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Tunisie : Une nouvelle image

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    Tunisie : Une nouvelle image


    Après une performance relativement positive en 2010 et de nouveaux signes d’intérêt de la part des investisseurs, l’industrie touristique tunisienne a été fortement touchée par les turbulences politique du début de l’année. Pourtant, bien que 2011 ait du potentiel d’être une année difficile au niveau économique, les atouts naturels de la Tunisie la positionne bien pour qu’elle se remette de la crise à terme. Le retour des opérateurs étrangers, l’intérêt que lui portent les touristes britanniques, et les tentatives gouvernementaux et autres de raviver le secteur présagent un redressement de l’industrie.

    Selon le rapport 2011 sur la Tunisie du Conseil Mondial du Voyage et du Tourisme (World Travel and Tourism Council, WTTC), le nombre de visiteurs internationaux devrait atteindre 6,7 millions cette année, générant ainsi TD5,83Md (€2,9Md) de revenu. (En raison des changements de technologie du WTTC, il n’est pas possible de comparer ces chiffres avec les résultats de 2010.)

    L’intérêt étranger dans le secteur a été considérable en 2010, et il devrait continuer malgré la turbulence politique: le WTTC s’attend à voir TD1,41Md (€707,05m) d’investissement en 2011. Par exemple, les médias chinois ont rapporté que le ministre tunisien du commerce et du tourisme, Mehdi Houas et le ministre adjoint du commerce chinois, Fu Ziying, ont conclu un accord de financement à la fin d’avril 2011. Cet accord est censé financer plusieurs projets locaux, y compris l’aménagement d’un centre de tourisme de luxe.

    Plusieurs groupes européens ont également annoncé des projets d’investissement à la fin de 2010, même s’il n’y a pas beaucoup de nouvelles sur certaines de ces propositions suite à la démission de l’ancien gouvernement. Le groupe hôtelier espagnol RIU Hotels & Resorts a annoncé l’ouverture de son dixième hôtel en Tunisie, une station balnéaire sur l’île de Djerba. De plus, en décembre, Accor Hotels a révélé qu’il lancerait des opérations en Tunisie en 2011 avec la construction de deux propriétés, notamment un Novotel et un hôtel Ibis à Tunis, ainsi qu’une filiale de son centre de formation dans le métier de l’hôtellerie, l’Académie Accor. Cet engagement fait suite à l’affirmation par un des co-fondateurs d’Accord, Gerard Pelisson, qu’il n’était “pas normal” que le groupe, qui gère des douzaines d’hôtels au Maroc et en Algérie, n’avait pas de présence importante en Tunisie.

    La turbulence politique du début de l’année 2011 a eu un effet négatif sur le secteur, comme on pouvait s’y attendre. Selon les médias locaux, les arrivées touristiques et les recettes sont estimées d’avoir connu une baisse de 40% en janvier et février par rapport à 2010. Pendant les mois qui ont suivi la démission de l’ancien président Zine El Abidine Ben Ali, le tourisme a particulièrement été touché par les grèves, tout comme d’autres secteurs. Le reste de l’année s’annonce difficile.

    Sa dépendance traditionnelle sur les voyages organisés a également restreint la capacité de la Tunisie à se remettre des troubles alors que d’autres destinations, comme la Turquie, sont de plus en plus demandées et facilitées. Néanmoins, la Tunisie bénéfice de plusieurs avantages naturels sur le marché touristique – notamment sa proximité à l’Europe, son climat chaleureux tout au long de l’année, et un long littoral méditerranéen – et l’industrie devrait certainement se redresser avec un peu de temps.

    “La révolution aidera à augmenter notre industrie touristique sur le moyen- et le long-terme,” a exprimé Habib Ammar, le directeur général de l’Office National du Tourisme Tunisien (ONTT), à la presse. “Je suis sûr que le nombre de visiteurs va tripler, voire quadrupler d’ici cinq ans.”

    Le gouvernement, qui met l’accent sur l’aspect moderne et démocratique de la nouvelle Tunisie comme argument de vente principal pour les touristes, s’efforce aussi de remettre le secteur sur la bonne route. Pour cela, le ministre du tourisme a lancé en mi-février une nouvelle campagne, “J’aime la Tunisie,” pour promouvoir le pays auprès des touristes étrangers. Cette campagne cible la France, le marché le plus important pour la Tunisie qui contribue en temps normal autour de 20% des visiteurs internationaux. La campagne a été mise en œuvre à travers les journaux, les chaînes de télévision, et les médias sociaux français.

    “Les gens regardent la carte et ils voient la Tunisie et la Libye à côté l’un de l’autre. Le but de la campagne est justement de créer une image positive et de réassurer le monde que la Tunisie est de nouveau un lieu sûr,” Ammar de l’ONTT a expliqué à la presse.

    Des efforts pour faire accroître le nombre de visiteurs algériens ont également été entreprit. Un marché clé depuis longtemps – environ un million d’algériens visitent le pays chaque année – l’arrivée de vacanciers algériens a baissé au cours des premiers mois de 2011. Le gouvernement use de plusieurs moyens pour les attirer, y compris la mise en œuvre de campagnes de publicité à travers les médias algériens, des offres de séjours guidés et des ateliers de formation pour des journalistes algériens, et l’envoi de représentants aux foires touristiques d’Alger et d’Oran pendant le mois d’avril.

    D’autres indicateurs montrent une tendance au rétablissement du secteur. Les vols charter du Royaume Uni à la Tunisie ont repris au début de mars; pendant la saison d’hiver Thomas Cook offre 16 vols par semaine, tandis que quelques grandes agences de voyage britanniques avaient légèrement réduit le nombre de vols qu’ils prévoyaient d’offrir pendant l’été.

    Le Royaume Uni s’impose de plus en plus comme un des marchés les plus importants. Selon l’Association des Agents de Voyage Britanniques (ABTA), les séjours en Tunisie organisés par des tour-opérateurs du Royaume Uni ont augmenté de 31% en 2010 par rapport à 2009, représentant globalement 350,000 visiteurs britanniques. Un rapport de la fin de l’année 2010 anticipait encore plus de croissance du nombre de visiteurs vers la Tunisie grâce aux travaux récents de rénovation de plusieurs hôtels tunisiens.

    D’ailleurs, l’arrivée de touristes russes devrait accroître à l’avenir grâce à l’initiative de l’Agence Fédérale de Tourisme, qui a rétablit en avril 2011 les vols directs Moscou-Tunis, après une interruption prévue de trois mois. Selon le Syndicat Russe de l’Industrie de Tourisme, environ 150,000 russes visitent la Tunisie chaque année.

    La demande demeure forte en France, le marché principal européen pour la Tunisie. Un sondage effectué en France en février a montré que la Tunisie reste la destination de vacances préférée d’à peu près un quart des répondants, qui citent le beau temps, les prix raisonnables et le peuple tunisien parmi les atouts durables du pays.

    Lors d’une visite officielle en Tunisie en mars, le Secrétaire d’État français en charge du tourisme, Frédéric Lefebvre, a affirmé le soutien de l’Hexagone au lancement des campagnes de communication tunisienne pour montrer “la vraie image de cette nouvelle Tunisie.”

    OGB
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