NORMALISATION DES RELATIONS ALGÉRO-MAROCAINES
Rabat déblaie le terrain
L’association «Sahara marocain», une des voix les plus virulentes par rapport à la position algérienne dans le conflit du Sahara occidental, doit se faire hara-kiri aujourd’hui.
L’ouverture des frontières entre le Maroc et l’Algérie est irréversible. Ce n’est plus, vraisemblablement, qu’une question de temps. Le Makhzen semble avoir lâché un de ses relais connu pour être parmi les plus virulents vis-à-vis de la position algérienne dans le conflit du Sahara occidental. Un signe qui ne trompe pas dans le long chemin qui doit mener vers des relations plus fraternelles et apaisées entre Rabat et Alger. «J’ai le regret de vous informer qu’après 17 ans de militantisme corps et âme en faveur de notre cause nationale que certains officiels de mon pays m’ont fait payer très cher durant toute cette période, aujourd’hui lassé, non pas à défendre ma patrie mais de guéguerres intestinales, j’ai remis en date du 5 mai courant aux membres du bureau exécutif ma démission de l’Association, le «Sahara marocain» que je présidais.» indique le leader de l’ASM sur le site marocain «Demain online».
Blasé, le président de l’association marocaine, qui a toujours sorti ses griffes quand il s’est agi de clouer au pilori l’Algérie? Quels sont les motifs qui l’ont conduit à jeter l’éponge? «Faute de vision et de politique de la part de mon pays en matière de société civile qui milite sur le dossier du Sahara...Faute d’interlocuteurs officiels sérieux...Quand l’Etat qui est l’officiel veut aussi être la société civile...» explique et accuse Ahmed Réda Taoujni. Puis dans des mots à peine voilés, il reconnaît de sérieuses divergences entre son organisation et les responsables marocains. «Quand, au lieu de concentrer ses efforts à sensibiliser l’opinion internationale sur la justesse de notre cause et barrer la route au dit «Front Polisario» ainsi que le régime algérien, nous passons notre temps à nous chamailler avec certains officiels», avoue le président de l’ASM.
Le divorce est consommé entre certains décideurs du Royaume et l’association Sahara marocain: réal-politique oblige sans doute. Ses dirigeants sont amers et semblent avoir décidé de déposer les armes contraints et forcés.
«Les membres du bureau exécutif, qui ont tous souffert des mêmes tracasseries que moi durant ces années de militantisme, se sont réunis le 6 mai courant et après avoir étudié les raisons de ma démission, ont déposé à leur tour leur démission collective et décidé le gel des activités de l’ASM.» confie apparemment dépité, Ahmed Réda Taoujni.
Un état d’esprit qui contraste avec certaines sorties médiatiques qui frisaient l’hystérie. Ecoutons ce que disait l’ASM à propos des 7 militants sahraouis des droits de l’homme qui ont été arrêtés le 8 octobre 2009 après leur retour d’une visite effectuée dans les camps de réfugiés sahraouis de Tindouf et qui ont été libérés depuis:
«Ces personnes exploitent la liberté d’expression et de déplacement dont ils jouissent au Maroc à des fins de traîtrise à la solde de l’Algérie...
Devant le désarroi politique de l’Algérie, ces provocateurs exploitent le dossier des droits de l’homme à des fins propagandistes politiques orchestrées par leurs mentors à Alger...». Le ton a baissé au point de s’éteindre suite à la volonté affiché par les deux pays de normaliser leurs relations. La frontière terrestre entre les deux pays, fermée depuis 1994, sera réouverte «tôt ou tard», a déclaré le 25 avril 2011, le ministre de l’Agriculture, Rachid Benaïssa qui a participé à la 6e édition du Salon international de l’agriculture de Meknès.
«Le Maroc est en faveur de la normalisation des relations avec l’Algérie et la réouverture des frontières», avait affirmé de son côté le patron de la diplomatie marocaine dans un entretien accordé à l’agence de presse portugaise Lusa, lors d’une visite de travail qu’il a effectuée les 22 et 23 février 2011 au Portugal. Il est évident que dans un tel contexte, il n’y a pas de place aux intentions belliqueuses.
Ahmed Réda Taoujni tient à livrer tout de même les raisons qui l’ont amené à saborder son association. «A ce sujet, nous donnerons une conférence de presse le mercredi 11 mai 2011(aujourd’hui) afin de commenter avec détails les raisons de ces démissions et le gel des activités de l’ASM», a indiqué le président de l’Association Sahara marocain. Des déclarations qui s’apparenteront probablement à une oraison funèbre, un prélude à l’enterrement de l’ASM.
Mohamed TOUATI
Rabat déblaie le terrain
L’association «Sahara marocain», une des voix les plus virulentes par rapport à la position algérienne dans le conflit du Sahara occidental, doit se faire hara-kiri aujourd’hui.
L’ouverture des frontières entre le Maroc et l’Algérie est irréversible. Ce n’est plus, vraisemblablement, qu’une question de temps. Le Makhzen semble avoir lâché un de ses relais connu pour être parmi les plus virulents vis-à-vis de la position algérienne dans le conflit du Sahara occidental. Un signe qui ne trompe pas dans le long chemin qui doit mener vers des relations plus fraternelles et apaisées entre Rabat et Alger. «J’ai le regret de vous informer qu’après 17 ans de militantisme corps et âme en faveur de notre cause nationale que certains officiels de mon pays m’ont fait payer très cher durant toute cette période, aujourd’hui lassé, non pas à défendre ma patrie mais de guéguerres intestinales, j’ai remis en date du 5 mai courant aux membres du bureau exécutif ma démission de l’Association, le «Sahara marocain» que je présidais.» indique le leader de l’ASM sur le site marocain «Demain online».
Blasé, le président de l’association marocaine, qui a toujours sorti ses griffes quand il s’est agi de clouer au pilori l’Algérie? Quels sont les motifs qui l’ont conduit à jeter l’éponge? «Faute de vision et de politique de la part de mon pays en matière de société civile qui milite sur le dossier du Sahara...Faute d’interlocuteurs officiels sérieux...Quand l’Etat qui est l’officiel veut aussi être la société civile...» explique et accuse Ahmed Réda Taoujni. Puis dans des mots à peine voilés, il reconnaît de sérieuses divergences entre son organisation et les responsables marocains. «Quand, au lieu de concentrer ses efforts à sensibiliser l’opinion internationale sur la justesse de notre cause et barrer la route au dit «Front Polisario» ainsi que le régime algérien, nous passons notre temps à nous chamailler avec certains officiels», avoue le président de l’ASM.
Le divorce est consommé entre certains décideurs du Royaume et l’association Sahara marocain: réal-politique oblige sans doute. Ses dirigeants sont amers et semblent avoir décidé de déposer les armes contraints et forcés.
«Les membres du bureau exécutif, qui ont tous souffert des mêmes tracasseries que moi durant ces années de militantisme, se sont réunis le 6 mai courant et après avoir étudié les raisons de ma démission, ont déposé à leur tour leur démission collective et décidé le gel des activités de l’ASM.» confie apparemment dépité, Ahmed Réda Taoujni.
Un état d’esprit qui contraste avec certaines sorties médiatiques qui frisaient l’hystérie. Ecoutons ce que disait l’ASM à propos des 7 militants sahraouis des droits de l’homme qui ont été arrêtés le 8 octobre 2009 après leur retour d’une visite effectuée dans les camps de réfugiés sahraouis de Tindouf et qui ont été libérés depuis:
«Ces personnes exploitent la liberté d’expression et de déplacement dont ils jouissent au Maroc à des fins de traîtrise à la solde de l’Algérie...
Devant le désarroi politique de l’Algérie, ces provocateurs exploitent le dossier des droits de l’homme à des fins propagandistes politiques orchestrées par leurs mentors à Alger...». Le ton a baissé au point de s’éteindre suite à la volonté affiché par les deux pays de normaliser leurs relations. La frontière terrestre entre les deux pays, fermée depuis 1994, sera réouverte «tôt ou tard», a déclaré le 25 avril 2011, le ministre de l’Agriculture, Rachid Benaïssa qui a participé à la 6e édition du Salon international de l’agriculture de Meknès.
«Le Maroc est en faveur de la normalisation des relations avec l’Algérie et la réouverture des frontières», avait affirmé de son côté le patron de la diplomatie marocaine dans un entretien accordé à l’agence de presse portugaise Lusa, lors d’une visite de travail qu’il a effectuée les 22 et 23 février 2011 au Portugal. Il est évident que dans un tel contexte, il n’y a pas de place aux intentions belliqueuses.
Ahmed Réda Taoujni tient à livrer tout de même les raisons qui l’ont amené à saborder son association. «A ce sujet, nous donnerons une conférence de presse le mercredi 11 mai 2011(aujourd’hui) afin de commenter avec détails les raisons de ces démissions et le gel des activités de l’ASM», a indiqué le président de l’Association Sahara marocain. Des déclarations qui s’apparenteront probablement à une oraison funèbre, un prélude à l’enterrement de l’ASM.
Mohamed TOUATI
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