KABYLIE : LES PARE-FEUX DE SERVICE
À l’entame de l’hymne national algérien, les supporters kabyles ont tourné le dos tout en clamant les slogans de la Kabylie (1er Mai, stade du 5 Juillet)
12/05/2011 - par Azru Loukad
En désespoir de cause de pouvoir contrer par la répression ou l’intimidation l’action politique du MAK, le pouvoir tente une parade par l’animation d’un pare-feux par l’entremise de partis politiques implantés dans la région, devenus à la longue, ses obligés par leur participation et leur acceptation d’une prise d’intérêt de mandats électifs.
Car, si nous voulons voir les choses en face, ce sont ces “ clients ” qui sont les plus prompts à disqualifier l’option autonomiste en la traitant à qui mieux mieux et tour à tour de rôle d’aventure sans issue, de sorcellerie politique, ou d’antichambre de l’impasse sécessionniste, etc. On est même arrivé à dénier à un militant d’exhiber l’emblème kabyle lors de la marche de la CNCD. Ce geste de Tizi-Ouzou qui a été apprécié en “haut-lieu” a donné loisir à la police d’Alger de se permettre de profaner publiquement ce même drapeau en le cisaillant avec jubilation lors de la finale de la coupe d’Algérie. Ce peu glorieux rôle de “tampon” selon l’expression du milieu, entre le pouvoir raciste et les militants de la Kabylie éternelle a définitivement discrédité ces néo-nationalistes qui ont tourné le dos à leurs racines.
Contre le MAK, il y a donc en Kabylie une force locale auxiliaire du pouvoir qui fait le sale boulot à sa place. Cependant, la base militante de ces formations prend de plus en plus ses distances avec ces dévoiements de leur superstructure organique immuable, qui, par avidité d’argent, s’englue dans une logique électoraliste et ultra nationaliste. Cette base ne veut pas donner caution à cette dérive et elle le fait savoir à chaque sortie publique du MAK où de nouveaux militants de divers horizons viennent renforcer ses rangs.
Il n’y a pas de mystère à cela. C’est devenu trivial de répéter qu’une entreprise de dissolution de la Kabylie était en cours d’exécution depuis 1926. Le processus s’est accéléré avec Bouteflika en 1999 et aujourd’hui, il est à son rythme de croisière. Pour le citoyen kabyle ordinaire et pour ne citer que cet exemple, aucune justification au monde de l’évitement de la Kabylie par l’autoroute Est-Ouest n’est recevable. La mise en place de l’apartheid s’est encore confirmée par le refoulement ou la rétention des bus et véhicules de supporters kabyles le 1er mai 2011, pour les empêcher d’assister à la finale de la coupe.
Aujourd’hui, le discours du MAK et ses actions de proximité ont créé une synergie de raison et de combat au sein de la majorité des citoyens de la nation kabyle. Désormais, la ritournelle de “ l’Algérie une et indivisible ” reprise et relayée à l’envi, ne prend plus, car le peuple kabyle a compris que cette Algérie-là est exclusivement arabo-islamique et a vocation à effacer la moindre trace des Peuples Premiers d’Afrique du Nord.
Et la jeunesse kabyle le sait et se souvient. Elle vient de le démontrer spontanément dans les gradins du stade du 5 Juillet en ce 1er mai 2011. À l’entame de l’hymne national algérien, les supporters kabyles ont tourné le dos tout en clamant les slogans inventés lors du Printemps noir où, rappelons-nous et rappelons-le comme une litanie, cette même jeunesse a été fauchée sciemment et méthodiquement par la gendarmerie qui a massacré 128 citoyens et fait des milliers de blessés et handicapés à vie. Après qu’une décennie soit passée sur ces assassinats de masse, il faut savoir gré à la jeunesse kabyle d’avoir perpétré le souvenir de ces martyrs que le pouvoir tente par tous les moyens de faire oublier.
Conséquence collatérale : la presse arabophone fasciste en a fait ses choux gras et c’est tant mieux pour nous. Elle vilipende comme à son ordinaire les Kabyles pour non respect de l’hymne national ; mais elle omet de rapporter que juste avant, la police du régime a escamoté aux ciseaux et en public l’emblème kabyle de sa couleur bleue.
Pour les oublieux qui se prennent pour des commissionnaires tardifs d’une réconciliation nationale aux conditions arabo-islamiques, Ben Bella, vient de leur injecter une piqure de rappel. El Watan du 11/5/11, qui reprend une interview de Jeune Afrique, rapporte un verbatim ahurissant d’autoglorification et de haine antikabyle. La révolution algérienne, c’est lui seul, Abane Ramdane l’aurait empêché de prendre part au Congrès de la Soumam et Aït Ahmed serait plus kabyle qu’algérien. Et dans un excès de défiance, il déclare que ses parents sont tous les deux nés au Maroc et qu’il est donc naturellement marocain lui-même. Pour ce dernier point, il n’y a pas de problème en soi sauf qu’à contrario, il dénie subrepticement la pleine nationalité algérienne à Aït Ahmed.
À charge pour Aït Ahmed de démontrer enfin cette kabylité qu’il a toujours reniée mais que ses détracteurs occasionnels lui collent à la peau.
Kabylie, le 12 mai 2011
Azru
À l’entame de l’hymne national algérien, les supporters kabyles ont tourné le dos tout en clamant les slogans de la Kabylie (1er Mai, stade du 5 Juillet)
12/05/2011 - par Azru Loukad
En désespoir de cause de pouvoir contrer par la répression ou l’intimidation l’action politique du MAK, le pouvoir tente une parade par l’animation d’un pare-feux par l’entremise de partis politiques implantés dans la région, devenus à la longue, ses obligés par leur participation et leur acceptation d’une prise d’intérêt de mandats électifs.
Car, si nous voulons voir les choses en face, ce sont ces “ clients ” qui sont les plus prompts à disqualifier l’option autonomiste en la traitant à qui mieux mieux et tour à tour de rôle d’aventure sans issue, de sorcellerie politique, ou d’antichambre de l’impasse sécessionniste, etc. On est même arrivé à dénier à un militant d’exhiber l’emblème kabyle lors de la marche de la CNCD. Ce geste de Tizi-Ouzou qui a été apprécié en “haut-lieu” a donné loisir à la police d’Alger de se permettre de profaner publiquement ce même drapeau en le cisaillant avec jubilation lors de la finale de la coupe d’Algérie. Ce peu glorieux rôle de “tampon” selon l’expression du milieu, entre le pouvoir raciste et les militants de la Kabylie éternelle a définitivement discrédité ces néo-nationalistes qui ont tourné le dos à leurs racines.
Contre le MAK, il y a donc en Kabylie une force locale auxiliaire du pouvoir qui fait le sale boulot à sa place. Cependant, la base militante de ces formations prend de plus en plus ses distances avec ces dévoiements de leur superstructure organique immuable, qui, par avidité d’argent, s’englue dans une logique électoraliste et ultra nationaliste. Cette base ne veut pas donner caution à cette dérive et elle le fait savoir à chaque sortie publique du MAK où de nouveaux militants de divers horizons viennent renforcer ses rangs.
Il n’y a pas de mystère à cela. C’est devenu trivial de répéter qu’une entreprise de dissolution de la Kabylie était en cours d’exécution depuis 1926. Le processus s’est accéléré avec Bouteflika en 1999 et aujourd’hui, il est à son rythme de croisière. Pour le citoyen kabyle ordinaire et pour ne citer que cet exemple, aucune justification au monde de l’évitement de la Kabylie par l’autoroute Est-Ouest n’est recevable. La mise en place de l’apartheid s’est encore confirmée par le refoulement ou la rétention des bus et véhicules de supporters kabyles le 1er mai 2011, pour les empêcher d’assister à la finale de la coupe.
Aujourd’hui, le discours du MAK et ses actions de proximité ont créé une synergie de raison et de combat au sein de la majorité des citoyens de la nation kabyle. Désormais, la ritournelle de “ l’Algérie une et indivisible ” reprise et relayée à l’envi, ne prend plus, car le peuple kabyle a compris que cette Algérie-là est exclusivement arabo-islamique et a vocation à effacer la moindre trace des Peuples Premiers d’Afrique du Nord.
Et la jeunesse kabyle le sait et se souvient. Elle vient de le démontrer spontanément dans les gradins du stade du 5 Juillet en ce 1er mai 2011. À l’entame de l’hymne national algérien, les supporters kabyles ont tourné le dos tout en clamant les slogans inventés lors du Printemps noir où, rappelons-nous et rappelons-le comme une litanie, cette même jeunesse a été fauchée sciemment et méthodiquement par la gendarmerie qui a massacré 128 citoyens et fait des milliers de blessés et handicapés à vie. Après qu’une décennie soit passée sur ces assassinats de masse, il faut savoir gré à la jeunesse kabyle d’avoir perpétré le souvenir de ces martyrs que le pouvoir tente par tous les moyens de faire oublier.
Conséquence collatérale : la presse arabophone fasciste en a fait ses choux gras et c’est tant mieux pour nous. Elle vilipende comme à son ordinaire les Kabyles pour non respect de l’hymne national ; mais elle omet de rapporter que juste avant, la police du régime a escamoté aux ciseaux et en public l’emblème kabyle de sa couleur bleue.
Pour les oublieux qui se prennent pour des commissionnaires tardifs d’une réconciliation nationale aux conditions arabo-islamiques, Ben Bella, vient de leur injecter une piqure de rappel. El Watan du 11/5/11, qui reprend une interview de Jeune Afrique, rapporte un verbatim ahurissant d’autoglorification et de haine antikabyle. La révolution algérienne, c’est lui seul, Abane Ramdane l’aurait empêché de prendre part au Congrès de la Soumam et Aït Ahmed serait plus kabyle qu’algérien. Et dans un excès de défiance, il déclare que ses parents sont tous les deux nés au Maroc et qu’il est donc naturellement marocain lui-même. Pour ce dernier point, il n’y a pas de problème en soi sauf qu’à contrario, il dénie subrepticement la pleine nationalité algérienne à Aït Ahmed.
À charge pour Aït Ahmed de démontrer enfin cette kabylité qu’il a toujours reniée mais que ses détracteurs occasionnels lui collent à la peau.
Kabylie, le 12 mai 2011
Azru
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