Par culpabilité ou calcul, le régime est souvent muet sur les questions sensibles. Comment savoir ce qu’il pense réellement ? Il faut écouter ses hommes à l’étranger, étant entendu qu’ils ne parlent pas souvent sur leur sol. Le premier est président et, dans un entretien donné à un journal parisien, Ahmed Ben Bella explique que Hocine Aït Ahmed «a souvent été plus Kabyle qu’Algérien» tout en reconnaissant que lui-même n’est pas réellement Algérien, «ma mère et mon père sont tous deux Marocains». Ainsi, le premier président d’Algérie, naturalisé algérien à l’indépendance, est d’origine marocaine mais dénie l’algérianité à un Kabyle passé à l’opposition. Le second est un membre du FLN, envoyé de Belkhadem en Libye chez El Gueddafi. Sadek Bouguetaya, après avoir mangé sous la suprême tente, a lâché cette sentence post-digestive : «Que Dieu maudisse la démocratie.»
Affirmant son hostilité à un système qui le nourrit, Bouguetaya étant député à l’APN, il a du même coup apporté son soutien à un dictateur au nom de tous les Algériens, Bouguetaya étant représentant du peuple. Ces alliances croisées et enfin révélées donnent d’étranges lectures ; le premier président Ben Bella, d’origine marocaine, a été renversé par un coup d’Etat auquel l’actuel président a participé et veut retirer à l’opposition son passeport biométrique. Mais il soutient le régime qui l’a renversé, qui lui-même soutient El Gueddafi, arrivé au pouvoir après un coup d’Etat contre le roi Idriss, d’origine algérienne. Qui perd dans cette histoire ? En première réponse, c’est l’Algérien, dépossédé de son histoire et de sa nationalité. Si la seconde réponse est liée au nombre impressionnant de Marocains au pouvoir, la troisième explique que c’est une mauvaise réponse parce que la quatrième est là pour rappeler que le code de l’information n’a pas été encore amendé, il punit de prison les mauvaises questions...
Chawki Amari, El Watan
Affirmant son hostilité à un système qui le nourrit, Bouguetaya étant député à l’APN, il a du même coup apporté son soutien à un dictateur au nom de tous les Algériens, Bouguetaya étant représentant du peuple. Ces alliances croisées et enfin révélées donnent d’étranges lectures ; le premier président Ben Bella, d’origine marocaine, a été renversé par un coup d’Etat auquel l’actuel président a participé et veut retirer à l’opposition son passeport biométrique. Mais il soutient le régime qui l’a renversé, qui lui-même soutient El Gueddafi, arrivé au pouvoir après un coup d’Etat contre le roi Idriss, d’origine algérienne. Qui perd dans cette histoire ? En première réponse, c’est l’Algérien, dépossédé de son histoire et de sa nationalité. Si la seconde réponse est liée au nombre impressionnant de Marocains au pouvoir, la troisième explique que c’est une mauvaise réponse parce que la quatrième est là pour rappeler que le code de l’information n’a pas été encore amendé, il punit de prison les mauvaises questions...
Chawki Amari, El Watan
Commentaire