Des Libyens désormais avides de savoir se pressent dans les librairies de Benghazi, fief de la rébellion, où ils peuvent à présent acheter à leur guise des ouvrages jadis proscrits par le régime de Kadhafi.
Les livres sur la religion et sur l'histoire, ainsi que ceux écrits par des opposants exilés, ont la faveur des habitants.
"Les gens ont soif de connaissance, ils veulent connaître leur histoire", confie le libraire Yousouf al Mouahaishi.
Le vendeur se frotte les mains: depuis l'insurrection de février et la prise de Benghazi par les insurgés ses ventes ont doublé.
"Les bouquins traitant de l'histoire de la Libye étaient interdits ou censurés. La plupart du temps, ils devaient être centrés sur la personne de Kadhafi", explique-t-il.
Sous le pouvoir du "colonel", les opposants étaient pourchassés, le pouvoir se trouvait concentré dans les mains du "guide" et le système éducatif louait la "Troisième théorie universelle".
Dans les librairies, le "Livre vert", où Kadhafi exposait sa doctrine politique, figurait toujours en bonne place. Mais les temps ont changé dans l'Est de la Libye.
"On a beaucoup de demandes, malgré les problèmes économiques", se réjouit Mohammed Jarahi, qui travaille à la librairie Darwa Maktab al Fadhel.
"Avant, des personnes ne venaient pas ici parce qu'elles pensaient qu'il n'y avait rien d'intéressant à cause de la censure", ajoute-t-il.
Avant la révolution de 17 mars, de nombreux livres sur la religion étaient interdits, ceux des islamistes durs comme ceux des plus modérés. Certaines personnes vendaient alors des oeuvres sous le manteau, en dépit des risques d'emprisonnement.
Mais désormais, comme à la librairie Muahaishi, les livres sur la religion sont placés en tête de gondole.
Cependant, un chaland passant devant le magasin porte son choix sur deux ouvrages de droit constitutionnel. Il décide également de prendre un livre gratuit déposé par des militants abordant des questions sur les constitutions.
"Pendant 41 ans, nous avons vécu dans l'ignorance, mais maintenant nous devons nous éduquer et éduquer les autres", estime Gebril Zletni, ingénieur de profession.
Osama al Tanashi a la chance d'avoir sa boutique non loin du siège du Conseil national de transition (CNT), qui dirige l'insurrection anti-Kadhafi. Les ouvrages sur le management des crises, sur le droit et sur le développement partent comme des petits pains.
"Les juges, les intellectuels, et des membres du CNT m'en achètent. Avant, ils ne prenaient jamais la peine de venir. A l'époque de Kadhafi, il n'y avait aucune loi. Nous repartons de zéro", soupire-t-il.
Benjamin Massot pour le service français
Par Reuters
Les livres sur la religion et sur l'histoire, ainsi que ceux écrits par des opposants exilés, ont la faveur des habitants.
"Les gens ont soif de connaissance, ils veulent connaître leur histoire", confie le libraire Yousouf al Mouahaishi.
Le vendeur se frotte les mains: depuis l'insurrection de février et la prise de Benghazi par les insurgés ses ventes ont doublé.
"Les bouquins traitant de l'histoire de la Libye étaient interdits ou censurés. La plupart du temps, ils devaient être centrés sur la personne de Kadhafi", explique-t-il.
Sous le pouvoir du "colonel", les opposants étaient pourchassés, le pouvoir se trouvait concentré dans les mains du "guide" et le système éducatif louait la "Troisième théorie universelle".
Dans les librairies, le "Livre vert", où Kadhafi exposait sa doctrine politique, figurait toujours en bonne place. Mais les temps ont changé dans l'Est de la Libye.
"On a beaucoup de demandes, malgré les problèmes économiques", se réjouit Mohammed Jarahi, qui travaille à la librairie Darwa Maktab al Fadhel.
"Avant, des personnes ne venaient pas ici parce qu'elles pensaient qu'il n'y avait rien d'intéressant à cause de la censure", ajoute-t-il.
Avant la révolution de 17 mars, de nombreux livres sur la religion étaient interdits, ceux des islamistes durs comme ceux des plus modérés. Certaines personnes vendaient alors des oeuvres sous le manteau, en dépit des risques d'emprisonnement.
Mais désormais, comme à la librairie Muahaishi, les livres sur la religion sont placés en tête de gondole.
Cependant, un chaland passant devant le magasin porte son choix sur deux ouvrages de droit constitutionnel. Il décide également de prendre un livre gratuit déposé par des militants abordant des questions sur les constitutions.
"Pendant 41 ans, nous avons vécu dans l'ignorance, mais maintenant nous devons nous éduquer et éduquer les autres", estime Gebril Zletni, ingénieur de profession.
Osama al Tanashi a la chance d'avoir sa boutique non loin du siège du Conseil national de transition (CNT), qui dirige l'insurrection anti-Kadhafi. Les ouvrages sur le management des crises, sur le droit et sur le développement partent comme des petits pains.
"Les juges, les intellectuels, et des membres du CNT m'en achètent. Avant, ils ne prenaient jamais la peine de venir. A l'époque de Kadhafi, il n'y avait aucune loi. Nous repartons de zéro", soupire-t-il.
Benjamin Massot pour le service français
Par Reuters
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