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L’Algérie et les conflits qui l’entourent

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    L’Algérie et les conflits qui l’entourent


    Rompus aux malheurs, plus que les autres peuples, nous avons développé des «résistances». C’est pourquoi plusieurs «fronts» nous sont imposés...

    Il y a des petites phrases qui ont une valeur inestimable. Comme celle prononcée par Barack Obama, le 10 février dernier, depuis le Michigan où il se trouvait. «Nous voyons l’Histoire se dérouler sous nos yeux!» avait-il lancé. Le lendemain, le président égyptien, Hosni Moubarak, a été contraint de démissionner par les manifestants de la «place Et-Tahrir». Un mois après que le président Ben Ali eut quitté la Tunisie sous la pression de «la révolution du Jasmin». Donc Obama parlait surtout de l’Histoire de notre région. Celle qui englobe le Monde arabe, le Moyen-Orient, le Maghreb, l’Afrique du Nord et une bonne partie de l’Afrique subsaharienne. Car d’autres foyers de tension ont vu le jour depuis.


    En Jordanie, au Yémen, en Syrie, au Bahreïn, en Libye et même plus bas, au Sahel comme en Côte d’Ivoire. Le feu couve au Nigeria et au Burkina Faso. D’autres pays de cette région sont également exposés, à terme, comme le Tchad. Bref, la petite phrase d’Obama incluait un large espace dans lequel se trouve également l’Algérie. Si tous ces événements se sont succédé dans le temps, il est important de constater que leurs «détonateurs» diffèrent.


    Au début, beaucoup étaient ceux qui avançaient la théorie des dominos. Elle fut vite abandonnée devant l’asymétrie des «feux». Au début, aussi et à l’exception d’Obama, tous les leaders occidentaux semblaient être tellement pris de court qu’ils en sont devenus aphones. Israël, qui a des frontières et un accord de paix avec l’Egypte et la Jordanie, très inquiète par ce qui s’y passait, avait, par prudence, interdit à ses officiels le moindre commentaire. La France, encore plus «déconnectée», avait même continué à livrer du matériel antiémeute aux forces gouvernementales.



    Et puis vint la «riposte». Aux mouvements populaires de ces deux pays et un début identique en Jordanie, le Yémen se «soulève». Cette fois le «départ de feu» diffère. Que ce soit en Côte d’Ivoire où c’est carrément l’intervention étrangère qui plongera le pays dans le chaos. Que ce soit en Libye et au Yémen où les terroristes d’Al Qaîda se sont mis de la partie. Que ce soit au Bahreïn où tout le monde croyait voir la main de l’Iran. Nombre de puissances se sont décidées à mettre leur «grain de sel» dans une «Histoire qui se déroulait sous nos yeux» mais sans eux.


    Il n’est pas dans nos prétentions de faire dans la prospective et prédire ce qui va se passer. La seule chose autour de laquelle tout le monde est d’accord est qu’une nouvelle configuration politique se met en place dans l’ensemble de l’espace où sont disséminés ces «points de feu». Un espace où nous nous trouvons. Jusque-là l’Algérie résiste à la contamination. Héroïquement! Il faut le dire sans fausse modestie, mais sans crier victoire. Le résultat des attaques dépendra de notre prise de conscience collective.


    De notre aptitude à ne pas prêter le flanc. De notre volonté à faire bloc pour déjouer toutes les manoeuvres en cours en ce moment pour nous déstabiliser. Il faut croire que, jusque-là, nous sommes «un morceau dur» car si l’agitation interne a suffi dans certains pays (Tunisie et Egypte), si la mise à contribution des terroristes d’Al Qaîda l’aura été pour d’autres comme au Yémen et si c’est l’intervention étrangère qui aura été «nécessaire» ailleurs comme en Côte d’Ivoire, pour nous, c’est tous ces moyens à la fois qui sont mis à contribution.


    Plus que la Libye qui subit deux des trois moyens cités. Pour l’Algérie, c’est la «totale». Rompus aux malheurs, plus que les autres peuples, nous avons développé des «résistances». C’est pourquoi plusieurs «fronts» nous sont imposés: agitation sociale à l’intérieur, terrorisme à l’intérieur et à l’extérieur de nos frontières Sud, ainsi que la menace d’intervention étrangère qui plane sur nos têtes avec comme prétexte l’implication dans la crise libyenne qu’on veut nous coller à tout prix. L’image, qui nous va bien aujourd’hui, est celle d’un peuple occupé à festoyer bruyamment à l’intérieur de la «maison». A l’extérieur des incendies font rage et se rapprochent. Ouvrons les fenêtres avant que les flammes ne nous dévorent. Avant qu’elles n’emportent la «maison», le «gâteau» et nous tous avec.
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