Gilbert Collard: «J’ai toujours été pour la préférence nationale»
Interview
L’avocat marseillais explique à «Libération» pourquoi il s’est rapproché de Marine Le Pen.
Comment avez-vous rencontré Marine Le Pen?
«Je la connais depuis vingt-cinq ans. Je m’occupais du divorce de ses parents. Un jour, je reçois un coup de fil d’une jeune fille un peu agressive. Elle se présente et me dit :"Vous êtes l’avocat de ma mère, je n’arrive pas à la voir, faites quelque chose. Tout dépend de vous." Je suis intervenu, elle a pu voir sa mère. Pour Marine, je suis un peu devenu le grand frère.»
Comment s’explique le rapprochement d’aujourd’hui?
«Elle a pris des positions qui me conviennent. Sa condamnation du racisme, de l’antisémitisme et de la xénophobie, qu’elle dise que la Shoah est la pire des choses, cela me met à l’aise. Après, ça devient une question de position politique. Marine est vachement moderne, ce n’est pas la fille de la guerre d’Indochine ou de la guerre d’Algérie. Je suis contre la diabolisation et s’il y a quelque chose qui m’exaspère, c’est le délit de généalogie la concernant.»
Quelles sont les idées que vous partagez?
«J’ai toujours été pour la préférence nationale, une idée de gauche défendue par Salengro. Mais je suis d’une hostilité farouche à la peine de mort, contrairement à elle.»
Vous faites partie du FN?
«Je n’ai pas adhéré au Front. Mon lien est avec Marine, pas avec le FN.»
Comptez-vous vous présenter aux législatives en 2012 ou aux municipales en 2014 sous les couleurs du FN?
«Il n’en est pas question pour l’instant.»
Et participer à sa campagne pour la présidentielle?
«Pas pour l’instant. Je ne dis pas que je n’irai pas, mais à condition d’avoir un corps doctrinal convenable. Et il va y avoir un corps doctrinal très révolutionnaire, qui va étonner beaucoup de monde.»
Quelles ont été les réactions à votre positionnement?
«Bonnes, à part les consuls de visa moral. J’ai l’impression que des spécialistes de l’extrême droite sont paniqués à l’idée de ne plus avoir de boutique. Pourtant, ils devraient se féliciter qu’elle condamne la Shoah et le racisme. Pourquoi ne pas lui accorder crédit de ce qu’elle dit? Je crois vraiment à l’évolution. Et moi, je ne suis pas devenu fasciste. Mais si demain un mec fait un signe nazi et n’est pas exclu, je dirai que je n’ai plus rien à voir avec elle.»
Recueilli par Michel Henry
Libération
13/05/2011 à 21h19 (mise à jour à 21h38)
Interview
L’avocat marseillais explique à «Libération» pourquoi il s’est rapproché de Marine Le Pen.
Comment avez-vous rencontré Marine Le Pen?
«Je la connais depuis vingt-cinq ans. Je m’occupais du divorce de ses parents. Un jour, je reçois un coup de fil d’une jeune fille un peu agressive. Elle se présente et me dit :"Vous êtes l’avocat de ma mère, je n’arrive pas à la voir, faites quelque chose. Tout dépend de vous." Je suis intervenu, elle a pu voir sa mère. Pour Marine, je suis un peu devenu le grand frère.»
Comment s’explique le rapprochement d’aujourd’hui?
«Elle a pris des positions qui me conviennent. Sa condamnation du racisme, de l’antisémitisme et de la xénophobie, qu’elle dise que la Shoah est la pire des choses, cela me met à l’aise. Après, ça devient une question de position politique. Marine est vachement moderne, ce n’est pas la fille de la guerre d’Indochine ou de la guerre d’Algérie. Je suis contre la diabolisation et s’il y a quelque chose qui m’exaspère, c’est le délit de généalogie la concernant.»
Quelles sont les idées que vous partagez?
«J’ai toujours été pour la préférence nationale, une idée de gauche défendue par Salengro. Mais je suis d’une hostilité farouche à la peine de mort, contrairement à elle.»
Vous faites partie du FN?
«Je n’ai pas adhéré au Front. Mon lien est avec Marine, pas avec le FN.»
Comptez-vous vous présenter aux législatives en 2012 ou aux municipales en 2014 sous les couleurs du FN?
«Il n’en est pas question pour l’instant.»
Et participer à sa campagne pour la présidentielle?
«Pas pour l’instant. Je ne dis pas que je n’irai pas, mais à condition d’avoir un corps doctrinal convenable. Et il va y avoir un corps doctrinal très révolutionnaire, qui va étonner beaucoup de monde.»
Quelles ont été les réactions à votre positionnement?
«Bonnes, à part les consuls de visa moral. J’ai l’impression que des spécialistes de l’extrême droite sont paniqués à l’idée de ne plus avoir de boutique. Pourtant, ils devraient se féliciter qu’elle condamne la Shoah et le racisme. Pourquoi ne pas lui accorder crédit de ce qu’elle dit? Je crois vraiment à l’évolution. Et moi, je ne suis pas devenu fasciste. Mais si demain un mec fait un signe nazi et n’est pas exclu, je dirai que je n’ai plus rien à voir avec elle.»
Recueilli par Michel Henry
Libération
13/05/2011 à 21h19 (mise à jour à 21h38)
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