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Le dilemme d'Israël face à Bachar el-Assad

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  • Le dilemme d'Israël face à Bachar el-Assad



    Les médias israéliens évoquent avec inquiétude la possibilité d'une guerre civile en Syrie, qui pourrait profiter aux Frères musulmans.

    Benyamin Nétanyahou a demandé à ses ministres d'adopter un profil bas à propos de la Syrie. Cette consigne du chef du gouvernement traduit bien l'abîme de perplexité provoquée par les manifestations contre le régime de Bachar el-Assad, mais aussi un profond sentiment d'impuissance. Comme le soulignent les commentateurs et experts très prolixes dans les médias, Israël se trouve confronté à un dilemme.

    «D'un côté Bachar el-Assad est un moindre mal, un dirigeant hostile, mais dont les réactions sont rationnelles et prévisibles. De l'autre, sa chute affaiblit l'axe du mal constitué par l'Iran, la Syrie, le Hezbollah libanais et les islamistes palestiniens du Hamas», les quatre ennemis les plus redoutables d'Israël, souligne le professeur Meïr Litvak. Cet universitaire spécialiste de l'Iran fait allusion au rôle de la Syrie, qui permet depuis des années le transit d'armes iraniennes au Hezbollah et au Hamas qui peuvent ainsi, menacer le nord et le sud d'Israël. Cette alliance se traduit aussi par la présence du quartier général du Hamas à Damas.

    Des projets d'attentats
    En revanche, à la frontière entre Israël et la Syrie notamment sur le plateau du Golan, Bachar el-Assad a maintenu un calme total. Soucieux d'éviter la moindre confrontation directe avec un ennemi qu'il sait très supérieur, il s'est même abstenu de réagir à l'attaque aérienne - israélienne selon tous les experts étrangers - menée en septembre 2007 contre une centrale nucléaire construite secrètement dans le nord de la Syrie avec l'aide de la Pyongyang .

    Mais cette prudence pourrait être remise en question par un président aux abois. Itamar Rabinovitch, ancien ambassadeur d'Israël à Washington n'exclut pas une tentative désespérée d'el-Assad et des Iraniens de «déclencher un conflit avec Israël au Liban ou dans la bande de Gaza», pour détourner l'attention de la situation intérieure syrienne. Hasard du calendrier : le bureau chargé de la lutte antiterroriste, un organisme officiel dépendant du premier ministre, a lancé ces derniers jours une mise en garde sur des projets «très précis» d'attentats anti-israéliens à l'étranger que le Hezbollah serait sur le point de commettre.

    Pour l'éventuel après-el-Assad, l'incertitude est tout aussi évidente. Les médias évoquent avec inquiétude la possibilité d'une guerre civile en Syrie, qui pourrait profiter aux Frères musulmans. À la radio publique, le commentateur Mordehaï Kedar a évoqué, lui, le scénario d'un démembrement de la Syrie, avec un État kurde au Nord, druze au Sud, une enclave bédouine à l'Est, et la région de Damas transformée en principauté alaouite, la courant religieux minoritaire auquel appartient el-Assad. Cette implosion permettrait, selon lui, de revenir au Moyen-Orient éclaté entre les différentes communautés ethniques et religieuses qui prévalait à l'époque de l'Empire ottoman.

    Cette analyse est toutefois très loin de faire l'unanimité. Pour la plupart des experts, l'armée syrienne, qui jusqu'à présent s'est rangée sans état d'âme apparent du côté d'el-Assad, a toute chance d'être celle qui déterminera le sort du régime et garantira l'unité du pays.

    Le Figaro 27/04/2011
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