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LES DÉPUTÉS PRÉPARENT LEUR DEUXIÈME MANDAT Pour quelques millions de plus

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    LES DÉPUTÉS PRÉPARENT LEUR DEUXIÈME MANDAT
    Pour quelques millions de plus



    «Un deuxième mandat équivaut à un salaire de 30 millions à vie et une retraite dorée.»

    A une année de la fin de la législature, les députés s’agitent. Le temps est aux conciliabules, aux tractations et parfois même aux coups bas car le jeu en vaut la chandelle. Il s’agit pour ces mêmes députés de gagner la sympathie de leurs états-majors pour qu’ils leur accordent une chance de se présenter à un deuxième mandat.
    Mais que signifie un cumul de deux mandatures au niveau de l’Assemblée et pourquoi autant d’agitation de la part de nos députés?
    «un deuxième mandat équivaut inévitablement à un salaire de 30 millions à vie avec des avantages en plus, s’il vous plaît» a expliqué un parlementaire siégeant actuellement à l’APN parlant sous couvert de l’anonymat. Et ce n’est pas tout, ces «élus du peuple» bénéficient de moult avantages allant de prêts sans intérêts pour l’acquisition de véhicules, la construction de villas en plus des voitures de service et des microportables et téléphones mobiles.
    Rien que pour les 389 députés siégeant à l’APN, l’Etat débourse, annuellement, près de 1000 milliards de centimes. Petits arrangements entre amis sur le dos du contribuable, ou fantasmes puisés dans le Trésor public?
    «Parmi nous, il y a de tout, des affairistes, des opportunistes, mais également des personnes qui travaillent», a-t-il tempéré. «Les députés algériens touchent un tel salaire sans être astreint à un minimum de rendement. Ils ne font que voter les textes de loi qu’on leur soumet et ne prennent même pas en charge les vraies préoccupations de leurs électeurs», a-t-il poursuivi.
    Une année nous sépare des prochaines élections législatives. Un temps précieux pour les élus de la nation qui se préparent d’ores et déjà à se lancer dans l’arène du combat pour le siège. «C’est de bonne guerre!», comme on a tendance à l’entendre dans les cercles politiques. Il est intéressant de livrer quelques vérités sur le monde des parlementaires algériens. Tout a commencé en 2008, les députés ont substantiellement réévalué leurs salaires.
    Le triplement de leurs salaires représente plus de 20 fois le salaire national minimum garanti (Snmg), qui, lui, a attendu fin 2009 pour être porté à 15.000 DA. Choqués, beaucoup d’Algériens ont dénoncé cette «injustice» à l’époque. «Pour chaque député élu, les Algériens devront payer près 21.000.000 dinars, soit 60 mois à 350.000 dinars. C’est le salaire des députés! La plupart des médias n’en parlent pas!», a indiqué un député joint par nos soins, mais qui préfère garder l’anonymat.
    «Et là, je parle uniquement d’un seul salaire pour un seul député. On est près de 380 députés à l’APN. Sans parler de la facture des autres privilèges», a-t-il indiqué. «Faites des efforts, travaillez pour payer des impôts qui serviront à payer vos députés», a-t-il ironisé encore. Qu’est-ce qui fait courir les députés pour un deuxième mandat?
    Il faut savoir que le député verse pour la retraite 25% de son salaire comme cotisation, donc tout se joue autour du nombre d’années cotisées. S’il a exercé deux mandats, la retraite qu’il percevra à 60 ans sera nettement plus élevée. C’est le contribuable qui paie!
    Outre le fait que ces salaires soient scandaleusement élevés, nos députés ne répondent même pas à leurs obligations fondamentales, car parmi ses obligations «le parlementaire est tenu d’assister aux réunions de l’Assemblée populaire nationale et à celles de la commission dont il est membre» et d’«observer pendant les séances de l’Assemblée le règlement intérieur sous peine d’application des sanctions disciplinaires prévues par le règlement».

    Les parlementaires quand ils ne se distinguent pas par leur absence à l’hémicycle, ne sont le plus souvent intéressés que par leur confort et privilèges. «Il sont censés oeuvrer pour régler les problèmes de ceux qui les ont mandatés et non pas pour accéder à un statut qui leur assure un bon salaire et une multitude de privilèges comme c’est leur cas actuellement», a déclaré Mayla, une jeune étudiante en électrotechnique qui s’initie au syndicalisme estudiantin. Même attitude pour Noufel, un jeune cadre dans une banque étrangère.
    «Je me rappelle, lors de la campagne électorale des élections législative en 2007, les députés avaient promis tous d’ouvrir des permanences dans leurs circonscriptions et de travailler pour améliorer les choses. La réalité est là. Ils ont augmenté leurs salaires et se sont volatilisés», a-t-il déploré.
    Avec l’éventualité de la dissolution de l’APN, ces élus du peuple ont vécu depuis le début de l’année, trois mois durant, l’une des pires inquiétudes, car hantés par les derniers événements qui ont secoué le pays au tout début du mois de janvier dernier.
    Le risque de dissolution était pour les parlementaires synonyme de perte de privilèges dont notamment un salaire surprenant.
    Pour rappel, depuis longtemps le Parti des travailleurs (PT) a exprimé cette revendication. Il a été rejoint par d’autres formations politiques telles le Rassemble-ment pour la culture et la démocratie (RCD), le Front national algérien (FNA), El Islah et Ennahda.
    Depuis le discours du président de la République, qui a écarté toute éventualité d’élections législatives anticipées, les parlementaires étaient aux anges.
    Une joie qui prendra fin pour ceux qui ne se verront pas réélus pour un second mandat. Tout compte fait, le mandat parlementaire expire au mois d’avril 2012. Certaines promesses commencent à refaire surface déjà. Les appétits ont d’ores et déjà tendu leurs appâts derrière les prochains isoloirs. Mais face aux électeurs du printemps prochain, quelles fleurs, pour quelles abeilles?
    L'expression
    Mieux vaut un cauchemar qui finit qu’un rêve inaccessible qui ne finit pas…
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