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L’angoisse du vieux maçon devant un open space...

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  • L’angoisse du vieux maçon devant un open space...

    Hier pour le 3 mai, Journée de la presse, le président a entrouvert l’une des fenêtres arrière du Palais, qui commençait à dégager une forte odeur de renfermé et de décomposition. Des mesures importantes, comme la relative dépénalisation du délit de presse et une réflexion molle sur l’avenir audiovisuel, bien qu’il n’y aura pas de télévisions privées avant la disparition des dinosaures de l’âge de glace cathodique. Le saut est néanmoins qualitatif, il ne s’agit plus de gérer le pays comme une gargote en donnant à manger aux affamés avec le reste des repas, ou de le penser en cabaret, distribuant des billets ivres par de féodales rechqates. C’est pourtant au même moment que Khalida Toumi censure encore un livre de Benchicou et que Hassan Bouras, journaliste et responsable des droits de l’homme à El Bayadh, se retrouve épuisé par une grève de la faim.

    Pourquoi ? Parce qu’il n’en peut plus, victime du harcèlement continu des autorités et de représailles contre sa famille. Parce qu’au pays des représentations, il représente tout ce qu’il ne faut pas faire, diffuser de l’information et défendre la justice, deux déviances majeures pour le bureau de la normalisation. Parce qu’il n’est pas dans le brouillage d’Alger mais dans une ville de l’intérieur où les pratiques sont claires. A Alger, façade repeinte du grand commissariat, on parle de réformes, pendant qu’à El Bayadh, dans l’arrière-salle, on continue de frapper. Si les ministres de la Justice, de la Communication ou de la Culture donnaient des conférences de presse en laissant les journalistes poser des questions, on pourrait inviter les responsables à s’exprimer. Pas de conférence, pas de questions, donc pas de réponses. Tout est pensé en termes de parpaings à monter et de canaux à boucher, pour que personne ne se rencontre, dans un labyrinthe bien étudié où ne se croisent que les gens qui sont d’accord entre eux.


    Chawki Amari, El Watan
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    Ce n’est pas un homme, c’est un champignon.
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