Je viens de terminer la lecture d’un livre présenté et traduit par Jean-Jacques Schmidt, intitulé Les Mou’allaqat ou un peu de l’âme des Arabes avant l’Islam.
En plus des Mou’allaqat, j’ai beaucoup apprécié le texte, riche par son vocabulaire, par la description des faits et par les éléments historiques qu’il nous livre.
De l’Avant-Propos, j’ai tiré ceci : « A l’heure où l’Occident s’endort dans le fracas de la nuit barbare du Vie siècle après JC et où l’âme déchirée des fils de Virgile sombre dans le chaos, l’Arabie et ses marches les plus lointaines sont balayées par un étrange et puissant vent poétique.
Là-bas dans la péninsule des Arabes, avant l’Islam et son prophète, vit la poésie, une poésie sans frontières, reflet immuable d’un homme absolu.
Des dunes de sable, des oasis, des montagnes arides sous un soleil de plomb… A l’infini s’étend le désert, immensité sans âge où le temps des hommes n’existe pas.
Ici règne la nature, sauvage et indomptable, comme ceux qu’elle a façonnés depuis des millénaires.
…
Certes, le désert s’est gorgé de sang plus que de raison pour étancher sa soif, et le vent de la guerre a soufflé, sans pitié, emportant les vies comme fétus de paille.
C’est vrai, des hommes ont gémi sous le carcan des captifs ou dans les chaînes de l’esclavage ; et que de femmes belles et nobles se sont réveillées, un matin, servantes d’un seigneur ennemi !
Ainsi ils étaient. Enfantés dans le feu de la guerre, ils ont eu les batailles pour nourrices.
Mais la guerre et les nobles actions n’excluaient pas l’amour, sentiment pur et loyal d’un homme lige pour une dame inaccessible.
… »
De la préface, j’ai tiré ceci : «… La parole, le mot fascinaient. Ils enivraient même et, chaque année, c’était avec une impatiente ferveur que l’on attendait l’arrivée, à des foires poétiques comme celle d’Oukad, près de La Mecque, de bardes du désert qui venaient rompre les lances en de véritables joutes oratoires.
Devant un jury choisi, on récitait des poèmes dont sept odes qui furent appelées Mou’allaqat (les Suspendues) ou Moudhahhabat (les Dorées) parce qu’ayant été choisies parmi toutes les autres, elles furent, beaucoup plus tard, inscrites en lettres d’or sur du lin copte puis suspendues à la Kaaba, à en croire un grand nombre d’hommes de lettres arabes du haut Moyen âge. »
Les thèmes de la poésie arabe antéislamique:
· LA DESCRIPTION,
· L’ELOGE,
· LE THRENE,
· LA SATIRE,
· L’AUTOPANEGYRIQUE,
· LA POESIE AMOUREUSE,
· LE VIN.
Les Mou’allaqat.
« Ce qui frappe, à la lecture de ces sept longues odes, c’est leur manque total de logique et d’ordre rationnel.
Pas d’unité de composition, en général, malgré l’existence d’une uniformité de pensée qui guidait l’esprit du poète.
Chaque vers avait, en lui-même, sa propre unité et l’on était davantage soucieux de sa beauté que de l’harmonie et de la cohérence de l’ensemble du poème ; au point que, souvent, un seul vers suffisait à faire la renommée d’un poète.
…
Les grecs n’ont-ils pas eu L’Iliade et L’Odyssée, les Romains L’Enéide, les Indiens Le Mahabarata et Le Ramayana, les Persans Le Shah Nameh ? Les Arabes, eux aussi, peuvent se glorifier de compter, dans leur patrimoine, les Mou’allaqat, miroir d’une époquerude où l’homme,dans son essence même, était un preux, défenseur de la veuve et de l’orphelin, déscendant des héros païens d’Homère et ancêtre des chevaliers du Moyen Age chrétien. »
Les sept poètes des Mou’allaqat.
· Imrou oul Qaïs (500-540) est l’homme des aventures faciles et le prince-poète habitué à mener la vie dorée des jeunes de son rang partagée entre les chevauchées, la chasse et le jeu.
· Tarafa – en arabe طرفة (543-569) est l’hédoniste errant qui jette sur la vanité du monde un regard désabusé.
· Amr ben Koultoum (450-600) est l’impétuosité et la morgue; au point d’exprimer, à lui seul, toute la gloriole du monde.
· El Harith ben Hilliza en arabe الحارث بن حلزة (mort vers 580) représente la raison, l’argutie et la sagesse des vieillards.
· Antara (525-615) est l’homme de l’amour féal, douloureux et chavaleresque. C’est le défenseur de la tribu, et celui par qui la gloire arrive.
· Zouheir (530-627), lui, hait la guerre pour l’avoir éprouvée, et s’érige en sage don’t les sentences émaillent toute la fin de son poème.
· Labid ben Rabi’a en arabe لَبيد بن ربيعة (560-661) incarne la permanence du monde nomade, à travers de somptueuses descriptions du désert et du milieu bédouin de son temps.
En plus des Mou’allaqat, j’ai beaucoup apprécié le texte, riche par son vocabulaire, par la description des faits et par les éléments historiques qu’il nous livre.
De l’Avant-Propos, j’ai tiré ceci : « A l’heure où l’Occident s’endort dans le fracas de la nuit barbare du Vie siècle après JC et où l’âme déchirée des fils de Virgile sombre dans le chaos, l’Arabie et ses marches les plus lointaines sont balayées par un étrange et puissant vent poétique.
Là-bas dans la péninsule des Arabes, avant l’Islam et son prophète, vit la poésie, une poésie sans frontières, reflet immuable d’un homme absolu.
Des dunes de sable, des oasis, des montagnes arides sous un soleil de plomb… A l’infini s’étend le désert, immensité sans âge où le temps des hommes n’existe pas.
Ici règne la nature, sauvage et indomptable, comme ceux qu’elle a façonnés depuis des millénaires.
…
Certes, le désert s’est gorgé de sang plus que de raison pour étancher sa soif, et le vent de la guerre a soufflé, sans pitié, emportant les vies comme fétus de paille.
C’est vrai, des hommes ont gémi sous le carcan des captifs ou dans les chaînes de l’esclavage ; et que de femmes belles et nobles se sont réveillées, un matin, servantes d’un seigneur ennemi !
Ainsi ils étaient. Enfantés dans le feu de la guerre, ils ont eu les batailles pour nourrices.
Mais la guerre et les nobles actions n’excluaient pas l’amour, sentiment pur et loyal d’un homme lige pour une dame inaccessible.
… »
De la préface, j’ai tiré ceci : «… La parole, le mot fascinaient. Ils enivraient même et, chaque année, c’était avec une impatiente ferveur que l’on attendait l’arrivée, à des foires poétiques comme celle d’Oukad, près de La Mecque, de bardes du désert qui venaient rompre les lances en de véritables joutes oratoires.
Devant un jury choisi, on récitait des poèmes dont sept odes qui furent appelées Mou’allaqat (les Suspendues) ou Moudhahhabat (les Dorées) parce qu’ayant été choisies parmi toutes les autres, elles furent, beaucoup plus tard, inscrites en lettres d’or sur du lin copte puis suspendues à la Kaaba, à en croire un grand nombre d’hommes de lettres arabes du haut Moyen âge. »
Les thèmes de la poésie arabe antéislamique:
· LA DESCRIPTION,
· L’ELOGE,
· LE THRENE,
· LA SATIRE,
· L’AUTOPANEGYRIQUE,
· LA POESIE AMOUREUSE,
· LE VIN.
Les Mou’allaqat.
« Ce qui frappe, à la lecture de ces sept longues odes, c’est leur manque total de logique et d’ordre rationnel.
Pas d’unité de composition, en général, malgré l’existence d’une uniformité de pensée qui guidait l’esprit du poète.
Chaque vers avait, en lui-même, sa propre unité et l’on était davantage soucieux de sa beauté que de l’harmonie et de la cohérence de l’ensemble du poème ; au point que, souvent, un seul vers suffisait à faire la renommée d’un poète.
…
Les grecs n’ont-ils pas eu L’Iliade et L’Odyssée, les Romains L’Enéide, les Indiens Le Mahabarata et Le Ramayana, les Persans Le Shah Nameh ? Les Arabes, eux aussi, peuvent se glorifier de compter, dans leur patrimoine, les Mou’allaqat, miroir d’une époquerude où l’homme,dans son essence même, était un preux, défenseur de la veuve et de l’orphelin, déscendant des héros païens d’Homère et ancêtre des chevaliers du Moyen Age chrétien. »
Les sept poètes des Mou’allaqat.
· Imrou oul Qaïs (500-540) est l’homme des aventures faciles et le prince-poète habitué à mener la vie dorée des jeunes de son rang partagée entre les chevauchées, la chasse et le jeu.
· Tarafa – en arabe طرفة (543-569) est l’hédoniste errant qui jette sur la vanité du monde un regard désabusé.
· Amr ben Koultoum (450-600) est l’impétuosité et la morgue; au point d’exprimer, à lui seul, toute la gloriole du monde.
· El Harith ben Hilliza en arabe الحارث بن حلزة (mort vers 580) représente la raison, l’argutie et la sagesse des vieillards.
· Antara (525-615) est l’homme de l’amour féal, douloureux et chavaleresque. C’est le défenseur de la tribu, et celui par qui la gloire arrive.
· Zouheir (530-627), lui, hait la guerre pour l’avoir éprouvée, et s’érige en sage don’t les sentences émaillent toute la fin de son poème.
· Labid ben Rabi’a en arabe لَبيد بن ربيعة (560-661) incarne la permanence du monde nomade, à travers de somptueuses descriptions du désert et du milieu bédouin de son temps.
Commentaire