Assise sur sa montagne
son hâvre de paix
son monde
où personne vient bousculer
sa tranquillité
l'instant où elle se retrouve
elle même
regarde au loin
l'horizon mort
vibrant sous l'intensité de la chaleur
ses yeux suivent les nuages
dansant dans ce ciel bleu
dont sa profondeur lui laisse
deviner les cieux
les oiseaux ne chantent même plus
fatigués par la pesanteur
les chèvres somnolent tout en mangeant
les quelques ronces résistantes...
parfois le son d'un moteur
agresse ce silence absolu
de temps en temps un âne avance d'un pas lent
sans se soucier si demain sera différent
elle son bâton à la main
mâchouille une herbe sèche
dont sa saveur naturelle
lui donne un goût de sucre
s'imagine volant au dessus
de cette masse de terre
muraille de sa liberté physique
son esprit encore libre part en voyage
s'invente une vie, un départ
une nouvelle histoire
mais revient vite sur terre
quand il sent son cœur battre rapidement
dès qu'elle croise
le regard de ce garçon
gardant les quelques moutons bêlant
sans raison attendant leur destiné
se répétant chaque année
sa peau bruler par le soleil
les dents aussi blanche que l'ivoire
des cheveux crasseux en bataille
des yeux dessinés à l'encre de chine
sourit toujours quand il la rencontre
une chaleur angoissante
prend place et s'installe avec honte
pieds nus elle court dans les chemins
caillouteux faisant mine de ne point avoir mal
ajuste son foulard cache ses cheveux noirs et lourds
essuie la poussière couvrant son visage
lui laissant des traces grisonnantes sur ces joues
mordille ses lèvres pour les rendre un peu plus rouge
cache les trous de sa robe
et masque le pantalon court cachant ses genoux
une journée merveilleuse s'achève
sans la regarder il lui tend un petit paquet
elle, fait mine de ne point le vouloir
mais lui arrache des mains
sauvageonne elle déchire le papier
et découvre une petite chaine
orné d'un petit cœur en fer
n'ose lever la tête
se torture les or teilles contre les cailloux
les chèvres s'approchent et lui mordillent
ses mains moites et rêches
une larme coule sur sa joue
qu'elle essuie rapidement
jamais elle n'a reçu un cadeau
une attention a part des coups
en guise de remerciement des labeurs
qu'elle accomplit sans rien dire
timidement il lui demande de mettre le collier
sans rechigner elle exécute
il s'approche d'elle lui susurre
«*chebba*»
la bouscule brusquement
et partent dans des chamailleries
font mine de se battre
comme ils ont l'habitude de faire
depuis leur plus tendre enfance
leurs rires tapent les flancs de leurs montagnes
les nuages dansent leur amour
les oiseaux chantent
le soleil de ces mille couleurs
annonce le crépuscule
il est temps de rentrer
de se séparer
leurs troupeaux s'arrêtant
un instant de brouter
dans l'incompréhension
de ce souffle chaud
envoutant, enivrant leurs bergers...
les guidant vers la beauté,la simplicité
d'un amour caché fruit des montagnes
modeste, vrai!
lily
la diablesse
le 28/04/2011
hommage a mon père et son village :
"AMMI MOUSSA"
son hâvre de paix
son monde
où personne vient bousculer
sa tranquillité
l'instant où elle se retrouve
elle même
regarde au loin
l'horizon mort
vibrant sous l'intensité de la chaleur
ses yeux suivent les nuages
dansant dans ce ciel bleu
dont sa profondeur lui laisse
deviner les cieux
les oiseaux ne chantent même plus
fatigués par la pesanteur
les chèvres somnolent tout en mangeant
les quelques ronces résistantes...
parfois le son d'un moteur
agresse ce silence absolu
de temps en temps un âne avance d'un pas lent
sans se soucier si demain sera différent
elle son bâton à la main
mâchouille une herbe sèche
dont sa saveur naturelle
lui donne un goût de sucre
s'imagine volant au dessus
de cette masse de terre
muraille de sa liberté physique
son esprit encore libre part en voyage
s'invente une vie, un départ
une nouvelle histoire
mais revient vite sur terre
quand il sent son cœur battre rapidement
dès qu'elle croise
le regard de ce garçon
gardant les quelques moutons bêlant
sans raison attendant leur destiné
se répétant chaque année
sa peau bruler par le soleil
les dents aussi blanche que l'ivoire
des cheveux crasseux en bataille
des yeux dessinés à l'encre de chine
sourit toujours quand il la rencontre
une chaleur angoissante
prend place et s'installe avec honte
pieds nus elle court dans les chemins
caillouteux faisant mine de ne point avoir mal
ajuste son foulard cache ses cheveux noirs et lourds
essuie la poussière couvrant son visage
lui laissant des traces grisonnantes sur ces joues
mordille ses lèvres pour les rendre un peu plus rouge
cache les trous de sa robe
et masque le pantalon court cachant ses genoux
une journée merveilleuse s'achève
sans la regarder il lui tend un petit paquet
elle, fait mine de ne point le vouloir
mais lui arrache des mains
sauvageonne elle déchire le papier
et découvre une petite chaine
orné d'un petit cœur en fer
n'ose lever la tête
se torture les or teilles contre les cailloux
les chèvres s'approchent et lui mordillent
ses mains moites et rêches
une larme coule sur sa joue
qu'elle essuie rapidement
jamais elle n'a reçu un cadeau
une attention a part des coups
en guise de remerciement des labeurs
qu'elle accomplit sans rien dire
timidement il lui demande de mettre le collier
sans rechigner elle exécute
il s'approche d'elle lui susurre
«*chebba*»
la bouscule brusquement
et partent dans des chamailleries
font mine de se battre
comme ils ont l'habitude de faire
depuis leur plus tendre enfance
leurs rires tapent les flancs de leurs montagnes
les nuages dansent leur amour
les oiseaux chantent
le soleil de ces mille couleurs
annonce le crépuscule
il est temps de rentrer
de se séparer
leurs troupeaux s'arrêtant
un instant de brouter
dans l'incompréhension
de ce souffle chaud
envoutant, enivrant leurs bergers...
les guidant vers la beauté,la simplicité
d'un amour caché fruit des montagnes
modeste, vrai!
lily
la diablesse
le 28/04/2011
hommage a mon père et son village :
"AMMI MOUSSA"
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