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La mort d'Oussama ben Laden continue de faire débat

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  • La mort d'Oussama ben Laden continue de faire débat

    WASHINGTON (Reuters) - Exécution sommaire, déni de justice, rite funéraire contraire à l'islam... Au surlendemain de la mort d'Oussama ben Laden, nombreux sont ceux qui ont continué de s'interroger sur l'opération commando américaine qui a conduit à la disparition du chef d'Al Qaïda.

    Les Etats-Unis ont défendu mercredi la façon dont l'opération avait été conduite et le secrétaire américain à la Justice, Eric Holder, a estimé qu'elle représentait un "acte d'autodéfense nationale", ajoutant que Ben Laden n'avait pas tenté de se rendre.

    "S'il s'était rendu ou s'il avait tenté de le faire, je pense que nous l'aurions évidemment accepté, mais rien n'indique qu'il voulait le faire et sa mort est par conséquent justifiée", a expliqué l'Attorney General devant la commission des affaires judiciaires du Sénat.

    "Permettez-moi d'éclaircir une chose: l'opération au cours de laquelle Oussama ben Laden a été tué était légale. Il était le chef d'Al Qaïda, organisation qui avait perpétré les attentats du 11-Septembre. Il avait reconnu son implication", a dit le ministre.

    "L'opération contre Ben Laden était justifiée en tant qu'acte d'autodéfense nationale", a-t-il ajouté.

    La Maison blanche a de son côté assuré que les forces spéciales qui ont tué Ben Laden avaient mené leur opération en "respectant pleinement le droit".

    Mais ces justifications ne font pas l'unanimité. L'ancien chancelier allemand Helmut Schmidt a ainsi estimé que le raid était "manifestement une violation du droit international". Cette opération, a-t-il dit à la télévision allemande, pourrait avoir des conséquences incalculables dans le monde arabe en cette période de révoltes.

    Une opinion reprise par l'avocat des droits de l'homme australien Geoffrey Robertson. "Ce n'est pas ça la justice. C'est une perversion du concept. La justice, c'est amener quelqu'un au tribunal, reconnaître sa culpabilité sur la foi de preuves et ensuite le condamner", a-t-il dit à la télévision australienne.

    LA MORT QUE BEN LADEN VOULAIT

    Après de multiples tergiversations, la Maison blanche a indiqué mardi que Ben Laden n'était pas armé lorsque les commandos américains ont fait irruption dans sa cache du Pakistan, mais que le cerveau du 11-Septembre avait opposé une résistance avant d'être abattu.

    Une explication qui fait dire à Geoffrey Robertson que Ben Laden "a été victime d'une exécution sommaire et qu'après une bonne dose de désinformation de la Maison blanche, on apprend qu'il s'agirait d'un assassinat de sang-froid".

    Selon l'avocat australien, le leader islamiste aurait dû être traduit en justice, à l'instar des criminels de guerre nazis ou par exemple de l'ancien président yougoslave Slobodan Milosevic arrêté en 2001, jugé à la Cour pénale internationale (CPI) de La Haye et mort en détention en 2006.

    Autre critique, le chef d'Al Qaïda a connu le trépas qu'il souhaitait et peut être susceptible d'apparaître comme un "martyr", tombé sous les balles américaines.

    "La dernière chose qu'il voulait, c'était d'être jugé, reconnu coupable et de finir ses jours en prison (...). Il a exactement eu ce qu'il voulait (...)", estime Geoffrey Robertson.

    Dans le monde musulman, l'immersion en mer d'Oman de la dépouille de Ben Laden continue de choquer l'opinion.

    "Ça n'a rien à voir avec l'islam. Selon l'islam, on enterre une personne dans la terre (...)", a indiqué le cheikh saoudien Abdoul Mohsen al Obaikan, conseiller à la cour royale.

    Amidhan, membre du conseil des oulémas d'Indonésie (MUI), plus haute institution islamique du pays musulman le plus peuplé, s'estime plus choqué par le traitement du cadavre de Ben Laden que par sa mort.

    "Immerger quelqu'un dans l'océan ne se fait que lors d'une situation extraordinaire. Est-ce le cas ?", a-t-il dit à Reuters. "Si les Américains ne peuvent pas expliquer leur décision, c'est comme s'ils s'étaient débarrassés d'un animal. Ça signifie qu'il n'y aucun respect pour l'être humain et cela risque de provoquer la colère des partisans d'Oussama", a-t-il ajouté.

    Les militaires américains ont assuré que la dépouille de l'ancien ennemi public numéro un des Etats-Unis avait été traitée conformément aux règles de l'islam.

    Le cadavre a été lavé avant d'être enveloppé dans un linceul blanc. Placé dans un sac lesté, il a été descendu dans la mer à l'aide d'un pont élévateur du porte-avions nucléaire Carl Vinson après qu'un officier a lu des paroles religieuses qui ont été traduites en arabe par un interprète.

    par Jeff Mason et Jeremy Pelofsky
    Reuters
    Si vous ne trouvez pas une prière qui vous convienne, inventez-la.” Saint Augustin

  • #2
    On focalise tellement sur les rites funéraires conformes ou pas avec les prescriptions de l'Islam que ça en devient suspect.

    L'avis suivant, cueilli sur le site du réseau Voltaire, me semble digne d'intérêt quant au timing de l'annonce de la liquidation de Ben Laden:
    cette annonce était devenue indispensable depuis que les hommes de Ben Laden ont été incorporés aux opérations de l’OTAN en Libye et à celles de la CIA en Syrie. Seule la disparition de leur ancien chef virtuel permet de leur restituer le label de « combattants de la liberté » dont ils jouissaient à l’époque soviétique
    Déjà, l'idée que la mort de Ben Laden "libère" AQMI de son allégeance à El Qaïda et lui permet de "corriger" son programme, commence à être assénée par "d'éminents analystes" lors des talk-shows télévisés. Un indice serait que AQMI change de dénomination.
    "Je suis un homme et rien de ce qui est humain, je crois, ne m'est étranger", Terence

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