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La révolution tunisienne à la croisée des chemins

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  • La révolution tunisienne à la croisée des chemins

    La cause en serait indubitablement la méfiance du peuple qui n’a qu’une confiance limitée dans le gouvernement transitoire.

    Banditisme et extrémisme religieux, deux phénomènes jusque-là inconnus en Tunisie font de plus en plus les unes des médias tunisiens. Jadis, un véritable havre de paix, tant pour les Tunisiens que pour les milliers de touristes qui s’y rendaient régulièrement, la Tunisie est en passe de perdre de son attrait.
    La fin du règne de Zine El-Abidine Ben Ali, que la rue a chassé à l’issu de violentes manifestations, ne prédisait pas une telle tournure des évènements! Effectivement, les inspirateurs des révoltes arabes se retrouvent à nouveau dans les rues, à clamer leur droit, cela malgré le changement de régime, ardemment revendiqué par le peuple.
    Depuis le 5 mai, la capitale tunisienne vit au rythme de manifestations et de répressions. La cause en serait indubitablement la méfiance du peuple qui n’a qu’une confiance limitée dans le gouvernement transitoire, chargé d’organiser l’élection d’une Assemblée constituante à la date fixée du 24 juillet, avant de se dissoudre.
    Le peuple se montre perplexe dans le même temps où il se laisse manipuler. Une déclaration, non fondée, a ravivé le dégoût d’un passé autoritaire. Pas question pour eux de revenir vers un quelconque régime qui n’est pas démocratique. La simple éventualité d’un coup d’Etat militaire qui mettrait fin au processus démocratique, a mis le feu aux poudres.
    Ainsi, des manifestations antigouvernementales se déroulent dans la capitale tunisienne depuis six jours, où les jeunes contestataires sont brutalement dispersés par un important dispositif sécuritaire qui a recours à des tirs massifs de gaz lacrymogènes et l’utilisation de matraques.

    La situation s’est envenimée suite à la diffusion d’une vidéo postée sur Facebook dans la nuit de mercredi à jeudi, où M.Rajhi, ancien ministre de l’Intérieur, qui jouit d’une grande popularité, avait déclaré que «si le mouvement islamiste Ennahda gagne les prochaines élections du 24 juillet, le régime sera militaire». M.Rahji avait aussi déclaré que «le dernier voyage du Premier ministre tunisien Béji Caïd Essebsi à Alger (le 15 mars) a consisté en la coordination sur ce point».
    Démenti et condamné par le Premier ministre tunisien, ces accusations ont toutefois, et sans avoir été vérifiées, replongé la Tunisie dans un sinistre tourbillon de violence. Dans le but d’apaiser les esprits, le Premier ministre Béji Caïd Essebsi a, dans un discours télévisé à la nation, dimanche soir, maladroitement fait planer le doute sur le respect de la date prévue du 24 juillet, arguant de «lenteur» dans les travaux préparatoires «Le gouvernement s’est engagé en choisissant la date du 24 juillet et on tient à cette date, mais si le comité des réformes dit qu’il y a des empêchements techniques et logistiques, ce sera une autre probabilité à discuter», a-t-il déclaré.
    «Il est vrai qu’il y a une lenteur dans l’étude de ce dossier, mais la Haute commission chargée de préparer ces élections cruciales (...) est autonome, et le gouvernement lui apporte seulement son soutien matériel et logistique» a-t-il ajouté.
    La commission électorale indépendante a été élue lundi par la Haute commission chargée de préparer les élections. Cette commission, qui doit au total compter 16 membres, sera chargée de superviser le scrutin. Elle est appelée à organiser des élections justes et transparentes.
    De leur côté, les partis politiques sont divisés sur le bien fondé de la date du 24 juillet, le Parti démocrate progressiste y restant attaché tandis que le Mouvement de l’Unité populaire plaide pour un report et l’organisation d’un référendum constitutionnel.
    Quant au président du parti islamiste Ennahda, Rached Ghannouchi, il a souligné dimanche dans un entretien à l’AFP, que la Tunisie vit une situation «dangereuse» et que les Tunisiens «doutent de la crédibilité du gouvernement».Le gouvernement et la police «refusent de réaliser qu’il y a eu des changements et que c’est le droit des Tunisiens de manifester», a-t-il aussi déclaré. Malgré le couvre-feu instauré samedi dans la capitale pour une durée indéterminée, de nouvelles scènes de désordre ont eu lieu dans la nuit de dimanche à lundi à Ettadhamen, une banlieue défavorisée de Tunis.

    L'expression
    Mieux vaut un cauchemar qui finit qu’un rêve inaccessible qui ne finit pas…
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