’Etat, qu’il soit despotique, constitutionnel ou républicain, marque de son empreinte l’ère capitaliste. (...) La dette publique opère comme un des agents les plus énergiques de l’accumulation primitive. (...) Avec les dettes publiques naquit un système de crédit international qui cache souvent une des sources de l’accumulation primitive chez tel ou tel peuple” |2|.


    C’est aussi dans ce chapitre que Karl Marx place une formule qui indique le lien dialectique entre les opprimés des métropoles et ceux des colonies : “ Il fallait pour piédestal à l’esclavage dissimulé des salariés en Europe l’esclavage sans phrase dans le Nouveau Monde” et dans un mouvement de va-et-vient, il écrit ailleurs dans le texte : « Maint capital, qui fait son apparition aux Etats-Unis sans extrait de naissance, n’est que du sang d’enfants de fabrique capitalisé hier en Angleterre ».


    Des travaux d’auteurs marxistes du XXe siècle ont développé et approfondi cette question de l’accumulation primitive sur le plan mondial |3|. L’article d’Ernest Mandel intitulé L’accumulation primitive et l’industrialisation du Tiers-monde, publié en 1968, présente une synthèse particulièrement intéressante. A la suite de ses travaux de 1962, il estime, sur la base de calculs de différents auteurs, qu’entre 1500 et 1750, le transfert de valeurs des colonies vers l’Europe occidentale s’est élevé approximativement à plus d’un milliard de livres-or anglaises, “ c’est-à-dire plus que la valeur totale du capital investi dans toutes les entreprises industrielles européennes vers 1800 ” |4|.


    Entre le XVIe et la fin du XIXe siècle se constitue progressivement une économie mondiale hiérarchisée où les différentes parties de la planète sont mises en relation de manière brutale par la vague d’expansion de l’Europe occidentale.


    Ce processus a non seulement impliqué le pillage de peuples entiers par les puissances coloniales d’Europe mais il a aussi entraîné la destruction progressive de civilisations avancées qui sans cela auraient pu suivre leur propre évolution dans un cadre pluriel sans nécessairement passer par le capitalisme. Les civilisations inca, aztèque |5|, indienne (Inde), africaines... ont été totalement ou partiellement détruites. Les résistances n’ont pas manqué. Karl Marx notait en ces termes l’ampleur de la résistance en ce qui concerne l’Inde et la Chine : “Les relations de l’Angleterre avec les Indes et la Chine nous fournissent un exemple frappant de la résistance que des modes de production précapitalistes fortement organisés peuvent opposer à l’action dissolvante du commerce. La large base du mode de production était constituée par l’union de la petite agriculture et de l’industrie domestique à laquelle il faut ajouter aux Indes, par exemple, l’institution de la propriété commune du sol sur laquelle reposaient les communes rurales hindoues, et qui, au demeurant, était également la forme primitive en Chine. Aux Indes, les Anglais employèrent à la fois leur puissance politique et leur pouvoir économique, comme gouvernants et propriétaires fonciers, pour désagréger ces petites communautés économiques. Dans la mesure où leur commerce a exercé une influence révolutionnaire sur le mode de production de ce pays, celle-ci s’est limitée à briser l’unité ancienne de l’agriculture et de l’industrie sur laquelle reposaient les communautés de village, en ruinant la filature et le tissage indigène par le bas prix des marchandises anglaises. Pourtant les Anglais ne réussirent que graduellement leur œuvre de destruction, et cela encore moins en Chine, où ils ne disposaient pas directement du pouvoir politique ” |6|.


    Selon Karl Marx, l’accumulation du capital à l’échelle mondiale se réalise non seulement par le pillage mais aussi par l’échange inégal. C’est ce dernier processus que Karl Marx décrit au livre III du Capital dans la partie qu’il consacre au commerce extérieur : “ Les capitaux placés dans le commerce extérieur peuvent procurer un taux de profit plus élevé, parce qu’ils concurrencent des marchandises que les autres pays ne produisent pas avec les mêmes facilités, en sorte que le pays le plus avancé vend ses marchandises au-dessus de leur valeur, bien que meilleur marché que les pays concurrents. Dans la mesure où le travail du pays plus avancé est ici réalisé comme travail d’un poids spécifique supérieur, le taux de profit augmente, parce qu’on vend comme étant de qualité supérieure du travail qu’on n’a pas acheté à ce titre. La même situation peut se présenter à l’égard d’un pays dont on importe et vers lequel on exporte des marchandises. Ce pays peut fournir en nature plus de travail matérialisé qu’il n’en reçoit et recevoir cependant les marchandises à meilleur compte qu’il ne pourrait les produire lui-même ” |7|. A signaler que Marx parle des avantages que tirent les capitalistes du commerce extérieur non seulement à cause de l’échange inégal mais aussi comme moyen de diminuer leurs coûts de production, ce qui permet au système capitaliste de contrebalancer la tendance à la chute du taux de profit.


    2. La phase impérialiste

    Fin du XIX - début du XXe siècle, trois pôles se hissent à la tête des nations de ce monde : le vieux continent européen avec à sa tête la Grande-Bretagne, les Etats-Unis (ex-colonies britanniques jusqu’à la fin du XVIIIe siècle) et le Japon. Ils forment le “ Centre ” par opposition à la “ Périphérie ” qu’ils dominent.


    A l’époque impérialiste, le développement de la Périphérie est déterminé non plus par un processus d’accumulation primitive des classes nationales dominantes mais par l’exportation de capitaux des pays impérialistes vers les pays de la périphérie (colonies ou pays indépendants). Cette exportation de capitaux vise à créer des entreprises répondant aux intérêts de la bourgeoisie impérialiste. Ce processus étouffe le développement économique des pays de ce qui deviendra le Tiers-monde car 1° il exproprie une fraction du surproduit national au profit du capital étranger et diminue considérablement les ressources disponibles pour l’accumulation nationale du capital ; 2° il oriente les parties restantes du surproduit social national vers des secteurs tels que le commerce extérieur, les services pour firmes impérialistes, la spéculation immobilière, le tourisme, l’usure, la corruption, etc. provoquant le « développement du sous-développement » (André Gunder Frank) ou « le développement de la dépendance » (Theotonio Dos Santos) ; 3° les anciennes classes dominantes sont cantonnées dans les campagnes et une partie importante de la population rurale est exclue de la production marchande proprement dite et donc, de l’économie monétaire.
    Ce qui produit le « sous-développement », c’est un ensemble complexe de conditions économiques et sociales qui, bien qu’elles favorisent l’accumulation du capital-argent (épargne), rendent néanmoins, aux yeux des acteurs locaux, l’accumulation du capital industriel moins rentable et plus incertaine que les champs d’investissement cités plus haut, ou que la collaboration avec l’impérialisme dans la reproduction élargie de son propre capital.


    Il existe en effet des sphères d’investissement de capitaux qui rapportent plus et à moindres risques que l’investissement industriel : la spéculation foncière, l’import-export, la spéculation immobilière, le prêt-sur-gages, le placement des capitaux à l’étranger, le placement des capitaux en titres de la dette publique interne, le tourisme, la production et le commerce de drogues, le marché noir…

    Il ne s’agit pas donc pas de la disposition plus ou moins grande à l’esprit d’entreprise mais du contexte socio-économique d’ensemble.
    La domination de ce capital étranger conduit à ce que le développement économique du pays de la Périphérie soit un complément du développement économique du pays du Centre. La spécialisation en production de matières premières bon marché forme un tout cohérent avec la croissance d’un excédent relatif des capitaux en métropole et l’aspiration à un taux de profit plus élevé.
    Rebbi yerrahmek ya djamel.
    "Tu es, donc je suis"
    Satish Kumar; "Tout est lié, c'est le don qui est le lien naturel entre tout".

  • #2
    3. Le blocage du développement : éléments d’explication

    Dans une grande partie des pays de la Périphérie existent les présupposés qui peuvent conduire à l’accumulation primitive du capital industriel : dissolution des communautés par la pénétration de l’économie monétaire et marchande, séparation progressive des paysans de la terre. En Europe, c’est ainsi que cela s’est passé : la misère paysanne a conduit à la prolétarisation massive de la paysannerie et à la formation du capital industriel, à l’extension croissante des manufactures, puis des entreprises industrielles.

    Pour de nombreux pays de la Périphérie, il n’y a que la première partie du processus qui s’est reproduite. La deuxième ne s’y est faite que de manière partielle et insuffisante. Pourquoi ?

    Dans de nombreux pays du Tiers Monde, nous avons apparemment les conditions favorables à l’industrialisation énoncées par Marx : désintégration de l’économie naturelle à la campagne, généralisation de l’économie marchande, pouvoir politique de la classe bourgeoise, rôle de l’État. La main d’œuvre est là, le surproduit social est là, le capital argent est là. Mais, ce qui manque surtout, c’est une classe sociale qui a la volonté de mettre en valeur le capital afin d’entrer dans un cycle complet d’industrialisation.


    Dans la théorie économique néoclassique, l’accumulation primitive du capital est traitée dans le chapitre « croissance ». On y explique que le bas niveau de revenu ne permet qu’un taux d’épargne bas ce qui conduit à la faiblesse de l’investissement ce qui conduit à un bas revenu : c’est le cercle vicieux de la pauvreté.

    Paul Baran a argumenté contre cette théorie que le « surproduit social » est supérieur dans le tiers-monde que dans les pays industrialisés. Ernest Mandel (1968) a montré que le problème ne réside pas principalement dans l’insuffisance de capital-argent (= épargne), le blocage se situe au niveau des conditions socio-économiques d’ensemble de l’économie-monde et dans la structure de classes des pays concernés. Un ensemble complexe de causes entrave la mobilisation et l’investissement productif de ce surproduit dans l’industrie.


    Mais, puisque l’accumulation primitive du capital-argent se poursuit dans le Tiers-monde, même si une partie de ce capital est perdu pour le pays, il y a quand même dans le Tiers-monde des capitalistes locaux qui pourraient financer un processus d’industrialisation. Or, dans la plupart des pays, ils ne le font pas ou que très partiellement |8|.


    Peut-être y a-t-il d’autres voies inconnues. Mais une chose est certaine : dans une société dominée par des classes sociales dont la puissance est fonction de la propriété privée des moyens de production et de l’accumulation de fortunes privées, l’industrialisation n’est possible que lorsque la situation socio-économique dans son ensemble crée pour ces classes un intérêt majeur à entreprendre le développement industriel.
    1)Les pays sous-développés ont été inclus dans le marché mondial dans l’intérêt du capital occidental –Europe et Amérique du Nord- (auquel s’est ajouté le Japon à partir de la fin du 19e siècle) : production de matières premières complémentaire à l’industrialisation occidentale. Donc, division du travail dans le cadre du marché mondial capitaliste et secteur économique « moderne » limité.


    2)Une partie de la plus-value produite dans le Tiers-monde est réalisée sur le marché mondial et pas par la bourgeoisie locale
    3)La structure du commerce est basée sur l’échange inégal (voir plus loin) auquel s’ajoute la dégradation des termes de l’échange
    4)S’ajoute périodiquement le transfert négatif net sur la dette qui tend à devenir un mécanisme permanent de transfert
    5)S’ajoutent également d’autres formes de transfert de la Périphérie vers le Centre : la fuite des capitaux, le pillage des ressources naturelles (y compris du matériel génétique), la fuite des cerveaux (brain drain)…
    Remarque : cette perte d’accumulation primitive du capital industriel est largement supérieure à l’APD (qui en réalité constitue une aide aux entreprises du nord industrialisé).


    4. Des obstacles au développement liés à l’échange inégal : le rôle de la loi de la valeur

    Dans la phase présente de la mondialisation du capital qui vise notamment à améliorer la mobilité internationale du capital, subsistent des différences de productivité et d’intensité de travail entre les pays, entre les grands ensembles économiques, subsistent des différences de taux de profit, subsistent des valeurs différentes pour une même marchandise dans différentes nations.


    Le travail de la nation qui possède la productivité du travail la plus élevée sera valorisé plus fortement, c’est-à-dire que le produit d’une journée de travail de cette nation sera échangé contre le produit de plus d’une journée de travail d’une nation moins industrialisée. L’échange inégal mis en exergue par Karl Marx subsiste dans la phase actuelle de la mondialisation.
    Lors de l’exportation de marchandises d’un pays à plus forte productivité vers un pays à plus faible productivité, les exportateurs réalisent en principe un surprofit (bien qu’ils vendent leur produit en dessous du prix des produits équivalents réalisés dans le pays à plus faible productivité. Le maïs des Etats-Unis est vendu au Mexique à un prix inférieur au maïs produit par le Mexique tout en rapportant un surprofit aux exportateurs des Etats-Unis).
    Si un pays dont la productivité est inférieure à la moyenne mondiale, produit des marchandises exclusivement pour l’exportation, la valeur de ces marchandises ne sera pas déterminée réellement par le travail fourni mais par une moyenne hypothétique. En ce cas, le pays subit une perte de valeur par l’exportation, c’est-à-dire qu’il récupère en échange des quantités de travail fournies pour cette exportation, l’équivalent d’une quantité de travail plus faible. Par rapport aux pays plus développés avec lesquels il effectue cet échange, il s’appauvrit relativement (c’est le cas du Mali exportateur de coton ou du Bangladesh exportateur de textiles).
    La loi de valeur, à cause de la diversité des valeurs des marchandises et de la productivité des pays intégrés au marché mondial capitaliste, contraint les pays moins développés à une spécialisation défavorable pour eux sur le marché mondial. S’ils tentent malgré tout de s’engager dans la production de marchandises industrielles avancées, ils sont condamnés à les vendre à perte sur le marché intérieur, car la différence entre leurs coûts de fabrication et ceux des nations industrialisées dépasse la différence entre la valeur sur le marché national (qui est en partie déterminée par les importations) et celle sur le marché des pays exportateurs. Ce n’est qu’en protégeant (par des barrières douanières tarifaires et non tarifaires) et en aidant les producteurs nationaux qu’un pays peut affronter le problème soulevé plus haut. C’est ce qu’ont fait ou font encore la Corée du Sud, Taïwan ou la Chine.


    5. Des blocages du développement dus aux facteurs sociaux en présence

    Pour comprendre les freins au développement, il faut également prendre en compte la structure sociale des sociétés de la Périphérie et en faire une analyse précise tenant compte de la spécificité de chaque pays ou de blocs de pays.


    Par exemple, il y a un monde de différence entre deux grandes composantes de la Périphérie : l’Amérique latine et l’Afrique. La première est formellement indépendante depuis le XIXe siècle alors que la seconde n’a véritablement commencé à être colonisée qu’à la fin de celui-ci. La première a connu un début précoce d’industrialisation suivant de près les débuts de la révolution industrielle en Europe. L’industrialisation, quand elle existe dans certains pays d’Afrique subsaharienne, remonte à la deuxième moitié du XXe siècle. Les bourgeoisies latino-américaines ont une longue histoire derrière elle. Les bourgeoisies africaines sont toujours en voie de consolidation dans un certain nombre de pays. Elles sont quelquefois le produit récent des appareils d’Etat issus de l’indépendance des années 1950-1960.


    Les différences, pour ne prendre que ces deux continents, sont donc manifestes. Et pourtant ils ont en commun (avec la majeure partie de l’Asie) de faire partie de la Périphérie.


    Le blocage du développement ne provient pas simplement des relations de subordination de la Périphérie par rapport au Centre, il relève de la structure de classe des pays de la Périphérie et de l’incapacité des bourgeoisies locales à lancer un processus cumulatif de croissance impliquant le développement du marché intérieur.


    Notes

    |1| Karl Marx, 1867, Livre 1 du Capital, chapitre 31, édition de La Pléiade, Paris
    |2| Karl Marx, idem
    |3| Rosa Luxembourg, 1913 ; Amin, 1993 ; Gunder Frank, 1971 ; Mandel, 1962, 1968
    |4| Mandel, 1968, p. 150-151
    |5| Galeano, 1970
    |6| Marx, Capital, Livre III, p. 1102
    |7| Marx, Livre III, p. 1021
    |8| Les exceptions notoires, au 20e siècle, sont la Corée du Sud, Taiwan, l’Argentine (des années 1930 aux années 1970), le Brésil des années 1930 à aujourd’hui, l’Inde à partir de 1947, la Chine des dernières années, mais dans chacun de ces cas il a fallu une très forte intervention de l’Etat auxquelles s’ajoutent dans le cas des pays asiatiques cités des circonstances géopolitiques particulières.
    Dernière modification par Gandhi, 19 avril 2011, 10h12.
    Rebbi yerrahmek ya djamel.
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    • #3
      ça explique de manière claire l'origine du développement de l'occident.

      vous pouvez trouver dans l'url suivante plusieurs textes qui démontrent de façon limpide que le développement est d'abord le résultat de l'accumulation des richesses (argent, or) par l'esclavage, l'extermination des populations, de l'exploitation et la domination, (un chiffre : en 1500, il y avait 18 millions d'indigènes et en 1750, il y a plus que 8 millions et pourtant ils ont ramené 6 millions d'esclaves de l'Afrique vers l'Amérique et en comptant les colons ):

      http://www.cadtm.org/Mise-en-perspective-historique-des

      Lisez particulièrement le document suivant qui fait la synthèse :

      http://www.cadtm.org/IMG/ppt/Relatio...evrier2011.ppt
      Rebbi yerrahmek ya djamel.
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      • #4
        Les bourgeois d'Europe aux années 1400-1600, ayant finit leurs conquêtes à l'intérieur même de l'Europe en soumettant et en mettant sous domination les populations paysannes et les artisans, sont allés chercher de nouvelles richesses dans de nouvelles terres facilement colonisable comme l'Amérique du sud.

        Ayant exterminé les populations indigènes soit directement, soit dans les mines et par les maladies importées d'Europe ils sont allés en Afrique noir pour acheminer des esclaves en plus (6 millions en moins de 2 siècles).

        Les capacités militaires, scientifiques et techniques des européens à l'époque 1400-1700 étant inférieurs ou à peu près égales aux capacités du monde musulman d'alors, venir le coloniser à cette époque là était une entreprise tout simplement impossible.

        Après s'être enrichie grâce aux colonies d'Amérique du Sud sur le dos de millions d'esclaves et de mort, les bourgeois capitalistes d'Europe ont développé des armées et leur savoir technique.

        Ce n'est qu'à partir de ce moment là qu'ils sont allés vers le monde musulman et asiatique pour chercher de nouvelles ressources et la force de travail des nouveaux indigènes.

        Le moteur de l'Histoire moderne (toutes les guerres, y compris les guerres mondiales) qui a tuée des milliards d'êtres humains c'est la bourgeoisie capitaliste. Elles sont toutes menées dans l'esprit de dominer, d'exploiter, de pomper des ressources, d'exploiter la force de travail des autres.

        Les populations occidentales ne peuvent pas être totalement contre ces dominations puisque c'est ça qui assure leur confort ...

        Quoique en vérité la majorité ignore tout celà car depuis le début on leur raconte (dans les médias, même à l'école, par le discours politiques et historiques) que cette guerre c'est pour civiliser les populations arriérés, celle là pour nous défendre, telle autre pour protéger nos intérêts, telle autre parce il y a menace nucléaire, telle autre pour protéger les innocents, ...etc
        Dernière modification par Gandhi, 19 avril 2011, 10h42.
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        • #5
          exploitation, expropriation, pillage, esclavage, colonialisme, guerres comme seuls moyens du déveleppement

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          • #6
            La guerre de l’OTAN contre la Libye est une guerre contre le développement de l’Afrique (Countercurrents)

            La guerre de l’OTAN contre la Libye est une guerre contre le développement de l’Afrique


            Rebel Griot

            "L’Afrique est la clé du développement économique mondial" ; ce récent titre du Washington Post est d’une honnêteté rafraîchissante, mais pas vraiment un scoop. La main d’oeuvre et les ressources africaines —comme vous le dirait n’importe quel historien économique décent— sont la clé du développement économique mondial depuis des siècles.

            Quand les Européens ont découvert l’Amérique il y a 500 ans, leur système économique s’est disséminé à vive allure. Les puissances européennes ont pris de plus en plus conscience que l’équilibre des pouvoirs dans leur pays dépendrait de la force qu’ils pourraient tirer de leur colonies. l’impérialisme (c’est à dire le capitalisme) a été la caractéristique essentielle de la structure économique mondiale depuis lors.

            Pour l’Afrique cela s’est traduit par le pillage systématique et continu de sa main d’oeuvre et de ses ressources qui n’a pas faibli à ce jour. D’abord ça a été l’enlèvement brutal de dizaines de milliers d’Africains pour remplacer la force de travail native d’Amérique que les Européens avaient décimée. Le commerce des esclaves a été dévastateur pour les économies africaines qui étaient rarement capables de supporter l’effondrement de leur population ; mais les capitaux ainsi accumulés par les propriétaires de plantation dans les Caraïbes ont financé la révolution industrielle. Tout au long des 18 et 19ièmes siècles de plus en plus de matières précieuses ont été découverts en Afrique (spécialement du fer, du caoutchouc, de l’or et de l’argent) et le vol des terres et des ressources a finalement abouti à ce qu’on a appelé "La ruée vers l’Afrique" quand, en l’espace de quelques années, les Européens se sont partagés le continent tout entier (sauf l’Ethiopie). A ce stade, l’économie s’était largement mondialisée et l’Afrique continuait à fournir la base du développement industriel européen, les Africains étant, pour ce faire, dépouillés de leurs terres et de leurs ressources et forcés de travailler dans les mines d’or et dans les plantations de caoutchouc.

            Après la seconde guerre mondiale, les puissances européennes, affaiblies par des années de guerre industrielle les unes contre les autres, se sont efforcées d’adapter le colonialisme à leur nouvelle situation. Les mouvements de libération se renforçaient et les puissances européennes étaient confrontées à une nouvelle réalité économique —le coût de la répression "de l’agitation des natifs" devenait proche du niveau de richesse qu’ils extrayaient de leurs pays. La solution qu’ils ont choisie a été baptisée "néocolonialisme" par Kwame Nkrumah ; elle consistait à confier les attributs formels du pouvoir à un groupe d’hommes de paille triés sur le volet pour qu’ils les laissent continuer à exploiter leurs pays comme auparavant. En d’autres termes, l’adaptation du colonialisme permet de faire supporter aux Africains eux-mêmes les coûts et le fardeau de la répression de leurs propres populations.

            En pratique ça n’a pas été aussi simple. Partout en Asie, en Afrique et en Amérique Latine, il y a eu des mouvements de masse qui réclamaient le contrôle de leurs propres ressources et dans beaucoup d’endroits, ces mouvements ont réussi à prendre du pouvoir —parfois par la guérilla, parfois par les urnes. Les puissances européennes —désormais conduites par leur dernier rejeton et protégé, les USA— ont mené des guerres impitoyables pour venir à bout de ces mouvements. Cette lutte, et non la soi-disant "guerre froide", est ce qui caractérise l’histoire des relations internationales de l’après-guerre.

            Jusqu’à aujourd’hui, le néocolonialisme a été un succès pour les Européens et les USA. Le rôle de l’Afrique comme fournisseur de main d’oeuvre bon marché, pour ne pas dire esclavagisée, et de minéraux n’a pas faibli. La pauvreté et la désunion ont souvent été les principaux facteurs qui ont permis à cette exploitation de se maintenir. Cependant de sérieuses menaces pèsent désormais sur ces deux facteurs.

            Les investissements chinois en Afrique pendant ces dix dernières années ont contribué à mettre en place une industrie et des infrastructures africaines qui commencent à avoir des effets bénéfiques sur le niveau de vie des populations. En Chine, grâce à cette politique, il y a eu une réduction drastique de la pauvreté et le pays est en passe de devenir la première puissance économique du monde. Si l’Afrique suit cet exemple, ou un autre du même genre, cela mettra probablement fin aux 500 années de pillage des richesses de l’Afrique par l’occident.

            Pour empêcher cette "menace sur le développement de l’Afrique" les Européens et les USA ont employé la seule chose qu’ils connaissent —les armes. Il y a quatre ans, les USA ont mis en place un nouveau "centre de contrôle et de commande" pour soumettre militairement l’Afrique qui porte le nom d’AFRICOM. Le problème pour les Etasuniens était qu’aucun pays d’Afrique ne voulait les accueillir ; De fait jusqu’à encore tout récemment, l’Afrique se distinguait en étant le seul continent qui ne comportait pas de base américaine. Et en vérité c’était en grande partie grâce aux efforts du gouvernement libyen.

            Avant que la révolution de Kadhafi ne chasse en 1969 le roi Idris qui était soutenu par les Anglais, la Libye abritait un des plus grandes bases américaines, la base aérienne Wheelus ; mais au cours de la première année de la révolution elle a été fermée et tout le personnel militaire a été expulsé.

            Ces dernières années, Kadhafi travaillait activement à saboter AFRICOM. Quand les USA offraient de l’argent à un pays d’Afrique pour qu’il accueille une base étasunienne, Kadhafi lui offrait le double pour qu’il refuse et en 2008 cette opposition s’est cristallisée sous la forme d’un rejet formel de AFRICOM par l’Union Africaine

            Et ce qui était peut-être encore plus inquiétant pour l’hégémonie européo-étasunienne sur le continent c’était les énormes montants d’argent que Kadhafi consacrait au développement de l’Afrique. Le gouvernement libyen a été sans nul doute le plus gros investisseur du premier satellite africain lancé en 2007 qui a fait économiser à l’Afrique les 500 millions de dollars que lui coûtait précédemment l’utilisation des satellites européens. Pire encore pour les puissances coloniales, la Libye avait alloué 30 milliards de dollars à l’Union Africaine pour trois projets financiers destinés à mettre un terme à la dépendance africaine vis à vis de la finance occidentale. La Banque d’Investissement Africaine, -qui a son siège en Libye- devait investir dans le développement de l’Afrique sans intérêt ce qui aurait sérieusement menacé la domination du Fond Monétaire International sur l’Afrique —un instrument capital pour maintenir l’Afrique dans la pauvreté. Et Kadhafi dirigeait la mise en place par l’Union Africaine d’une nouvelle monnaie africaine indexée sur l’or qui aurait sectionné encore une autre des ficelles qui tiennent l’Afrique à la merci de l’Occident, 42 milliards de dollars ayant déjà été consacrés à ce projet — et à nouveau la majeure partie par la Libye.

            La guerre de l’OTAN a pour but de mettre un terme au projet socialiste, anti-impérialiste, et panafricain de la Libye qui était le fer de lance d’un mouvement destiné à renforcer l’unité et l’indépendance de l’Afrique. Les rebelles ont clairement exprimé leur racisme virulent depuis le début de leur soulèvement en arrêtant et en exécutant des milliers de travailleurs et d’étudiants africains noirs. Tous les fonds de développement africains pour les projets décrits ci-dessus ont été "gelés" par les pays de l’OTAN et vont être remis à leur copains du Conseil de transition pour acheter des armes et faciliter la guerre.

            Pour l’Afrique la guerre est loin d’être terminée. le continent africain doit se rendre compte que l’agression de l’OTAN est un signe de désespoir, d’impuissance et d’incapacité à empêcher l’inévitable montée en puissance de l’Afrique sur la scène internationale. L’Afrique doit retenir les leçons de la Libye et continuer à consolider l’unité panafricaine et à résister à AFRICOM. Il y aura encore beaucoup de Libyens qui les soutiendront dans cette tâche.

            Le Grand Soir
            Rebbi yerrahmek ya djamel.
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            • #7
              Afrique, terre de pillages

              AFRIQUE, TERRE DE PILLAGE

              Entre le 19ème et le 20 ème siècle, les européens ont pillé les ressources et les richesses de l’Afrique. Les crimes coloniaux sont nombreux : division des ethnies par des frontières artificielles, ségrégation raciale, assassinats, déportations, travaux forcés, expropriations … Les routes et autres infrastructures ont été construites dans le but de favoriser le pillage et le transport des matières premières, mais aussi de faciliter l’acheminement des forces armées. Leur construction a été faite par les africains soumis trop souvent à de véritables travaux forcés. L’esclavagisme a fait la prospérité des grandes villes comme Bordeaux, Nantes, La Rochelle, Saint-Malo etc. et de véritables fortunes ont été bâties !

              Que sont devenus Sylvanus Olympio, Patrice Lumumba, ou Thomas Sankara ? Tous assassinés pour avoir voulu l’autonomie et la liberté de leur pays, plutôt que de le livrer à des prédateurs, en échange d’un peu d’or ! Souvenez-vous de ces soldats, enrôlés dans l’armée française, pour défendre la « Mère Patrie » pendant la seconde guerre mondiale, et qui furent massacrés, pour avoir demandé que leurs pensions de guerre soient alignées sur celles de leurs frères d’armes français. Que sont devenus ceux de Setif qui après la victoire sur l’Allemagne nazie, réclamaient eux aussi plus de liberté !


              La dictature, le clientélisme et la prédation des matières premières, mises en place par la colonisation sont devenues la norme pour les protégés des multinationales telles que Bongo, Sassou, Eyadema, H.Habre, Compaore …ou des dictateurs comme Mobutu et Bokassa. L’ Afrique est un continent riche, mais les pays occidentaux, la France en particulier, a toujours les dents plantées à l’intérieur ! L’armée française et la puissance publique y défendent des intérêts privés. Le continentnoir reste un enjeu économique majeur pour des sociétés comme Bouygues, Lafarge, Areva ou Total.


              Comme l’Amérique du sud est le jardin des USA, l’Afrique est l’arrière cour des puissances coloniales européennes, directement, ou sous couvert d’indépendance de façade, elles contrôlent l’économie du continent. Ce n’est pas demain que l’on produira et consommera africain ! La dette est un véritable fléau, chaque minute, l’Afrique paye 25000 euros aux créanciers du nord ! Et aussi longtemps que les richesses seront confisquées par une minorité africaine corrompue ayant le soutien de l’occident, aucun mur si haut soit-il n’empêchera les africains de quitter cette terre de misère.


              Ce sont des Africains qui ont vendu aux négriers d’autres Africains, et donc l’Afrique serait responsable de son propre malheur ! Non c’est la cupidité humaine ; combien de français ont vendu d’autres français aux allemands, combien de français exploitent leurs concitoyens au seul nom du profit. Qui dresse les français les uns contre les autres pour gagner les élections et arriver au pouvoir ?


              Pourquoi le F.M.I. et la Banque Mondiale interdisent-ils aux pays africains toute subvention à leurs paysans, pendant que les pays développés eux, n’arrêtent pas de subventionner leurs propres agriculteurs ? Pourquoi les prix du café, du cacao, du coton et d’autres matières premières dont vivent les paysans africains sont arbitrairement fixés à la Bourse de Londres, de Paris ou de New york ?

              «Une grande partie de l’argent qui est dans notre porte monnaie, vient de l’exploitation depuis des siècles de l’Afrique»
              Jacques CHIRAC

              Publié dans Conscience Citoyenne Responsable par 2ccr
              Rebbi yerrahmek ya djamel.
              "Tu es, donc je suis"
              Satish Kumar; "Tout est lié, c'est le don qui est le lien naturel entre tout".

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              • #8
                Le Tiers-monde n'est plus utilisé aujourd'hui, il désignait la 3ème partie du monde à l'époque des deux blocs capitalistes et soviétiques. Le terme de pays en développements est plus approprié désormais.
                Ya Allah, al Aziz, al Hakim. a7fadh jazair wa al maghareb al kabir

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                • #9
                  salam

                  abrfracom
                  tu pense que des pay comme le cntreafrique
                  ont doit les considerez comme tiers monde ou comme en devellopement ???

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