Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Réadmission contre visas: Bruxelles propose un marché à Alger

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Réadmission contre visas: Bruxelles propose un marché à Alger

    Réadmission contre visas: Bruxelles propose un marché à Alger
    par Ghania Oukazi

    L'Union européenne veut arracher à l'Algérie un accord global de réadmission en contrepartie de facilitations en matière d'octroi de visas, au titre du principe de la libre circulation des personnes, contenu dans l'Accord d'association.

    Même s'il a voulu en nuancer le sens, le Commissaire européen à l'élargissement et la politique européenne de voisinage l'a clairement dit, hier au cours d'une conférence de presse qu'il a animée conjointement avec le ministre des Affaires étrangères, à la résidence El Mithak. «Dans les réformes qui sont en cours, au niveau de l'Union européenne, nous sommes persuadés que la mobilité des personnes est un aspect très important en tant que liberté de mouvement.
    Nous souhaitons qu'elle soit prise de pair avec la réadmission et les facilitations des visas, ce sont deux aspects qui vont de pair,» a déclaré Stéphen Füle. Il a ajouté que «nous renforçons les discussions sur la mobilité également illégale mais aussi légale pour assurer des opportunités d'emplois aux jeunes chômeurs, pour ouvrir le monde aux jeunes Algériens.»
    Il est question selon lui, de «tirer profit des textes existants sur les visas pour faciliter leur délivrance à des catégories comme les hommes d'affaires et les étudiants.»

    Le responsable européen a fait savoir que «la Commission européenne fera des propositions concrètes aux Etats membres, durant le mois en cours et le mois prochain, pour améliorer la liberté de mouvement.» L'Algérie accepterait-elle de signer un accord global de réadmission avec l'UE contre des facilitations pour les visas, alors qu'elle doit pour cela discuter avec chacun de ses 27 membres à part ? Avons-nous demandé au MAE.
    «Je souhaite apporter des éclaircissements, je ne voulais pas dire ça,» a réagi le Commissaire européen avant que Mourad Medelci n'ait le temps de répondre. «Nous pensons que les deux accords vont de pair, l'accord de réadmission et les facilitations de visas.
    Ce ne sera pas une tâche facile pour convaincre les Etats membres mais la Commission européenne va faire une proposition et ils décideront,» a-t-il dit confirmant ainsi davantage son idée première à savoir celle de demander à l'Algérie la signature avec l'UE d'un accord global de réadmission contre des facilitations de visas.

    Les insinuations du MAE

    Medelci reprend la question et se contentera de rappeler que «nous traitons de ces questions avec chacun des pays membres de l'Union. L'Algérie est liée avec beaucoup de pays par un accord de réadmission. Ces accords fonctionnent relativement bien.» Il précisera cependant que «nous tenons à discuter avec chacun de ces pays sur comment améliorer, si je puisse dire, sans cesse les conditions pour la libre circulation des personnes.
    Nous sommes concernés nous aussi par cette question et il faut qu'elle soit traitée selon les intérêts de nos pays respectifs. Il faut que cette liberté soit traitée en même temps que la sécurité.» Le MAE indiquera encore que «nous devons faire en sorte que les mécanismes mis en place pour cela doivent être, chaque fois, plus efficients.»
    Il fait savoir que «nous relevons quelques améliorations en terme de pourcentage d'octroi de visas mais si nous comparons par rapport aux quelques dernières années, il nous reste beaucoup à faire pour l'améliorer.» Il estime qu'«il faut que l'émigration clandestine soit mieux encadrée.»

    Interrogé sur les possibilités d'un accord entre l'Algérie et l'UE sur le calendrier du démantèlement tarifaire, le Commissaire européen avouera «je vous demanderai d'attendre encore d'autres semaines, les travaux sont en cours, il est encore trop tôt pour vous donner des réponses.» Stéphen Füle rappelle qu'il y a eu déjà trois rounds de négociations entre les deux parties à ce propos dont le dernier a eu lieu en février dernier.
    «Il y a eu plusieurs propositions sur la table, ce sont des suggestions très encourageantes, nous avons pas mal de substances, il faut encore en discuter,» dira-t-il. Il ajoutera pour les besoins de la précision que «nous devons donner mandat à nos délégations respectives pour pouvoir conclure ces négociations.»
    Faites ici et là selon les questions posées et pour éviter de faire état des blocages existants entre l'Algérie et l'UE sur plusieurs dossiers, ces insinuations permettront quelque peu aux deux responsables d'être moins «langue de bois» même s'ils s'obligeront, tout au long de la conférence de presse, à des exercices diplomatiques qui y ressemblent.

    L'UE veut comprendre les préoccupations algériennes

    Füle renchérit «il s'agit de se respecter mutuellement, de comprendre les préoccupations de l'Algérie pour pouvoir arriver ensemble à un juste milieu et trouver des solutions dans l'Accord d'association.» Pour ce qui est du niveau de l'investissement européen que l'Algérie juge timide, le Commissaire européen indiquera qu' «on constate sur les trois dernières années, qu'il a été multiplié par 5.»
    Il interroge «nous en sommes parfaitement satisfaits ? Non !» Il souligne que «les questions qui sont au cœur des discussions avec le ministre, la poursuite des négociations sur le démantèlement tarifaire, instaurer la confiance entre nous, l'investissement.» Il se dit satisfait d'avoir eu des discutions avec le MAE sur «l'efficacité du système judiciaire et la corruption, c'est très bien pour améliorer le climat des affaires en Algérie.»

    Au rappel que l'UE veut consolider sa relation avec l'Algérie afin de l'adapter aux réalités et aux demandes de l'Algérie (voir l'article de Stéphen Füle dans «Le Quotidien d'Oran» du dimanche 5 mai 2011), et à la question si ces demandes ont été précisées, le MAE répondra «une négociation, c'est une négociation, vous êtes mal informés peut-être au niveau de la presse, nous attendrons que ces négociations soient terminées, j'espère dans quelques semaines.
    Nous ne faisons pas mystère de la démarche que nous défendons, une démarche qui consiste à accompagner les filières agricoles et industrielles, qui sont les plus touchées par les effets de l'Accord d'association.»

    Medelci rappelle que «l'accord permet aux pays tel que l'Algérie de renégocier le calendrier pour ce qui est de ces filières, c'est ce que nous avons fait durant les trois rounds précédents.» Il prévient pour ceux qui en doutent que «vous vous imaginez qu'on n'a pas pu entrer en matière avec l'UE si nous n'avions pas parlé tarif douanier par tarif douanier et visé des secteurs pour lesquels il y a des argumentaires.»
    Il explique : « il est bien admis que le tarif douanier ne constitue pas la planche de salut, il faut des mesures pour d'autres incitations fiscales et d'autres de toutes natures qui permettent aux filières de démarrer.»

    Quotidien d'Oran
    Mieux vaut un cauchemar qui finit qu’un rêve inaccessible qui ne finit pas…
Chargement...
X