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Actos : une étude confirme le risque de cancer de la vessie

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  • Actos : une étude confirme le risque de cancer de la vessie

    La revue américaine Diabetes Care a publié, le 22 avril, les résultats d'une étude mettant en évidence un risque accru de cancer de la vessie chez les patients traités par pioglitazone depuis plus de deux ans (commercialisée sous le nom d'Actos et Competact). Ce travail confirme donc les craintes déjà soulevées par des recherches expérimentales et des essais thérapeutiques.

    La pioglitazone est sur le marché depuis les années 2000 pour le traitement du diabète de type 2.

    Elle fait partie de la famille des glitazones découvertes dans les années 1980-1990 et ayant un mode d'action totalement nouveau. «Les médicaments de cette famille déplacent la graisse du muscle et du foie vers le tissu adipeux et de ce fait augmente la sensibilité à l'insuline et freine l'évolution de la maladie. Ils ont suscité au début un enthousiasme colossal du fait de leur mode d'action original qui agit directement sur le mécanisme de la maladie, la résistance à l'insuline provoquant la défaillance de l'insulino-sécrétion» , explique le P r André Grimaldi, chef du service de diabétologie (Hôpital Pitié-Salpêtrière, Paris).

    Le premier médicament de cette famille le troglitazone a été retiré du marché aux États-Unis au début des années 1990 du fait d'une augmentation des hépatites mortelles. Le second, la rosiglitazone subit le même sort en 2010 en raison d'un risque cardio-vasculaire accru.

    La pioglitazone, aujourd'hui sur la sellette, a été mise sur le marché en 2000. Les résultats d'une étude dite «proactive», publiés en 2005 mettaient en évidence un risque réduit de décès par infarctus, accident vasculaire cérébral… «Mais lors d'une réunion à l'Afssaps sur la pioglitazone, des experts nous ont présenté en 2005 des résultats d'études expérimentales sur le rat mettant en évidence un risque accru de cancer de la vessie chez les mâles (et pas chez la souris) avec des doses cinq fois plus élevées que celles utilisées en thérapeutique, poursuit le Pr Grimaldi. L'étude proactive en 2005 de son côté avait aussi montré un risque accru mais non significatif de cancer de la vessie. Ce risque semblant s'estomper après les deux premières années de suivi. On notait à l'inverse une diminution des cancers du sein également non significative.»

    L'enquête publiée la semaine dernière dans Diabetes Care est dite cas témoin. Elle compare le risque de cancer de la vessie pour des patients recevant la pioglitazone et des malades recevant d'autres antidiabétiques oraux. «Ce travail conclut à un risque d'un peu plus de 80 cas de cancer de la vessie pour 100.000 malades traités par pioglitazone, contre un peu moins de 70 cas pour 100.000 malades traités par d'autres antidiabétiques, résume le Pr Grimaldi. Le signal est réel, mais reste faible. D'autant que certains biais sont possibles. Qu'il y ait un débat avant de décider de retirer ce médicament n'est pas choquant. Cela n'a rien à voir avec l'affaire du Mediator. »

    Le Pr Jean-Louis Montastruc (Pharmacologue, Toulouse) est plus catégorique : «Il y a maintenant suffisamment d'éléments pour retirer ce médicament sans tarder, affirme-t-il. D'ailleurs, il n'aurait jamais dû être autorisé.» Un point de vue partagé par le Pr Daniel Marzin (Pharmacologue, Lille). Selon lui, la pioglitazone est bien un «promoteur» de cancer de la vessie.

    Par le Figaro
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