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Algérie – Le président du Collège des architectes pour "une amnistie urbaine"

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  • Algérie – Le président du Collège des architectes pour "une amnistie urbaine"

    La mise en conformité des constructions illicites demeure à la case-départ. Seuls 20.000 dossiers de régularisation ont été déposés pour 1,2 millions de constructions recensées ! Quelle est la solution ? Le président du Collège national des experts architectes (CNEA), Abdelhamid Boudaoud, suggère une « amnistie urbaine ». Pour lui, la situation est grave : avec la complicité de tous, le paysage urbain est défiguré, comme si l’Algérie n’avait pas d’architectes alors qu’elle en compte 19.000. Entretien.

    La loi 08-15 promulguée en 2008, qui fixe les règles de mise en conformité des constructions et de leur achèvement, n’a pas suscité d’engouement. Pourquoi ?

    Parce que le traitement d’un dossier peut durer une année et que dans beaucoup de cas, les citoyens ne reçoivent pas de réponse ! Le labyrinthe administratif a fini par décourager les gens. Un point qui mérite d’être signalé : cette loi concerne le public et le privé mais, à ce jour, on n’accuse que les particuliers !

    Quel est le nombre des constructions concernées par cette loi et quel est celui des dossiers de régularisation déposés jusqu’à maintenant ?

    On parle de 1,2 million de constructions inachevées mais je dirais qu’il y en a plus. D’ailleurs, nous lançons un appel aux Assemblées populaires communales (APC) à procéder au recensement de leur patrimoine immobilier inachevé et à le déclarer. A ma connaissance, il n’y a aucune commune qui connaisse la totalité de son patrimoine immobilier. La quasi-totalité des constructions réalisées jusqu’à 2004 n’ont ni acte ni permis de construire ni certificat de conformité ! Pour ce qui est des dossiers déposés, il y en a quelque 20.000, dont 4.000 ont pu obtenir les certificats de conformité. Nous interpelons les autorités concernées pour sensibiliser la population à la nécessité de se rapprocher des architectes, de constituer des dossiers de régularisation et de les déposer.

    Nous avons deux propositions pour faire avancer les choses. La première est d’aller directement vers une amnistie urbaine, qui permettrait de résoudre définitivement ce problème, vieux de 50 ans. La seconde est de régulariser ces constructions en leur accordant un certificat d’existence, avec des pénalités. Ceci pour permettre aux concernés de vendre leurs constructions inachevées à des acquéreurs qui ont les moyens de les achever. Car si les choses restent en l’état, ils ne pourront ni vendre ni louer ni se mettre en conformité.

    Le Collège et l’Ordre des architectes ont, à maintes reprises, dénoncé la qualité des constructions réalisées depuis l’indépendance. Qu’en est-il de celles en cours de réalisation ?

    Tant qu’il n’y a pas de cachet régional, on ne peut pas parler de qualité. Le même bâtiment qu’on voit à Alger, on le voit à Tamanrasset et partout ailleurs ! C’est comme si l’Algérie n’avait pas d’architectes ! Pourtant nous avons assez de professionnels. En 1975, nous avions 111 architectes, dont 61 étrangers. Maintenant, le pays en compte 7.000 agréés et 12.000 autres architectes diplômés. Nous avons donc, en moyenne, 12 architectes par commune. Mais ce potentiel n’est pas utilisé.

    Les architectes ont-ils une part de responsabilité dans cette situation ?

    C’est la faute de tout le monde. De l’architecte qui entre dans le jeu de l’administration, de l’administration qui n’élabore pas les cahiers des charges en fonction des spécificités régionales... Tout le monde est complice. Le paysage urbanistique algérien est défiguré mais personne ne bouge. Le problème en Algérie est que tout le monde est architecte sauf l’architecte : le wali, le chef de daïra, le député, le secrétaire général de commune… Je pense que l’origine du marasme est au niveau de la commune et que son traitement doit commencer à ce niveau aussi. Nous demandons que les directeurs de l’Urbanisme des APC soient nommés par le ministre de l’Habitat, afin de les mettre à l’abri des pressions des autorités locales.

    Propos recueillis par Farouk Djouadi
    Maghreb Emergent
    Si vous ne trouvez pas une prière qui vous convienne, inventez-la.” Saint Augustin

  • #2
    20.000, dont 4.000 ont pu obtenir les certificats de conformité
    Tchipa oblige...
    Écrire l’Histoire, c’est foutre la pagaille dans la Géographie...

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    • #3
      Parce que le traitement d’un dossier peut durer une année et que dans beaucoup de cas, les citoyens ne reçoivent pas de réponse ! Le labyrinthe administratif a fini par décourager les gens. Un point qui mérite d’être signalé : cette loi concerne le public et le privé mais, à ce jour, on n’accuse que les particuliers !
      ah oui! y a que les particulier qui ne construisent pas toujours aux normes?

      et les immeubles qui se sont effondrés comme des châteaux de cartes à Boumerdes... ils ont été construits dans les normes?

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