Affaire DSK : l'ombre Polanski
Les démêlés du cinéaste franco-polonais avec la justice américaine jouent-ils un rôle dans les déboires de Dominique Strauss-Kahn? Impossible de l'établir clairement. En revanche, en France, certains commentaires ne sont pas sans rappeler ceux qui avaient émaillés la récente saga Polanski.
DSK
DSK paye-t-il l'échec de la justice américaine dans l'affaire Polanski? (Reuters)
"On pense à Polanski." Dès dimanche, sur LCI, Bernard Tapie faisait le lien entre l'affaire DSK et les démêlées du cinéaste franco-polonais avec la justice américaine. Le lendemain, ce lien s'est renforcé en pleine audience préliminaire de Dominique Strauss-Kahn, quand l'un des procureurs a nommément cité le précédent Polanski pour plaider - et obtenir auprès de la juge - la détention du directeur du Fonds monétaire international, actuellement incarcéré dans la sinistre prison de Rikers Island. Accusé de viol en 1978, le réalisateur du Pianiste s'était soustrait à son procès en s'envolant pour la France après 42 jours de prison. Malgré une demande formulée en 2010 et au terme de multiples rebondissements, les autorités judiciaires américaines avaient échoué à convaincre la Suisse - ou Polanski avait été arrêté en septembre 2009 - à être extradé outre-Atlantique.
Un parallèle "fâcheux et très regrettable"
Echaudés, les Etats-Unis seraient-ils déterminés à ne prendre aucun risque avec Dominique Strauss-Kahn? Pour Me Kiejman, qui fut l'avocat du cinéaste, le précédent Polanski joue "un rôle inconscient" dans les déboires de DSK, "bien que les situations procédurales soient très différentes", a-t-il ajouté sur France Info, mardi matin. "La crainte du juge américain, c'est que Dominique Strauss-Kahn (...) puisse rejoindre le territoire français et, de là, soit inexpugnable", a ajouté le professionnel du droit, précisant, à juste titre, que la France n'extradait pas ses propres ressortissants. "On peut comprendre [le parallèle] sur un plan factuel, intellectuel, mais il est fâcheux et très regrettable", a complété Me Hervé Temime, autre défenseur de Roman Polanski, quelques heures plus tard au micro d'Europe 1. L'éventualité de voir le directeur d'une institution internationale comme le FMI se soustraire à la justice apparait "tout à fait hypothétique", a en effet estimé Georges Kiejman, rejoint sur ce point par plusieurs responsables politiques, socialistes notamment. Pour tous, le simple retrait du passeport de Dominique Strauss-Kahn aurait ainsi suffi à s'assurer de sa présence devant ses juges.
Conséquence, pour certains, DSK a été victime de l'acharnement de la justice américaine. Un air déjà entendu lors de la saga Polanski... Ardents défenseurs de la cause réalisateur oscarisé l'an passé, Jack Lang ou encore Bernard Henri-Lévy se sont notamment engouffrés dans cette voie. Sur France 2, lundi soir, le ministre de la Culture de François Mitterrand a ainsi dénoncé un "lynchage" dont serait victime celui qui, la semaine dernière, était encore le meilleur candidat socialiste dans l'optique de la présidentielle de 2012. "Il n’y avait quand même pas mort d’homme!", a-t-il ajouté dans une formule qui a fait jaser. Comme la tribune publiée sur son site par l'intellectuel à la chemise blanche a également suscitée la polémique, lui qui, n'épargnant personne, a défendu avec acharnement son ami de 25 ans, qu'il considère carrément "jeté aux chiens". Dénué de compassion pour la victime présumée de DSK, "le texte de BHL révèle cette impunité de classe", a notamment jugé le souverainiste Nicolas Dupont-Aignan sur son compte Twitter, fustigeant au passage "une oligarchie parisienne" qui, réelle ou supposée s'était déjà trouvée sous le feu des critiques lors de l'affaire Polanski.
Les démêlés du cinéaste franco-polonais avec la justice américaine jouent-ils un rôle dans les déboires de Dominique Strauss-Kahn? Impossible de l'établir clairement. En revanche, en France, certains commentaires ne sont pas sans rappeler ceux qui avaient émaillés la récente saga Polanski.
DSK
DSK paye-t-il l'échec de la justice américaine dans l'affaire Polanski? (Reuters)
"On pense à Polanski." Dès dimanche, sur LCI, Bernard Tapie faisait le lien entre l'affaire DSK et les démêlées du cinéaste franco-polonais avec la justice américaine. Le lendemain, ce lien s'est renforcé en pleine audience préliminaire de Dominique Strauss-Kahn, quand l'un des procureurs a nommément cité le précédent Polanski pour plaider - et obtenir auprès de la juge - la détention du directeur du Fonds monétaire international, actuellement incarcéré dans la sinistre prison de Rikers Island. Accusé de viol en 1978, le réalisateur du Pianiste s'était soustrait à son procès en s'envolant pour la France après 42 jours de prison. Malgré une demande formulée en 2010 et au terme de multiples rebondissements, les autorités judiciaires américaines avaient échoué à convaincre la Suisse - ou Polanski avait été arrêté en septembre 2009 - à être extradé outre-Atlantique.
Un parallèle "fâcheux et très regrettable"
Echaudés, les Etats-Unis seraient-ils déterminés à ne prendre aucun risque avec Dominique Strauss-Kahn? Pour Me Kiejman, qui fut l'avocat du cinéaste, le précédent Polanski joue "un rôle inconscient" dans les déboires de DSK, "bien que les situations procédurales soient très différentes", a-t-il ajouté sur France Info, mardi matin. "La crainte du juge américain, c'est que Dominique Strauss-Kahn (...) puisse rejoindre le territoire français et, de là, soit inexpugnable", a ajouté le professionnel du droit, précisant, à juste titre, que la France n'extradait pas ses propres ressortissants. "On peut comprendre [le parallèle] sur un plan factuel, intellectuel, mais il est fâcheux et très regrettable", a complété Me Hervé Temime, autre défenseur de Roman Polanski, quelques heures plus tard au micro d'Europe 1. L'éventualité de voir le directeur d'une institution internationale comme le FMI se soustraire à la justice apparait "tout à fait hypothétique", a en effet estimé Georges Kiejman, rejoint sur ce point par plusieurs responsables politiques, socialistes notamment. Pour tous, le simple retrait du passeport de Dominique Strauss-Kahn aurait ainsi suffi à s'assurer de sa présence devant ses juges.
Conséquence, pour certains, DSK a été victime de l'acharnement de la justice américaine. Un air déjà entendu lors de la saga Polanski... Ardents défenseurs de la cause réalisateur oscarisé l'an passé, Jack Lang ou encore Bernard Henri-Lévy se sont notamment engouffrés dans cette voie. Sur France 2, lundi soir, le ministre de la Culture de François Mitterrand a ainsi dénoncé un "lynchage" dont serait victime celui qui, la semaine dernière, était encore le meilleur candidat socialiste dans l'optique de la présidentielle de 2012. "Il n’y avait quand même pas mort d’homme!", a-t-il ajouté dans une formule qui a fait jaser. Comme la tribune publiée sur son site par l'intellectuel à la chemise blanche a également suscitée la polémique, lui qui, n'épargnant personne, a défendu avec acharnement son ami de 25 ans, qu'il considère carrément "jeté aux chiens". Dénué de compassion pour la victime présumée de DSK, "le texte de BHL révèle cette impunité de classe", a notamment jugé le souverainiste Nicolas Dupont-Aignan sur son compte Twitter, fustigeant au passage "une oligarchie parisienne" qui, réelle ou supposée s'était déjà trouvée sous le feu des critiques lors de l'affaire Polanski.
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