Les Sahraouis dénoncent «le mur de la honte» marocain
De notre envoyé spécial aux camps des réfugiés sahraouis
Ali Boukhlef
Des milliers de Sahraouis, soutenus par des dizaines de militants humanitaires venus des quatre coins de la planète, sont venus, encore une fois, dénoncer un édifice qui sépare leur territoire en deux : le mur de «défense» marocain, appelé par les Sahraouis «mur de la honte».C’était jeudi dernier au lieu-dit «Zone des prisonniers». Le lieu est situé à une quarantaine de kilomètres des frontières algériennes. A l’occasion de la tenue du congrès de l’Union des femmes sahraouies, les habitants des camps des réfugiés de Tindouf, accompagnés de militants de plusieurs pays, sont donc venus crier aux soldats marocains, qui observaient de leurs postes avancés, les cris d’un «Sahara libre» ou encore «pas d’alternative à l’autodétermination».
Les manifestants n’ont pu s’approcher du mur, une forteresse de sable et de barbelés, à cause des mines semées sur un rayon de plusieurs kilomètres. S’ils ont décidé de tenir les manifestants éloignés d’au moins 400 mètres de leur «objectif», c’est que les organisateurs du Polisario ne veulent prendre aucun risque. Ils savent plus que personne que les mines enfouies dans ces vastes territoires désertiques ont fait des dizaines de victimes.
C’est pour interpeller les organisations internationales que des militants de divers horizons ont crié leur ras-le-bol. D’autant plus que le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, qui vient de reconduire le mandat de la Mission des Nations unies pour le Sahara occidental (Minurso), refuse toujours l’ajout d’une mission des droits de l’Homme à cette dernière.«Il faut absolument l’insertion d’un mécanisme sur la protection des droits de l’Homme au sein de la Minurso», soutient Marco Balboni, de l’organisation italienne Sisp, qui pilote des projets avec des Sahraouis.
Pour lui, l’ONU et d’autres pays doivent jouer un rôle plus important. C’est l’avis soutenu par des ONG espagnoles, à l’image de l’Association des étudiants madrilènes ou encore une organisation de jeunes catalans, venus en masse à ce rassemblement.Côté algérien, la présence est comme d’habitude qualitative avec la participation de plusieurs figures de la lutte pour la cause sahraouie.Le «mur de la honte» est une forteresse construite il y a une trentaine d’années par les Marocains, coupant en deux le territoire sahraoui. Edifié sur une longueur de 2 720 km, le mur est constamment surveillé par environ 160 000 soldats. Il est entouré, entre autres, de 20 000 km de barbelés et de dizaines de milliers de mines dissimulées tout autour.
LA TRIBUNE
De notre envoyé spécial aux camps des réfugiés sahraouis
Ali Boukhlef
Des milliers de Sahraouis, soutenus par des dizaines de militants humanitaires venus des quatre coins de la planète, sont venus, encore une fois, dénoncer un édifice qui sépare leur territoire en deux : le mur de «défense» marocain, appelé par les Sahraouis «mur de la honte».C’était jeudi dernier au lieu-dit «Zone des prisonniers». Le lieu est situé à une quarantaine de kilomètres des frontières algériennes. A l’occasion de la tenue du congrès de l’Union des femmes sahraouies, les habitants des camps des réfugiés de Tindouf, accompagnés de militants de plusieurs pays, sont donc venus crier aux soldats marocains, qui observaient de leurs postes avancés, les cris d’un «Sahara libre» ou encore «pas d’alternative à l’autodétermination».
Les manifestants n’ont pu s’approcher du mur, une forteresse de sable et de barbelés, à cause des mines semées sur un rayon de plusieurs kilomètres. S’ils ont décidé de tenir les manifestants éloignés d’au moins 400 mètres de leur «objectif», c’est que les organisateurs du Polisario ne veulent prendre aucun risque. Ils savent plus que personne que les mines enfouies dans ces vastes territoires désertiques ont fait des dizaines de victimes.
C’est pour interpeller les organisations internationales que des militants de divers horizons ont crié leur ras-le-bol. D’autant plus que le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, qui vient de reconduire le mandat de la Mission des Nations unies pour le Sahara occidental (Minurso), refuse toujours l’ajout d’une mission des droits de l’Homme à cette dernière.«Il faut absolument l’insertion d’un mécanisme sur la protection des droits de l’Homme au sein de la Minurso», soutient Marco Balboni, de l’organisation italienne Sisp, qui pilote des projets avec des Sahraouis.
Pour lui, l’ONU et d’autres pays doivent jouer un rôle plus important. C’est l’avis soutenu par des ONG espagnoles, à l’image de l’Association des étudiants madrilènes ou encore une organisation de jeunes catalans, venus en masse à ce rassemblement.Côté algérien, la présence est comme d’habitude qualitative avec la participation de plusieurs figures de la lutte pour la cause sahraouie.Le «mur de la honte» est une forteresse construite il y a une trentaine d’années par les Marocains, coupant en deux le territoire sahraoui. Edifié sur une longueur de 2 720 km, le mur est constamment surveillé par environ 160 000 soldats. Il est entouré, entre autres, de 20 000 km de barbelés et de dizaines de milliers de mines dissimulées tout autour.
LA TRIBUNE
Commentaire