Un goitre repoussant, des poumons noircis, des dents gâtées, un bébé respirant avec un masque à oxygène : à compter de mercredi, la France rejoint la vingtaine de pays qui imposent des photos choc sur les paquets de cigarettes pour dissuader les consommateurs. Certains des 13,5 millions de fumeurs que compte l'Hexagone ont du reste déjà fait l'expérience de ces paquets peu attrayants, des buralistes ayant écoulé leur stock de paquets à message en avance.
L'apposition d'images choc sur les paquets de cigarettes est l'une des 38 recommandations formulées par l'Organisation mondiale pour la santé (OMS) dans sa Convention-cadre pour la lutte antitabac, ratifiée par la France en 2004. Ces visuels générant des «émotions négatives» doivent de préférence être en couleur, couvrir au minimum 30% de la face du paquet et changer régulièrement. La France, qui a opté pour des images couvrant 40% de la face postérieure du paquet, en a retenue 14 parmi 42 proposées par la Commission européenne.
Une mesure qui vise surtout les jeunes
Fervent défenseur de cette mesure, décidée par arrêté en avril 2010, le Pr Yves Martinet, président du Comité national contre le tabac, explique au Figaro.fr que les images sur les paquets de cigarettes remplissent un double objectif : «Informer directement et de façon claire les consommateurs sur les risques» et «faire en sorte que le paquet ne soit pas séduisant». Ce dernier argument concerne avant tout les jeunes : «Les industriels ont besoin de recruter en moyenne 200.000 nouveaux fumeurs chaque année en France. Or, ce sont principalement les adolescents qui commencent à fumer, en moyenne à 13 ans. A cet âge, on est très sensible à l'image de marque, au paquet», constate-t-il.
Selon l'OMS, une personne qui fume un paquet par jour voit plus de 7000 fois par an à l'image qui le recouvre. Même les non-fumeurs, dont les enfants et les jeunes, déclarent être fortement exposés et sensibilisés aux ces avertissements.
Au niveau de l'efficacité, des études réalisées dans les années 2000 montrent qu'un tiers des fumeurs disent avoir pensé à arrêter en voyant ces images. Un ancien fumeur sur trois affirme que ces photos l'ont aidé à ne pas recommencer. D'autres travaux ont encore montré que les images augmentent la mémorisation des textes qui l'accompagnent.
«Plus c'est grand, mieux ça marche»
David Hammond, chercheur à l'université de Waterloo au Canada, a conduit en 2008 une vaste étude sur l'efficacité des avertissements sur les paquets de cigarettes. Interviewé par le New Scientist en novembre, il expliquait que dans ce domaine, «plus l'image est grande et saisissante, plus elle est efficace. La subtilité ne fonctionne pas».
A cet égard, Yves Martinet se dit déçu des choix de la France, qui a déjà «dix ans de retard sur le pays précurseur, le Canada». «On voulait que la photo soit plus grande et se situe sur la face antérieure du paquet, en haut, pour que la personne qui prend une cigarette ne puisse éviter l'image, rappelle-t-il. Ça aurait également donné des étalages peu enthousiasmants dans les bureaux de tabac. A nos yeux, il ne s'agit donc encore que d'une demi-mesure».
La prochaine étape pourrait être un jour la création de paquets génériques de couleur unie avec la seule indication de la marque. Un projet en ce sens pourrait être soumis au vote au parlement australien cet été.
Le Figaro
L'apposition d'images choc sur les paquets de cigarettes est l'une des 38 recommandations formulées par l'Organisation mondiale pour la santé (OMS) dans sa Convention-cadre pour la lutte antitabac, ratifiée par la France en 2004. Ces visuels générant des «émotions négatives» doivent de préférence être en couleur, couvrir au minimum 30% de la face du paquet et changer régulièrement. La France, qui a opté pour des images couvrant 40% de la face postérieure du paquet, en a retenue 14 parmi 42 proposées par la Commission européenne.
Une mesure qui vise surtout les jeunes
Fervent défenseur de cette mesure, décidée par arrêté en avril 2010, le Pr Yves Martinet, président du Comité national contre le tabac, explique au Figaro.fr que les images sur les paquets de cigarettes remplissent un double objectif : «Informer directement et de façon claire les consommateurs sur les risques» et «faire en sorte que le paquet ne soit pas séduisant». Ce dernier argument concerne avant tout les jeunes : «Les industriels ont besoin de recruter en moyenne 200.000 nouveaux fumeurs chaque année en France. Or, ce sont principalement les adolescents qui commencent à fumer, en moyenne à 13 ans. A cet âge, on est très sensible à l'image de marque, au paquet», constate-t-il.
Selon l'OMS, une personne qui fume un paquet par jour voit plus de 7000 fois par an à l'image qui le recouvre. Même les non-fumeurs, dont les enfants et les jeunes, déclarent être fortement exposés et sensibilisés aux ces avertissements.
Au niveau de l'efficacité, des études réalisées dans les années 2000 montrent qu'un tiers des fumeurs disent avoir pensé à arrêter en voyant ces images. Un ancien fumeur sur trois affirme que ces photos l'ont aidé à ne pas recommencer. D'autres travaux ont encore montré que les images augmentent la mémorisation des textes qui l'accompagnent.
«Plus c'est grand, mieux ça marche»
David Hammond, chercheur à l'université de Waterloo au Canada, a conduit en 2008 une vaste étude sur l'efficacité des avertissements sur les paquets de cigarettes. Interviewé par le New Scientist en novembre, il expliquait que dans ce domaine, «plus l'image est grande et saisissante, plus elle est efficace. La subtilité ne fonctionne pas».
A cet égard, Yves Martinet se dit déçu des choix de la France, qui a déjà «dix ans de retard sur le pays précurseur, le Canada». «On voulait que la photo soit plus grande et se situe sur la face antérieure du paquet, en haut, pour que la personne qui prend une cigarette ne puisse éviter l'image, rappelle-t-il. Ça aurait également donné des étalages peu enthousiasmants dans les bureaux de tabac. A nos yeux, il ne s'agit donc encore que d'une demi-mesure».
La prochaine étape pourrait être un jour la création de paquets génériques de couleur unie avec la seule indication de la marque. Un projet en ce sens pourrait être soumis au vote au parlement australien cet été.
Le Figaro
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