Les touristes, et leurs devises étrangères, étaient restés éloignés de la Tunisie après la révolution et le conflit dans la Libye voisine, mais de nouveaux signes montrent que le secteur des voyages est sur la voie de la reprise.
Ce fut d'abord la révolution tunisienne, puis les retombées de la crise dans la Libye voisine qui dissuadèrent les touristes de se rendre en Tunisie. Pour la première fois depuis la mi-janvier, deux bateaux de croisière ont toutefois accosté le week-end dernier à La Goulette, le plus important port maritime de Tunisie. Il semblerait que les choses commencent à reprendre leur cours normal.
Qu'ils viennent dans le cadre du "tourisme révolutionnaire" pour visiter le pays d'où est parti le Printemps arabe, ou pour s'assurer que leur destination autrefois favorite est restée la même qu'avant le soulèvement, les touristes étrangers sont accueillis à bras ouverts.
Quelque 4 000 passagers embarqués sur les bateaux de croisière de luxe '"Aida Bella" et "Eurodam" ont été accueillis sur les quais le 30 avril par un festival de culture traditionnelle, avec chameaux, danseurs et musique. Objectif : montrer aux étrangers que le pays est de retour à la normale et que la sécurité est désormais assurée.
Et cela semble marcher. L'"Aida Bella" et l'"Eurodam" devraient effectuer plus de 15 croisières vers le port de La Goulette cette année.
"Ces deux bateaux permettent aux touristes venus de différents pays, notamment d'Espagne, d'Allemagne, de Grande-Bretagne et des Etats-Unis, de découvrir la nouvelle Tunisie", a déclaré Mustapha Jaber, directeur du village touristique à La Goulette. "C'est également une occasion de revitaliser le secteur des industries traditionnelles dans la capitale, qui a toujours dépendu de ces croisières", a-t-il expliqué à Magharebia.
Si le nombre de ces arrivées peut constituer une quelconque indication, la saison touristique allant de mars à septembre pourrait après tout être sauvée. La Tunisie en dépend.
Près de 900 000 touristes s'étaient rendus en Tunisie en 2010. Avec près de 400 000 salariés, le tourisme est également le deuxième plus gros employeur du pays. De plus, il est la principale source de devises étrangères entrant dans le pays.
Selon Selim Shaker, le secrétaire d'Etat auprès du ministre du Commerce et du Tourisme, ces deux bateaux ont répondu à un appel déterminé de présenter le nouveau visage de la Tunisie après la révolution du 14 janvier, et de rassurer les voyagistes et les professionnels des voyages à propos de la sécurité dans le pays.
Tout a commencé en mars dernier, lorsque la Tunisie avait organisé une visite des opérateurs de croisières pour leur présenter la qualité des ports tunisiens et les rassurer sur la situation sécuritaire.
Après ce voyage, ces opérateurs avaient expliqué que leurs craintes concernant l'impact en Tunisie des évènements survenus en Libye avaient été dissipées. Ils avaient alors affirmé vouloir inciter leurs clients à se rendre vers les destinations tunisiennes.
"L'arrivée de ces deux bateaux montre aux autres opérateurs que la situation sécuritaire dans le port est stable", a expliqué Hamdi Fehri, le directeur du port de La Goulette.
Nabil Fékih, directeur des opérations de sécurité et de sûreté à l'Office de la marine marchande et des ports (OMMP) de Tunisie, a confirmé que selon les normes internationales, la sécurité dans les ports tunisiens est classée au "Niveau 1", ou "Très normale". Le second niveau signifie des conditions extraordinaires, et le Niveau 3 la fermeture du port.
Les quelque 1 300 kilomètres de littoral que compte la Tunisie comporte des ports de loisirs gérés par le gouvernement à Tabarka, Bizerte, Sidi Bou Said, Sousse El Kantaoui, Monastir et Djerba, ainsi qu'un port de loisir privé à Hammamet.
Et cependant, malgré ce que la Tunisie offre aux touristes maritimes, l'afflux de yachts et de bateaux de croisière pourrait être plus important. Sur un total de 270 000 bateaux circulant chaque année en Méditerranée, les ports touristiques tunisiens n'en attirent que 2 500. Le ministère du Tourisme doit faire plus pour attirer ce type de touristes, explique le journaliste Khmaies Ben Brik.
Taoufik Mourad Rekik, administrateur du village du port de La Goulette, reconnaît que la Tunisie dispose des ressources, et qu'il lui faut juste davantage de promotion.
"Ce village est unique dans la région méditerranéenne, et apporte aux touristes toutes les installations de commerce et de loisir, ainsi que différents services de transport", a-t-il expliqué à Magharebia. "Ce nouveau produit touristique devrait bénéficier d'une campagne de promotion au plan mondial par le biais de la participation de la Tunisie aux grands salons et aux importantes manifestations touristiques dans le monde."
Autre signe de cette récente reprise du tourisme, le nombre de vols charters à destination de la Tunisie a augmenté durant la seconde moitié du mois d'avril. L'aéroport international de Djerba, l'aéroport de Monastir et l'aéroport de Tunis Carthage ont tous enregistré cette hausse.
Noaméne Kadri, responsable d'un hôtel dans le sud de la Tunisie, a confirmé à Magharebia que la région avait connu une hausse du nombre de touristes, notamment venus de Belgique et d'Allemagne, par rapport aux mois de janvier et février.
"Le nombre de nuitées a augmenté de 15 pour cent par rapport au début de l'année ; cela nous rend optimistes sur le fait que la saison d'été sera bonne", a-t-il expliqué. "Pour attirer autant de touristes que possible, nous avons proposé des remises sans précédent sur les tarifs. A ce jour, nous avons enregistré un bon taux de réservations précoces venues de l'ensemble des pays."
Mais, met-il en garde, "2011 sera quand même l'une de nos saisons les plus difficiles."
Sur l'île de Djerba, la saison touristique a déjà commencé. Quelque 7 840 Français, 2 174 Allemands et 2 090 Belges y séjournent actuellement, a indiqué le ministère de Tourisme.
Anna Marley, une touriste belge, est venue avec son mari. Interrogée sur le point de savoir si elle avait été dissuadée par le soulèvement révolutionnaire, elle a expliqué : "Cela n'a rien changé ; nous aimons l'ambiance dans ce pays. Les Tunisiens sont des gens gentils et pacifiques, et nous ne sommes pas très différents d'eux."
Avec le retour des touristes, les restaurants, les cafés et les marchés traditionnels reprennent vie.
Mohamed Sayala, commerçant sur un marché artisanal, explique que l'activité dans son magasin a augmenté durant les deux dernières semaines. Il a vu de nombreux clients venus de pays européens et arabes.
"Les choses s'amélioreront encore avec l'arrivée de l'été", a-t-il expliqué.
Le ministère du tourisme compte sur la prochaine saison estivale pour venir en aide au secteur après le hiatus post-révolutionnaire. Il a demandé aux médias de faire la promotion des sites touristiques tunisiens, notamment dans les régions côtières. Quatre programmes télévisés consacrés au tourisme en Tunisie devraient être diffusés dans les jours qui viennent sur 70 chaînes satellitaires arabes, 15 chaînes internationales et 2 500 sites web.
Le pays a déjà lancé la campagne "I love Tunisia" sur l'internet, les réseaux sociaux et d'autres outils de la révolution pour attirer les visiteurs.
Source: Magharebia
Ce fut d'abord la révolution tunisienne, puis les retombées de la crise dans la Libye voisine qui dissuadèrent les touristes de se rendre en Tunisie. Pour la première fois depuis la mi-janvier, deux bateaux de croisière ont toutefois accosté le week-end dernier à La Goulette, le plus important port maritime de Tunisie. Il semblerait que les choses commencent à reprendre leur cours normal.
Qu'ils viennent dans le cadre du "tourisme révolutionnaire" pour visiter le pays d'où est parti le Printemps arabe, ou pour s'assurer que leur destination autrefois favorite est restée la même qu'avant le soulèvement, les touristes étrangers sont accueillis à bras ouverts.
Quelque 4 000 passagers embarqués sur les bateaux de croisière de luxe '"Aida Bella" et "Eurodam" ont été accueillis sur les quais le 30 avril par un festival de culture traditionnelle, avec chameaux, danseurs et musique. Objectif : montrer aux étrangers que le pays est de retour à la normale et que la sécurité est désormais assurée.
Et cela semble marcher. L'"Aida Bella" et l'"Eurodam" devraient effectuer plus de 15 croisières vers le port de La Goulette cette année.
"Ces deux bateaux permettent aux touristes venus de différents pays, notamment d'Espagne, d'Allemagne, de Grande-Bretagne et des Etats-Unis, de découvrir la nouvelle Tunisie", a déclaré Mustapha Jaber, directeur du village touristique à La Goulette. "C'est également une occasion de revitaliser le secteur des industries traditionnelles dans la capitale, qui a toujours dépendu de ces croisières", a-t-il expliqué à Magharebia.
Si le nombre de ces arrivées peut constituer une quelconque indication, la saison touristique allant de mars à septembre pourrait après tout être sauvée. La Tunisie en dépend.
Près de 900 000 touristes s'étaient rendus en Tunisie en 2010. Avec près de 400 000 salariés, le tourisme est également le deuxième plus gros employeur du pays. De plus, il est la principale source de devises étrangères entrant dans le pays.
Selon Selim Shaker, le secrétaire d'Etat auprès du ministre du Commerce et du Tourisme, ces deux bateaux ont répondu à un appel déterminé de présenter le nouveau visage de la Tunisie après la révolution du 14 janvier, et de rassurer les voyagistes et les professionnels des voyages à propos de la sécurité dans le pays.
Tout a commencé en mars dernier, lorsque la Tunisie avait organisé une visite des opérateurs de croisières pour leur présenter la qualité des ports tunisiens et les rassurer sur la situation sécuritaire.
Après ce voyage, ces opérateurs avaient expliqué que leurs craintes concernant l'impact en Tunisie des évènements survenus en Libye avaient été dissipées. Ils avaient alors affirmé vouloir inciter leurs clients à se rendre vers les destinations tunisiennes.
"L'arrivée de ces deux bateaux montre aux autres opérateurs que la situation sécuritaire dans le port est stable", a expliqué Hamdi Fehri, le directeur du port de La Goulette.
Nabil Fékih, directeur des opérations de sécurité et de sûreté à l'Office de la marine marchande et des ports (OMMP) de Tunisie, a confirmé que selon les normes internationales, la sécurité dans les ports tunisiens est classée au "Niveau 1", ou "Très normale". Le second niveau signifie des conditions extraordinaires, et le Niveau 3 la fermeture du port.
Les quelque 1 300 kilomètres de littoral que compte la Tunisie comporte des ports de loisirs gérés par le gouvernement à Tabarka, Bizerte, Sidi Bou Said, Sousse El Kantaoui, Monastir et Djerba, ainsi qu'un port de loisir privé à Hammamet.
Et cependant, malgré ce que la Tunisie offre aux touristes maritimes, l'afflux de yachts et de bateaux de croisière pourrait être plus important. Sur un total de 270 000 bateaux circulant chaque année en Méditerranée, les ports touristiques tunisiens n'en attirent que 2 500. Le ministère du Tourisme doit faire plus pour attirer ce type de touristes, explique le journaliste Khmaies Ben Brik.
Taoufik Mourad Rekik, administrateur du village du port de La Goulette, reconnaît que la Tunisie dispose des ressources, et qu'il lui faut juste davantage de promotion.
"Ce village est unique dans la région méditerranéenne, et apporte aux touristes toutes les installations de commerce et de loisir, ainsi que différents services de transport", a-t-il expliqué à Magharebia. "Ce nouveau produit touristique devrait bénéficier d'une campagne de promotion au plan mondial par le biais de la participation de la Tunisie aux grands salons et aux importantes manifestations touristiques dans le monde."
Autre signe de cette récente reprise du tourisme, le nombre de vols charters à destination de la Tunisie a augmenté durant la seconde moitié du mois d'avril. L'aéroport international de Djerba, l'aéroport de Monastir et l'aéroport de Tunis Carthage ont tous enregistré cette hausse.
Noaméne Kadri, responsable d'un hôtel dans le sud de la Tunisie, a confirmé à Magharebia que la région avait connu une hausse du nombre de touristes, notamment venus de Belgique et d'Allemagne, par rapport aux mois de janvier et février.
"Le nombre de nuitées a augmenté de 15 pour cent par rapport au début de l'année ; cela nous rend optimistes sur le fait que la saison d'été sera bonne", a-t-il expliqué. "Pour attirer autant de touristes que possible, nous avons proposé des remises sans précédent sur les tarifs. A ce jour, nous avons enregistré un bon taux de réservations précoces venues de l'ensemble des pays."
Mais, met-il en garde, "2011 sera quand même l'une de nos saisons les plus difficiles."
Sur l'île de Djerba, la saison touristique a déjà commencé. Quelque 7 840 Français, 2 174 Allemands et 2 090 Belges y séjournent actuellement, a indiqué le ministère de Tourisme.
Anna Marley, une touriste belge, est venue avec son mari. Interrogée sur le point de savoir si elle avait été dissuadée par le soulèvement révolutionnaire, elle a expliqué : "Cela n'a rien changé ; nous aimons l'ambiance dans ce pays. Les Tunisiens sont des gens gentils et pacifiques, et nous ne sommes pas très différents d'eux."
Avec le retour des touristes, les restaurants, les cafés et les marchés traditionnels reprennent vie.
Mohamed Sayala, commerçant sur un marché artisanal, explique que l'activité dans son magasin a augmenté durant les deux dernières semaines. Il a vu de nombreux clients venus de pays européens et arabes.
"Les choses s'amélioreront encore avec l'arrivée de l'été", a-t-il expliqué.
Le ministère du tourisme compte sur la prochaine saison estivale pour venir en aide au secteur après le hiatus post-révolutionnaire. Il a demandé aux médias de faire la promotion des sites touristiques tunisiens, notamment dans les régions côtières. Quatre programmes télévisés consacrés au tourisme en Tunisie devraient être diffusés dans les jours qui viennent sur 70 chaînes satellitaires arabes, 15 chaînes internationales et 2 500 sites web.
Le pays a déjà lancé la campagne "I love Tunisia" sur l'internet, les réseaux sociaux et d'autres outils de la révolution pour attirer les visiteurs.
Source: Magharebia
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