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Le Vieux Continent est devenu de très loin premier client du Fonds monétaire international.
Avec une candeur toute germanique, Angela Merkel a dit tout haut ce que beaucoup de dirigeants pensent tout bas: il serait préférable que les Européens gardent la direction générale du FMI. Tout en soulignant que la question de la succession «n'est pas aujourd'hui posée», la chancelière considère que «dans la phase actuelle, il y a de bonnes raisons pour l'Europe d'avoir de bons candidats prêts».
Angela Merkel fait référence à la crise des dettes publiques de la zone euro. Elle sait mieux que personne le rôle de facilitateur qu'a joué le managing director du FMI. Elle avait demandé à Dominique Strauss- Kahn de venir dimanche dernier s'entretenir avec elle d'une éventuelle rallonge en faveur de la Grèce.
Tout comme le 28 avril 2010, DSK et Jean-Claude Trichet, le président de la BCE, avaient témoigné devant le Bundestag pour convaincre les parlementaires récalcitrants d'apporter leur soutien à Athènes.
«Certes, nul n'est irremplaçable, mais Dominique Strauss-Kahn, a joué un rôle très particulier, à la fois d'intermédiaire au sein de l'Europe et de défenseur de la cause européenne auprès des autres membres du Fonds», analyse un haut fonctionnaire du FMI.
De facto le Vieux Continent est devenu de très loin son premier client. D'un côté, 70 milliards d'euros ont été consentis en l'espace de 18 mois à la Grèce, à l'Irlande et tout récemment au Portugal. De l'autre les pays de l'Est, intégrés dans l'Union européenne en 2004, sont devenus de très gros emprunteurs: Pologne, Roumanie, Hongrie et Lettonie ont reçu une quarantaine de milliards d'euros à elles quatre. Au total, les pays européens représentent aujourd'hui plus de la moitié des prêts du FMI.
Au-delà des chiffres, ce sont les conditions d'attribution des aides qui suscitent des interrogations. «Les pays émergents ont l'impression qu'il y a deux poids, deux mesures et que la *Grèce, l'Irlande et le Portugal échappent au droit commun», observe un participant au conseil d'administration du FMI. Selon les statuts, l'enveloppe de crédits que peut recevoir un pays en difficulté ne saurait excéder 10 fois ses quotas. La Grèce, dont les aides s'élèvent aujourd'hui à 32 fois sa participation au capital du Fonds, pulvérise toutes les normes.
De même, l'accord tacite selon lequel le FMI contribue pour un tiers des programmes de sauvetage de la zone euro quand l'Union européenne verse les deux autres tiers, ne correspond à aucun texte. «Ce n'est pas seulement une question d'équité vis-à-vis des autres continents, mais aussi un problème de concentration des risques», reconnaît-on à Washington. Ces largesses en faveur de l'Europe, DSK les a certes compensées en accordant une importance de plus en plus grande aux pays émergents. «Un accord historique», avait-il proclamé au G20 d'octobre 2010, à Séoul, alors que la Chine, le Brésil, l'Inde et la Russie figuraient désormais parmi les dix premiers actionnaires du Fonds. Les Européens ont accepté de réduire leurs propres quotas, même s'ils demeurent collectivement le plus gros partenaire, avec au total environ un tiers du capital. Les turbulences que traverse actuellement l'institution ne l'ont pas empêchée de débloquer lundi soir 1,58 milliard d'euros supplémentaires pour l'Irlande.
Par Le Figaro
Avec une candeur toute germanique, Angela Merkel a dit tout haut ce que beaucoup de dirigeants pensent tout bas: il serait préférable que les Européens gardent la direction générale du FMI. Tout en soulignant que la question de la succession «n'est pas aujourd'hui posée», la chancelière considère que «dans la phase actuelle, il y a de bonnes raisons pour l'Europe d'avoir de bons candidats prêts».
Angela Merkel fait référence à la crise des dettes publiques de la zone euro. Elle sait mieux que personne le rôle de facilitateur qu'a joué le managing director du FMI. Elle avait demandé à Dominique Strauss- Kahn de venir dimanche dernier s'entretenir avec elle d'une éventuelle rallonge en faveur de la Grèce.
Tout comme le 28 avril 2010, DSK et Jean-Claude Trichet, le président de la BCE, avaient témoigné devant le Bundestag pour convaincre les parlementaires récalcitrants d'apporter leur soutien à Athènes.
«Certes, nul n'est irremplaçable, mais Dominique Strauss-Kahn, a joué un rôle très particulier, à la fois d'intermédiaire au sein de l'Europe et de défenseur de la cause européenne auprès des autres membres du Fonds», analyse un haut fonctionnaire du FMI.
De facto le Vieux Continent est devenu de très loin son premier client. D'un côté, 70 milliards d'euros ont été consentis en l'espace de 18 mois à la Grèce, à l'Irlande et tout récemment au Portugal. De l'autre les pays de l'Est, intégrés dans l'Union européenne en 2004, sont devenus de très gros emprunteurs: Pologne, Roumanie, Hongrie et Lettonie ont reçu une quarantaine de milliards d'euros à elles quatre. Au total, les pays européens représentent aujourd'hui plus de la moitié des prêts du FMI.
Au-delà des chiffres, ce sont les conditions d'attribution des aides qui suscitent des interrogations. «Les pays émergents ont l'impression qu'il y a deux poids, deux mesures et que la *Grèce, l'Irlande et le Portugal échappent au droit commun», observe un participant au conseil d'administration du FMI. Selon les statuts, l'enveloppe de crédits que peut recevoir un pays en difficulté ne saurait excéder 10 fois ses quotas. La Grèce, dont les aides s'élèvent aujourd'hui à 32 fois sa participation au capital du Fonds, pulvérise toutes les normes.
De même, l'accord tacite selon lequel le FMI contribue pour un tiers des programmes de sauvetage de la zone euro quand l'Union européenne verse les deux autres tiers, ne correspond à aucun texte. «Ce n'est pas seulement une question d'équité vis-à-vis des autres continents, mais aussi un problème de concentration des risques», reconnaît-on à Washington. Ces largesses en faveur de l'Europe, DSK les a certes compensées en accordant une importance de plus en plus grande aux pays émergents. «Un accord historique», avait-il proclamé au G20 d'octobre 2010, à Séoul, alors que la Chine, le Brésil, l'Inde et la Russie figuraient désormais parmi les dix premiers actionnaires du Fonds. Les Européens ont accepté de réduire leurs propres quotas, même s'ils demeurent collectivement le plus gros partenaire, avec au total environ un tiers du capital. Les turbulences que traverse actuellement l'institution ne l'ont pas empêchée de débloquer lundi soir 1,58 milliard d'euros supplémentaires pour l'Irlande.
Par Le Figaro
on va tout prendre
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