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Libye: les dirigeants des rebelles multiplient les visites à l'étranger

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  • Libye: les dirigeants des rebelles multiplient les visites à l'étranger

    BENGHAZI — Les dirigeants des rebelles libyens cherchent à asseoir leur légitimité internationale en multipliant les visites à l'étranger après avoir enregistré sur le terrain des succès face aux troupes loyales au colonel Mouammar Kadhafi.

    Parallèlement, le procureur de la Cour pénale internationale (CPI) Luis Moreno-Ocampo, a annoncé vendredi qu'il demanderait lundi des mandats d'arrêt contre "trois personnes" pour des crimes contre l'humanité commis depuis le début de la révolte en Libye le 15 février.

    Le Premier ministre de la rébellion, Mahmoud Jibril, doit être reçu vendredi à la Maison Blanche par le conseiller du président Barack Obama pour la sécurité nationale, Tom Donilon.

    En visite pour quelques jours aux Etats-Unis, M. Jibril s'est déjà entretenu mercredi avec le président de la commission des Affaires étrangères du Sénat, John Kerry.


    M. Kerry a annoncé qu'il travaillait sur une loi permettant d'utiliser certains avoirs gelés du colonel Kadhafi au profit des rebelles, comme l'avait promis la secrétaire d'Etat Hillary Clinton la semaine dernière à Rome.

    Environ 30 milliards de dollars d'avoirs libyens ont été gelés aux Etats-Unis dans le cadre des sanctions économiques contre Tripoli. De source proche de l'administration, Washington pourrait verser à court terme plus de 150 millions de dollars aux rebelles.

    Jeudi, M. Jibril avait déclaré que le Conseil national de transition (CNT), organe politique de la rébellion, était dans une situation financière critique et qu'il n'avait "presque plus d'argent".

    Mais avant tout, "nous avons besoin d'être reconnus" officiellement par les Etats-Unis, a insisté M. Jibril sur la chaîne CNN.

    "Je pense que c'est prématuré", a déclaré à ce sujet le porte-parole de la Maison Blanche, Jay Carney.

    Pour l'instant, seuls la France, le Qatar, l'Italie, la Gambie et depuis jeudi le Royaume-Uni ont reconnu le CNT comme unique représentant légitime de la Libye.

    A Londres, le Premier ministre David Cameron a reçu jeudi le président du CNT, Moustapha Abdeljalil, et l'a invité à ouvrir dans la capitale britannique le premier bureau de représentation du CNT en Europe.

    M. Cameron a aussi promis plusieurs millions de livres d'équipements pour la police de Benghazi, "capitale" des rebelles dans l'Est libyen, ainsi que du matériel de communication.

    Ces contacts de plus en plus fructueux interviennent alors que les rebelles, dopés par leurs succès à Misrata (ouest) sur les forces loyalistes, s'apprêtent à marcher sur Zliten, avec en ligne de mire Tripoli, à 200 km à l'ouest.

    Assiégés et bombardés pendant plus de deux mois à Misrata, les rebelles, appuyés par les frappes de l'Otan, ont en effet réussi à prendre l'aéroport et à faire reculer les pro-Kadhafi suffisamment pour que la grande ville côtière soit hors de portée de leurs roquettes.

    Selon Salah Badi, un responsable rebelle, les forces gouvernementales se sont désormais regroupées à Zliten (50 km à l'ouest de Misrata) et les insurgés ont déjà progressé d'environ 20 km dans cette direction.

    Comme chaque vendredi, 10.000 personnes se sont rassemblées sur le front de mer de Benghazi pour défier le colonel Kadhafi, en présence des représentants de 25 villes contrôlées par les forces gouvernementales mais qui ont récemment apporté leur soutien à la rébellion.

    Le vice-ministre libyen des Affaires étrangères, Khaled Kaïm, a affirmé que le régime ne tenterait pas de reprendre par la force l'Est du pays actuellement aux mains des rebelles.

    "Ce n'est pas la politique du gouvernement que de reconquérir les villes de l'Est", a-t-il expliqué. Après avoir subi des mouvements de balanciers de plusieurs centaines de kilomètres entre Syrte et Benghazi, la ligne du front Est s'est stabilisée depuis plusieurs semaines entre Ajdabiya, à 160 km au sud-ouest de Benghazi, et Brega, 80 km plus à l'ouest.

    A Benghazi, un Français est décédé dans la nuit de mercredi à jeudi à l'hôpital après avoir été blessé par balle lors d'un "un contrôle de police", et quatre autres Français ont été interpellés, a déclaré le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Bernard Valero.

    Selon des sources spécialisées dans les milieux de sécurité privée, le Français tué, Pierre Marziali, est un ancien militaire de 47 ans, fondateur et responsable de la Secopex, une société de sécurité privée employant d'anciens soldats.

    Cette société installée à Carcassonne (sud-ouest de la France) propose du "conseil militaire privé" et des prestations de sécurité dans les zones en crise, avait expliqué M. Marziali en 2010 à la chaîne France 24.

    Depuis le début de la révolte en Libye, les violences ont fait des milliers de morts selon le procureur de la CPI, et poussé près de 750.000 personnes à fuir, selon l'ONU.

    Copyright © 2011 AFP
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