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Syrie: les arrestations se multiplient, les femmes dans la rue à Banias

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  • Syrie: les arrestations se multiplient, les femmes dans la rue à Banias



    Des centaines de femmes sont descendues dans la rue lundi à Banias pour réclamer la libération de leurs proches arrêtés ces derniers jours dans cette ville de Syrie, où le mouvement de contestation a appelé à "un mardi de solidarité avec les détenus", en dépit de la répression.

    Depuis bientôt deux mois, des manifestations quasi quotidiennes sont organisées contre le régime du président Bachar al-Assad, donnant lieu à une répression sanglante, notamment à Banias (nord-ouest), dans la province de Deraa (sud) et à Homs (centre).


    Mouadamiya, une localité à l'ouest de Damas, est "encerclée par les forces armées et de sécurité". Des tirs ont été entendus lundi matin, alors que les communications téléphoniques ont été coupées, a affirmé à l'AFP un militant des droits de l'Homme.

    Selon un témoin, "la route menant de la localité vers la capitale était coupée".
    Dans la ville côtière de Banias, qui compte 50.000 habitants, "les perquisitions dans les maisons se sont poursuivies dans la nuit et lundi", selon Rami Abdel Rahmane, président de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme, basé à Londres.

    "Des milliers d'hommes ont été conduits par les forces armées et de sécurité dans le stade municipal pour interrogatoire. Ils y sont frappés alors que plus de 400 personnes sont toujours détenus par les autorités sécuritaires", a-t-il affirmé.

    Une manifestation de femmes réclamant la libération de leurs proches se poursuivait dans l'après-midi. Bravant les agents de sécurité et l'armée, elles ont foncé sur des points de contrôle dressés dans les quartiers sud de Banias où samedi six personnes avaient péri.

    Des chars s'étaient déployés dimanche sur la corniche et dans les quartiers sud et s'y trouvaient toujours. "L'eau, l'électricité et les communications téléphoniques y sont toujours coupées", a-t-il ajouté.
    Les chefs de file de la contestation, dont cheikh Anas al-Ayrout, considéré comme le leader du mouvement, et Bassam Sahiouni, avaient été arrêtés dimanche soir par les forces de sécurité à Banias.

    M. Sahiouni a été arrêté en compagnie de son père et de ses frères, a précisé M. Abdel Rahmane. Les propriétaires des magasins d'informatique vendant du matériel de connexion à internet ont été également arrêtés à Banias "isolée du monde extérieur", selon lui.

    En dépit de la répression, la page "Syrian Revolution 2011" a prévenu sur Facebook que "les manifestations se poursuivront tous les jours", appelant à un "mardi de solidarité avec les détenus de conscience dans les prisons du régime syrien criminel".

    Al-Watan, un journal proche du pouvoir, a affirmé pour sa part que "le calme était revenu à Banias, alors que les divisions de l'armée contrôlaient (la ville) après des batailles féroces livrées contre des éléments armés qui s'étaient déployés notamment dans les quartiers sud".
    L'armée était entrée dimanche également à Tafas, dans la province de Deraa où est née la contestation le 15 mars, selon un militant des droits de l'Homme. Des perquisitions y ont été effectuées et des tirs nourris ont été entendus. Deux personnes au moins y ont été tuées dimanche, selon ce militant.

    A Homs (centre), troisième ville de Syrie avec un million d'habitants, "trois fortes explosions ont retenti vers minuit dans le quartier de Baba Amr", selon un militant. Les militaires avaient investi depuis samedi plusieurs quartiers.
    Trois personnes y ont été tuées dimanche, dont un enfant de 12 ans, Qassem Zouheir al-Ahmad, selon ce militant.

    Selon Al-Watan, le président Assad a affirmé dimanche en recevant une délégation d'habitants de Lattaquié (nord-ouest), premier port de Syrie, que "la crise va s'arrêter et les réformes administratives, politiques et des médias vont avancer".

    Les autorités avaient promis des réformes démocratiques, notamment l'abolition de l'état d'urgence, une loi sur le pluralisme et la libéralisation des médias, mais elles ont poursuivi la répression sanglante des manifestations. Damas accuse des fauteurs de troubles d'être instrumentalisés par l'étranger pour semer le chaos.
    M. Abdel Rahmane a dénoncé le choix de la "solution militaire" par les autorités: "La solution sécuritaire et militaire s'avèrera inutile en Syrie. Les choses ne seront résolues que par l'avènement d'une société démocratique", a-t-il estimé.
    Des sanctions contre 13 responsables syriens et un embargo sur les armes ont été formellement adoptés par l'Union européenne et entreront en vigueur dès mardi, a annoncé l'UE lundi dans un communiqué.
    La France a jugé "inacceptables" les arrestations "de personnalités modérées et pacifiques", en condamnant "avec force" la poursuite de la répression.
    Depuis le début du mouvement de contestation, entre 600 et 700 personnes ont été tuées, et au moins 8.000 personnes ont été interpellées en Syrie, selon des ONG.
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