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Le royaume par le glaive, le wahhabisme et le pétrole

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  • Le royaume par le glaive, le wahhabisme et le pétrole

    A l’initiative de l’organisation Women2 Drive, les femmes saoudiennes sont appelées à défiler au volant de leurs voitures le 17 juin prochain. La campagne est lancée pour contester la loi du royaume qui interdit aux femmes de conduire.


    Samedi, une Saoudienne brave l’interdit à Khobar, à l’est du royaume, en conduisant sa voiture. Arrêtée par la police religieuse puis relâchée, elle est arrêtée de nouveau hier, selon l’AFP. L’Arabie Saoudite est le seul pays au monde où les femmes n’ont pas le droit de conduire. Mais en mars 2008, le Conseil saoudien de la choura a recommandé d’autoriser les femmes à conduire tout en posant des conditions en conséquence. Entre autres conditions, la femme doit avoir moins de trente ans et bénéficier d’une autorisation d’un tuteur, à savoir père, frère, mari, entre autres. Elle doit obtenir le permis de conduire au niveau d’écoles de conduite pour femmes. Elle est autorisée à conduire du samedi au mercredi. Comme il lui est exigé de se doter d’un téléphone cellulaire.
    Sur le marché du travail, la femme n’ouvre droit qu’à certains métiers comme l’enseignement. Cependant, si le mari, le frère ou le père lui recommande de ne plus travailler, elle n’a que le choix d’obéir.Les femmes n’ont pas le droit au vote. En effet, en 2005 lors des premières élections municipales en Arabie Saoudite, les femmes n’ont pas eu le droit de voter. Les prochaines élections municipales se dérouleront le 22 septembre prochain. Une nouvelle fois, les femmes seront exclues.


    Les socles de la dynastie


    L’Arabie Saoudite est gérée par l’esprit du glaive et du wahhabisme. En 1744, un émir de Najd, Mohamed Ibn Saoud, signe avec un religieux, Mohamed Ibn Abdel Wahhab, un pacte qui consiste à faire triompher la parole de Dieu même avec les armes. Ce dernier prêche un Islam sunnite rigoureux qui rejette toute innovation, le culte des saints et les sectes non sunites. Ainsi, cette doctrine, qui porte son nom, devient au fil des années le socle de l’édification du royaume. Le premier «Etat» wahhabite s’étend jusqu’en l’Irak. Il est détruit par le sultan de l’Egypte, Mohamed Ali en 1818. La seconde tentative est laminée en 1884. En 1901, Abdel Aziz Ibn Saoud accapare Riyad, Najd et Al Hasa. Après la Première Guerre mondiale, il mène la guerre au chérif de La Mecque, Hussein. Le Hidjaz, qui comprend les deux villes saintes de l’Islam, à savoir La Mecque et Médine, est conquis entre 1924 et 1926. En 1932, Abdel Aziz prend le titre de roi tout en tentant d’annexer la province de Asir. Province qui est, à ce jour, objet de litige entre Sanaa et Riyad. La découverte du pétrole dans les années 1930 assure des revenus considérables au royaume. En février1945, le président américain, Franklin Roosevelt, rencontre le roi Abdel Aziz et signent l’accord de Quincy, du nom du navire de guerre américain où ils se sont rencontrés. En vertu de cet accord, Washington obtient le monopole de l’exploitation du pétrole en Arabie Saoudite. En échange, Washington garantit la sécurité du royaume. En d’autres termes, l’or noir contre la pérennité de la dynastie wahhabite et autoproclamée gardienne des Lieux Saints de l’Islam.


    Ainsi, le pétrole, le dollar et l’Islam dans sa version wahhabite cimentent désormais les irréfutables soubassements du royaume. En 1987, le roi Fahd s’octroie le titre de «serviteur des Lieux saints, La Mecque et Médine». En plus, la ville de Djedda abrite le siège de l’Organisation de la conférence islamique (OCI). Les gardiens du dogme veillent à l’application de la charia. Les décapitations, châtiments corporels, exécutions publiques sont pratiqués sur les accusés de non-respect de l’ordre établi. Depuis le début de l’année en cours, le vent de la révolte souffle sur le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord. Néanmoins, cette colère des peuples de ces régions, qui aspirent au changement, a épargné les monarchies du Golfe, à commencer par l’Arabie Saoudite.
    Les grandes puissances restent inertes quant à contraindre le royaume, du moins à initier des réformes. Des intérêts sont en jeu.
    Et la question des droits de l’homme est sélectivement mise en branle pour contraindre des dictateurs à partir. Même à ce prix, il n’y aura de changement que pour ne rien changer, les maîtres seront toujours les mêmes. Il n’y a que les valets qui disparaissent.




    elwatan
    Amnay idir
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill
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