L'Allemagne a accepté l'ouverture aux chercheurs et historiens d'un des plus importants fonds d'archives personnelles, portant sur 17,5 millions de victimes des Nazis pendant la deuxième guerre mondiale, après en avoir limité l'accès pendant soixante ans.
La décision a été annoncée par la ministre allemande de la Justice Brigitte Zypries mardi à Washington, après une rencontre avec Sara Bloomfield, directrice du musée de l'Holocaustee de la capitale fédérale américaine. "Je suis heureuse de pouvoir vous annoncer aujourd'hui que l'Allemagne a changé d'avis et acceptera de réviser rapidement les Accords de Bonn" qui datent de 1955, et qui règlent la gestion d'importantes archives comportant 30 millions de documents, a déclaré Mme Zypries.
"Ces archives auront une signification historique immense et rendront un service énorme aux chercheurs pendant plusieurs générations", a ajouté Mme Bloomfield.
Les archives, connues sous le nom de Service International de Recherches (International Tracing Service en anglais), comprennent des documents tenus de façon méticuleuse par les nazis sur les camps de prisonniers, les travailleurs forcés et autres. Ils ont été saisis par les forces alliées après la chute du régime nazi en 1945. Ils comprennent également des documents d'après-guerre des Alliés sur les réfugiés.
Sous la supervision de 11 pays depuis la guerre, l'accès à ces données a été restreint essentiellement à la Commission internationale de la Croix Rouge, qui l'a utilisé pour aider les familles des disparus après la guerre à retrouver leurs traces. Mais les historiens et le public n'avaient pas eu accès à ces données jusqu'à présent, l'Allemagne faisant apparemment blocage à leur ouverture, en invoquant le respect de la vie privée.
Selon le site internet du Service International de Recherches, les informations contenues dans ces archives sont éminemment personnelles et peuvent être "extrêmement sensibles", portant notamment sur "des maladies héréditaires", des "expériences pseudo-médicales", des "catégories de motifs d'incarcération (assassins, ou homosexuels notamment)", ainsi que "des enfants illégitimes".
"Le SIR est tenu, aux termes de l'article 5 de l'Accord de 1955, de prendre toute précaution pour éviter la divulgation de données susceptibles de porter préjudice aux anciens persécutés ou à leurs familles" indique le site en précisant que le fonds documentaire contient des documents concernant plus de 17,5 millions de personnes au total.
L'absence d'ouverture du fonds a été critiquée par les chercheurs sur la période de l'Holocaustee, qui faisaient valoir que l'étude des documents permettrait de compléter l'image du régime nazi et du massacre de millions de juifs, homosexuels ou tziganes.
"Notre point de vue est que le respect des données personnelles est parvenu à un niveau suffisant pour assurer ... la protection de la vie privée des personnes concernées" a indiqué Mme Zypries mardi. Environ la moitié des documents ont été numérisés, a souligné un historien du musée de l'Holocaustee Paul Shapiro. La décision finale de l'ouverture des archives sera prise formellement lors de l'assemblée annuelle des onze pays concernés le 17 mai à Luxembourg. Source : AFP,
La décision a été annoncée par la ministre allemande de la Justice Brigitte Zypries mardi à Washington, après une rencontre avec Sara Bloomfield, directrice du musée de l'Holocaustee de la capitale fédérale américaine. "Je suis heureuse de pouvoir vous annoncer aujourd'hui que l'Allemagne a changé d'avis et acceptera de réviser rapidement les Accords de Bonn" qui datent de 1955, et qui règlent la gestion d'importantes archives comportant 30 millions de documents, a déclaré Mme Zypries.
"Ces archives auront une signification historique immense et rendront un service énorme aux chercheurs pendant plusieurs générations", a ajouté Mme Bloomfield.
Les archives, connues sous le nom de Service International de Recherches (International Tracing Service en anglais), comprennent des documents tenus de façon méticuleuse par les nazis sur les camps de prisonniers, les travailleurs forcés et autres. Ils ont été saisis par les forces alliées après la chute du régime nazi en 1945. Ils comprennent également des documents d'après-guerre des Alliés sur les réfugiés.
Sous la supervision de 11 pays depuis la guerre, l'accès à ces données a été restreint essentiellement à la Commission internationale de la Croix Rouge, qui l'a utilisé pour aider les familles des disparus après la guerre à retrouver leurs traces. Mais les historiens et le public n'avaient pas eu accès à ces données jusqu'à présent, l'Allemagne faisant apparemment blocage à leur ouverture, en invoquant le respect de la vie privée.
Selon le site internet du Service International de Recherches, les informations contenues dans ces archives sont éminemment personnelles et peuvent être "extrêmement sensibles", portant notamment sur "des maladies héréditaires", des "expériences pseudo-médicales", des "catégories de motifs d'incarcération (assassins, ou homosexuels notamment)", ainsi que "des enfants illégitimes".
"Le SIR est tenu, aux termes de l'article 5 de l'Accord de 1955, de prendre toute précaution pour éviter la divulgation de données susceptibles de porter préjudice aux anciens persécutés ou à leurs familles" indique le site en précisant que le fonds documentaire contient des documents concernant plus de 17,5 millions de personnes au total.
L'absence d'ouverture du fonds a été critiquée par les chercheurs sur la période de l'Holocaustee, qui faisaient valoir que l'étude des documents permettrait de compléter l'image du régime nazi et du massacre de millions de juifs, homosexuels ou tziganes.
"Notre point de vue est que le respect des données personnelles est parvenu à un niveau suffisant pour assurer ... la protection de la vie privée des personnes concernées" a indiqué Mme Zypries mardi. Environ la moitié des documents ont été numérisés, a souligné un historien du musée de l'Holocaustee Paul Shapiro. La décision finale de l'ouverture des archives sera prise formellement lors de l'assemblée annuelle des onze pays concernés le 17 mai à Luxembourg. Source : AFP,
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