Annonce

Réduire
Aucune annonce.

La France à la recherche de sa grandeur perdue

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • La France à la recherche de sa grandeur perdue

    TECHNOLOGIE • La France à la recherche de sa grandeur perdue

    La presse britannique est unanime : les six grands projets de haute technologie subventionnés par l'Etat et présentés, le mardi 25 avril, par Jacques Chirac visent avant tout à améliorer l'image du président français et son statut dans la mémoire collective française. Car redonner à l'innovation hexagonale son lustre d'antan par des aides d'Etat serait illusoire.

    Quaero, BioHub et Neoval. Derrières ces noms ésotériques tout droit sortis du marketing ne se cachent pas les plus récentes innovations technologiques venues des Etats-Unis mais bien "la dernière tentative en date du président de la République française de sauver l'honneur de son pays. En se positionnant comme le grand défenseur de son pays sur une planète de plus en plus mondialisé, Jacques Chirac tente ainsi d'assurer son héritage politique en restaurant la grandeur de la France", commente The Guardian.

    Pour le quotidien britannique de gauche, "après l'échec cuisant du contrat première embauche (CPE), le président français est prêt à tout pour qu'on se souvienne de lui comme l'homme qui a fait quelque chose de positif pour son pays". Ainsi, selon les termes même de Jacques Chirac, l'ensemble des innovations qui vont être soutenues par l'Etat vont "débarrasser la France du stigmate de 'pays musée'".

    Pour essayer de se grandir, l'homme de l'Elysée s'est choisi un adversaire de choix, les Etats-Unis, et a décidé de consacrer 1,7 milliard d'euros à sa grande idée. "La plupart des technologies qui seront financées sont censées concurrencer celles des Américains". Quaero, le moteur de recherche franco-allemand, va "répondre aux défis mondiaux posés par Google et Yahoo !", affirme le président. A côté, BioHub, la raffinerie biologique qui devrait aboutir à l'obtention de plastique à partir de végétaux, NeoVal, le métro capable de s'autocharger en énergie à chaque station, le portable-télévision, les bâtiments écologiques ainsi que les voitures électriques sont les défis que la France de Jacques Chirac lance au monde.

    Certes, relève The Independent, "ce n'est pas la première fois que la France lance de grands projets de recherche en technologie financés par l'Etat. Déjà, avec le TGV et Airbus, elle a rencontré un succès remarquable." Mais, c'était à une autre époque. Aujourd'hui, "dans les domaines de l'information et des technologies, l'Hexagone n'a aucune réussite notable".

    En conséquence, les critiques ne manquent pas contre le plan Chirac. Le quotidien anglais note qu'il y a ceux qui, constatant le retard de la France en la matière, craignent que, une fois que ces recherches auront éventuellement abouti, le marché soit déjà passé à autre chose, mais aussi ceux qui regrettent que ces fonds servent avant tout à aider des grandes entreprises françaises comme Alcatel ou France Télécom alors que, parmi "les 30 entreprises qui investissent le plus au monde dans les nouvelles technologies, aucune n'est française". En gros, laissent entendre The Independent et plusieurs critiques à l'unisson du quotidien de gauche, une fois de plus la France cède à son colbertisme et l'Etat supplée aux besoins des entreprises.

    Et s'avère incapable de mettre l'argent nécessaire sur la table puisque, par exemple, Paris ne mettra que "90 millions d'euros de subvention dans Quaero", presque rien au regard des sommes qu'un Google est capable d'investir. Jacques Chirac n'est donc pas parvenu à obtenir le soutien d'Angela Merkel pour son projet, et le caractère franco-allemand de Quaero proviendra de l'argent que le groupe privé Bertelsmann veut bien mettre dans ce projet.

    D'ailleurs, se moque un expert des nouvelles technologies dans The Guardian, "l'initiative française est un cas patent de nationalisme inutile". Le quotidien britannique fait le rapprochement avec un autre projet chiraquien pharaonique mais mal financé, "la chaîne internationale CII, conçue comme une rivale de la BBC ou de CNN" mais qui ne recevra que 70 millions d'euros de budget.

    Le journal conservateur The Daily Telegraph voit plutôt dans ce plan "un effort du président français pour sauver sa réputation à un an de son départ du pouvoir". En effet, "affaibli par les événements récents, il a promis que ces projets permettraient à la France d'inventer les processus, les applications et les produits de demain". Alors, poursuit le quotidien, "en cas de réussite du projet, les historiens pourraient éventuellement porter un jugement un peu plus favorable sur cette période de l'histoire de France, décrite aujourd'hui comme une véritable catastrophe".

    Le Financial Times souscrit à cette analyse et voit derrière cette idée "une manière de réparer les dégâts causés par les réformes récentes mises en avant par le gouvernement en place". Ainsi, conclut le quotidien, "l'annonce des six grands projets sera certainement l'une des dernières audacieuses initiatives avant l'élection présidentielle de 2007".


    Kristine Bergström
    Le Courrier international
    La mauvaise langue n'est jamais à court d'inventions !

  • #2
    il y a eu les meme critiques lorsque la france dévelopait le tgv ,donc je préfere voir les résultats avant de critiquer, certe chirac joue ses derniere carte mais ce sera les prochains présidents qui récupereront ces projets
    l'amitié est une chose rare,l'ami veritable est celui qui te demande d'etre toi meme.il t'aidera a survivre par l'amour qu'ilte porte

    Commentaire


    • #3
      Sauf que ça va tellement beaucoup plus vite... Un train comme le TGV sera toujours utile mais dans les nouvelles technologies, il ne vaut mieux pas avoir un "train de reatd".
      La mauvaise langue n'est jamais à court d'inventions !

      Commentaire

      Chargement...
      X