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Une combattante de la guerre d'Algérie victime de propos "ignominieux"

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  • Une combattante de la guerre d'Algérie victime de propos "ignominieux"

    Alger, Correspondance - "Sois un homme, Yacef ! Ne te cache pas, sors et viens en face de moi." A 73 ans, Louisette Ighilahriz, ancienne combattante de la guerre d'indépendance algérienne, dont le témoignage est à l'origine du "retour de mémoire" des années 2000 sur la guerre d'Algérie, se retrouve entraînée, malgré elle, dans un nouveau combat.

    En marge de la présentation à Alger d'un film documentaire, Fidaiyett, consacré aux combattantes de la guerre d'indépendance, Yacef Saadi, 83 ans, ancien chef militaire de la zone autonome d'Alger, s'en est pris violemment, le 27 avril, à des "femmes qui prétendent avoir pris part à la guerre" et "excellent dans l'art de faire de la comédie".

    Yacef Saadi a ciblé Louisette Ighilahriz, qui "dit avoir été torturée". "Je vous confirme qu'elle n'a aucun rapport avec la guerre de révolution", a-t-il déclaré, à la stupeur générale. Cette attaque soudaine a provoqué un tollé de la part de nombreuses figures de la guerre d'indépendance, telles Annie Steiner, Eliette Loup et Fettouma Ouzegane, qui se tenaient aux côtés de Louisette Ighilahriz, mercredi 4 mai, pour une conférence de presse.

    Le matin même, Yacef Saadi avait lancé une nouvelle attaque contre Mme Ighilahriz, la sommant de montrer les "traces de balles sur son corps". Des propos "ignominieux et diffamatoires", s'est indignée Mme Ighilahriz dont le récit, à la "une" du Monde, le 20 juin 2000, a provoqué une onde de choc considérable de part et d'autre de la Méditerranée.

    Le 22 juin de la même année, le général Massu a ainsi exprimé ses regrets pour l'utilisation de la torture pendant la guerre d'Algérie. Et le 23 novembre, toujours dans Le Monde, c'est le général Paul Aussaresses, alias "Commandant O", qui est passé aux aveux et a raconté comment il avait torturé et procédé à d'innombrables exécutions sommaires pendant la bataille d'Alger.
    "Je n'irai pas jusqu'à me déshabiller devant l'assistance pour confondre [Yacef Saadi]", a déclaré Louisette Ighilahriz, mercredi, tout en se disant prête à accepter toute nouvelle expertise médicale. L'ancienne résistante a annoncé son intention de poursuivre Yacef Saadi en justice, avant de lui demander de se démettre de son statut de sénateur qui lui accorde l'impunité. "S'il ne démissionne pas, il ne sera qu'un lâche !", a-t-elle déclaré.

    GRIÈVEMENT BLESSÉE
    Issue d'une famille très engagée dans le combat nationaliste, Louisette Ighilahriz a été capturée par l'armée française en septembre 1957, après avoir été grièvement blessée par balles aux côtés de son chef de réseau, Saïd Bakel.

    Transférée au siège de la 10e division parachutiste à Alger, la jeune fille, alors âgée de 20 ans, a été placée sous la garde du capitaine Graziani, torturée et violée. "C'était l'enfer, à tel point que je réclamais la mort. Un jour, Graziani m'a dit : 'voilà pour qui tu luttes !' Et il m'a montré la photo de Yacef Saadi en train de fumer le cigare, et de Zohra Drif. Tu vois bien qu'ils sont très bien traités !", a-t-elle raconté.
    A mi-mots, Mme Ighilahriz a ainsi repris une thèse très répandue à Alger, mais jamais ouvertement exprimée, à savoir que Yacef Saadi a parlé trop facilement après son arrestation par l'armée française.

    Mais pourquoi donc l'ancien chef de la zone autonome d'Alger s'en est-il pris ainsi, cinquante ans après, à une femme dont la participation à la guerre de libération est établie ? Beaucoup, à Alger, sont persuadés que Yacef Saadi croit avoir le monopole de l'histoire de la révolution. Il ne pardonne pas à Louisette Ighilahriz sa notoriété, ni le fait qu'elle ait brisé le tabou des viols commis par l'armée française pendant la guerre d'indépendance.

    Amir Akef - le Monde


    Louisette Ighilahriz, ancienne militante FLN, a été capturée par l'armée française en septembre 1957, elle a ensuite été torturée et violée.AFP/JOEL ROBINE

  • #2
    Il (yacef saadi)ne pardonne pas à Louisette Ighilahriz sa notoriété, ni le fait qu'elle ait brisé le tabou des viols commis par l'armée française pendant la guerre d'indépendance.
    Amir Akef
    .......................
    ................................
    ...................................

    qu'est ce qu'il a bu ce journaliste??

    mais pour revenir au sujet..j'aimerai dire a yacef saadi et louisette ighilahriz on vous aime mais s'il vous plait taisez vous et barkakoum "bla tbahdil"

    j'aurais aimé vous entendre
    quand on condamné bouduaf et ait ahmed a mirt..quand on a tué krim et boudiaf..quand mohand oulhadj avait parlé
    quand on tué le colonel chaabani
    quand la constitution a ete changé
    quand on a tiré sur des jeunes a balles reelles
    quand on bourre les urnes
    quand kouchner insulte le ministre vous représentant sur le sol algerien
    quand ...
    quand..

    BREF vous vous tus avant...continuer a le faire..LA laisser nous vous imaginer "inhumains" et mythique
    « Puis-je rendre ma vie
    Semblable à une flûte de roseau
    Simple et droite
    Et toute remplie de musique »

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    • #3
      L'incident est peut-être regrettable, même si je ne connais pas exactement les tenants et les aboutissants de cette affaire et ce qu'elle pourrait cacher, néanmoins il pourrait être salutaire s'il sert d'abcès à crever pour dévoiler tous les non-dits de notre histoire contemporaine, et démythifier du coup une révolution que d'aucuns ne se sont pas empêchés de détourner très tôt...
      Fortuna nimium quem fovet, stultum facit.

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      • #4
        L'incident est peut-être regrettable,
        Non je dirais definivement regrettable. Faudrait penser a une loi qui interdirait de parler sur une autre personne de son role pendant la revolution, car ce n'est pas la propriete de personne mais du peuple.

        Meme le film La Battaille d'Alger n'appartient pas a Saadi mais au peuple algerien.

        Ce n'est qu'apres le II sept que les autorites americaines se sont interessaient sur ce film afin de mieux comprendre les reseaux islamiques.

        Mr Saadi fut interesse des lors par un sequel du film original vu que les yankees font desormais projeter ce film pour leurs propres raisons et non celles ayant trait au show-biz.

        Il fait des demarches en capitale du film a Los Angeles pour rentrer en contact avec des producteurs ( tous des juifs apparemment) pour etudier un projet de production d'un film sur son histoire qu'il veut promouvoir et du coup devenir celebre.

        Il trouva une oreille sensible qui lui proposa un scenario d'une juive algerienne de la ville de Tiaret ( je voudrais connaitre le nom) qui avait aide nos glorieux combattants durant la revolution.

        Vous pouvez saluer l'abnegation et l'engagement de nos cousins envers leur cause, contrairement a la pusillanimité de certains de nos hommes.
        Ask not what your country can do for you, but ask what you can do for your country.

        J.F.Kennedy, inspired by Gibran K. Gibran.

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        • #5
          Réponse de mme ighilahrouz

          Tout est parti d’un documentaire, Fidaïyate, réalisé par Lamia Gacemi. En marge de la projection le 26 avril dernier, Yacef Saâdi s’est attaqué au statut de moudjahida de Louisette Ighilahriz. Celle-ci a décidé de contre-attaquer et de révéler dans la presse certaines vérités que beaucoup voudraient ne jamais voir publier. Ambiance.


          - Qu’est-ce qui a poussé Yacef Saâdi à vous attaquer ?

          Je ne sais pas. Je continue à me demander pourquoi il a tenu ces propos. J’ai été terriblement bouleversée lorsque j’ai lu ce qu’il a dit lors de son interview. Les explications qu’il avance pour dénigrer mon statut de moudjahida ne tiennent pas debout. Il affirme que je n’étais pas avec lui, mais je n’ai jamais prétendu avoir combattu à ses côtés, puisque j’agissais à cette époque en dehors de la zone autonome pour le compte des services de renseignements et de l’information. Je n’ai connu Yacef Saâdi qu’après l’indépendance, lorsqu’il a épousé ma sœur Malika (moudjahida, elle a fait partie du réseau Jeanson pour la zone autonome d’Alger, ndlr). Cette union n’a duré que quelques mois puisque mon père a refusé que Yacef fasse partie de la famille. Il disait que ce «genre d’homme» ne mettra jamais les pieds «chez moi». Après la décision de mon père de lui interdire l’accès à la maison, ma sœur Malika et Yacef venaient chez moi. C’est pour cela que, quand je l’entends dire qu’il ne me connaît pas, je tombe des nues. J’ai quand même été sa belle-sœur pendant quelques mois !

          - Que voulait dire votre père en parlant de ce «genre d’homme» ?

          Yacef Saâdi avait très mauvaise presse parmi les moudjahidine.

          - Quand vous dites qu’il avait mauvaise presse, qu’est-ce que cela laisse entendre ?

          La première des choses qu’on m’a dites lorsqu’on m’a ramenée en cellule, le 20 décembre 1957, après les séances de torture, c’est que Saâdi avait fauté…

          - En clair ?

          Ça voulait dire qu’il avait balancé beaucoup de gens. Mais ce que je dis, il le reconnaît lui-même. Tout le monde connaît cette partie de son histoire. Ce que je ne m’explique pas, c’est pourquoi, aujourd’hui, s’en prend-il à moi ?

          - Cette histoire n’est-elle pas finalement qu’un vieux conflit familial ?

          Je ne le crois pas. Il m’a attaquée en tant que moudjahida et non en tant que sœur de Malika.

          - Vous racontez que lors des séances de torture que vous faisait subir le capitaine Graziani, celui-ci vous a reproché votre entêtement à résister, alors que d’autres avaient déjà donné des noms. C’est à ce moment-là qu’il vous aurait montré une photo de Zohra Drif-Bitat et de Yacef Saâdi assis ensemble…

          Le capitaine Graziani parlait très bien arabe. A un moment donné, il s’est approché de moi et il m’a mis sous le nez une photo montrant Zohra et Yacef assis ensemble. Sur cette photo, Yacef écrivait. Il avait les jambes croisées, et Zohra était à ses côtés. Le capitaine Graziani m’a dit : «Regarde, pendant que tu t’entêtes à ne rien dire, eux ils ont déjà parlé…»

          - Pensez-vous que l’on va assister à un grand déballage sur les dessous de la guerre de Libération nationale ?

          Nous traversons depuis quelques années une sorte de révisionnisme. Nous assistons à une remise en question de notre histoire, de notre révolution. Il y a beaucoup de zones d’ombre et de non-dits. Un certain nombre de moudjahidine ont réécrit leur propre histoire de combattant. Beaucoup ont usurpé des faits d’armes pour se les attribuer.
          ارحم من في الارض يرحمك من في السماء
          On se fatigue de voir la bêtise triompher sans combat.(Albert Camus)

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          • #6
            - En 2012, on pourra consulter les archives françaises relatives à la guerre. Vous pensez que certains «héros» ont du souci à se faire ?

            Absolument ! Beaucoup ont pris une posture de grand résistant, alors qu’ils ne le sont pas. Ils sont connus de tous les moudjahidate et moudjahidine. Je réserve les noms de ces personnes à la justice.

            - Pourquoi n’avoir pas dénoncé plus tôt l’imposture ? Par votre silence, quelque part, vous avez cautionné ces mensonges…

            C’est vrai. Mais la force et le pouvoir ont toujours été de leur côté. Nous, on s’est contentés de nos retraites et de nos pensions pour élever nos enfants et on a laissé dire tous les mensonges que certains ont mis en place pour se fabriquer une image très loin de la réalité. Mais maintenant, on a décidé de ne plus se taire. De ne plus être complices de certains mensonges. Personnellement, je continue mon combat quels que soient les problèmes auxquels je suis confrontée.

            - On a ouvert un chapitre de l’histoire que certains voudraient peut-être oublier...

            On l’a ouvert. Personne ne nous a autorisés à le faire. Vous savez que certains m’ont reproché d’avoir poursuivi en justice les généraux français ? L’Etat algérien a refusé de m’aider. Ce sont des entreprises privées qui sont venues à mon secours et ont accepté de m’aider financièrement lors du procès.

            - Lors de ce procès contre le général Schmitt (lieutenant durant la guerre de libération, il avait qualifié Louisette Ighilahriz d’affabulatrice après ses propos sur la torture, ndlr.), celui-ci vous a glissé à l’oreille qu’il avait de la compassion pour vous, mais qu’il avait encore ses hommes à lui en Algérie…

            Absolument. Je l’ai constaté et vérifié. Il savait à l’avance qui j’avais vu, qui j’avais rencontré à Alger. Comment pouvait-il le savoir ? Lors de la dernière journée du procès, il m’a dit que ses hommes lui rapportaient quotidiennement mes faits et gestes. Qui sont ces hommes ?

            - Ne croyez-vous pas qu’il est temps pour les historiens d’écrire sur la guerre de Libération nationale de manière indépendante du pouvoir pour que les Algériens sachent enfin ce qui s’est passé ?

            Je le souhaite de tout cœur. Qu’on libère toutes nos archives pour qu’on puisse enfin dire la vérité.
            ارحم من في الارض يرحمك من في السماء
            On se fatigue de voir la bêtise triompher sans combat.(Albert Camus)

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            • #7
              Pour poursuivre en justice Yacef Saâdi, vous allez demander la levée de son immunité parlementaire (Yacef Saâdi est sénateur du tiers présidentiel, ndlr)…

              Oui, car en tant que sénateur, je ne peux pas le poursuivre en justice. Je lui demande de se comporter pour une fois comme un homme et de démissionner pour venir m’affronter au tribunal.

              el watan
              ارحم من في الارض يرحمك من في السماء
              On se fatigue de voir la bêtise triompher sans combat.(Albert Camus)

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              • #8
                C'est quand même du foutage de G..., le monde qui parle de Madame Ighilahriz, alors que son procès en France a été jugé NON recevable et ce même journal la traitée de MENTEUSE.

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