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Après la révolte du jasmin en Tunisie, tous les yeux sont tournés vers l'autre rive de la Méditerranée, en direction du Maroc et de l'Algérie. Ces pays vont-ils, à leur tour, s'embraser ? Avec son expérience de grand reporter, appuyée par de nombreux témoignages, Martine Gozlan (journaliste à Marianne) réalise un décryptage de la situation au Maghreb dans « Tunisie, Algérie, Maroc : la colère des peuples ». Si la révolution a rendu la parole aux Tunisiens, l'auteur a choisi de les écouter, ainsi que les Marocains et les Algériens, et de raconter leur histoire, dans des systèmes politiques au bord de l'explosion.
En trois chapitres, un pour la Tunisie, un pour le Maroc et un pour l’Algérie, Martine Gozlan détaille la situation politique dans ces trois pays du Maghreb, à l’aune de la révolution tunisienne. Fondé sur l’expérience de grand reporter de l’auteur, le récit de « Tunisie, Algérie, Maroc : La colère des peuples » prend ainsi une épaisseur assez rare jusqu’alors dans l’analyse des révolutions arabes. Martine Gozlan apporte ici une fraicheur grâce à de nombreux récits et témoignages de ses contacts sur place.
L’ouvrage s’ouvre sur un manifestant tunisien citant le poète Abou el-Kacem Chebi, un mois après l’immolation de Mohamed Bouazizi à Sidi Bouzid. L’histoire tragique de ce jeune marchand de légumes est, on l’aura assez répété, symbolique de la situation tunisienne. Ce que Martine Gozlan amène à cette constatation ce sont des histoires vécues de l’intérieur, qu’elle met en perspective sur la réalité globale du Maghreb.
Alors qu’on aurait vite fait de les considérer comme une entité uniforme, les trois pays sont loin d’être les mêmes et c’est ce qui est mis ici en lumière. L’auteur dévoile toutes les nuances qui existent entre la Tunisie, l’Algérie et le Maroc pour mieux montrer leurs similitudes. Lassitude d’un pouvoir qui se complait à régner alors qu’il avait promis le changement, violente crise sociale, pression sur les journalistes et hommes et femmes de lettres, sont les points communs aux pays du Maghreb. Mais les situations sont différentes et permettent de comprendre les évolutions distinctes de chacun de ces pays.
Ce qui se dégage de cet ouvrage, c’est avant tout la tendresse que porte Martine Gozlan pour le Maghreb. On sent ses nombreuses expériences transparaitre au fil du récit et les multiples témoignages qu’elle cite donnent une dimension humaine aux révolutions arabes. Trop vite englouties par l’actualité, on avait oublié qu’elles étaient faites d’individus, chacun avec leur vécu. C’est toute la force de la plume de l’auteur qui nous conte l’histoire en marche, en prenant le temps de s’arrêter sur une anecdote ou un parcours.
Ce qu’il faut retenir de « Tunisie, Algérie, Maroc : la colère des peuples », c’est l’essoufflement de ces peuples face à des systèmes qui semblaient jusqu’alors indétrônables. Mais les tunisiens ont ouvert la voie et pour Martine Gozlan, qui a vécu la révolution à leur côté, ils sont désormais « l’espoir contre le désespoir » des pays arabes.
« Tunisie, Algérie, Maroc : la colère des peuples », de Martine Gozlan, est disponible aux éditions L'Archipel, 17,95€
Martine Gozlan est journaliste à Marianne.
En trois chapitres, un pour la Tunisie, un pour le Maroc et un pour l’Algérie, Martine Gozlan détaille la situation politique dans ces trois pays du Maghreb, à l’aune de la révolution tunisienne. Fondé sur l’expérience de grand reporter de l’auteur, le récit de « Tunisie, Algérie, Maroc : La colère des peuples » prend ainsi une épaisseur assez rare jusqu’alors dans l’analyse des révolutions arabes. Martine Gozlan apporte ici une fraicheur grâce à de nombreux récits et témoignages de ses contacts sur place.
L’ouvrage s’ouvre sur un manifestant tunisien citant le poète Abou el-Kacem Chebi, un mois après l’immolation de Mohamed Bouazizi à Sidi Bouzid. L’histoire tragique de ce jeune marchand de légumes est, on l’aura assez répété, symbolique de la situation tunisienne. Ce que Martine Gozlan amène à cette constatation ce sont des histoires vécues de l’intérieur, qu’elle met en perspective sur la réalité globale du Maghreb.
Alors qu’on aurait vite fait de les considérer comme une entité uniforme, les trois pays sont loin d’être les mêmes et c’est ce qui est mis ici en lumière. L’auteur dévoile toutes les nuances qui existent entre la Tunisie, l’Algérie et le Maroc pour mieux montrer leurs similitudes. Lassitude d’un pouvoir qui se complait à régner alors qu’il avait promis le changement, violente crise sociale, pression sur les journalistes et hommes et femmes de lettres, sont les points communs aux pays du Maghreb. Mais les situations sont différentes et permettent de comprendre les évolutions distinctes de chacun de ces pays.
Ce qui se dégage de cet ouvrage, c’est avant tout la tendresse que porte Martine Gozlan pour le Maghreb. On sent ses nombreuses expériences transparaitre au fil du récit et les multiples témoignages qu’elle cite donnent une dimension humaine aux révolutions arabes. Trop vite englouties par l’actualité, on avait oublié qu’elles étaient faites d’individus, chacun avec leur vécu. C’est toute la force de la plume de l’auteur qui nous conte l’histoire en marche, en prenant le temps de s’arrêter sur une anecdote ou un parcours.
Ce qu’il faut retenir de « Tunisie, Algérie, Maroc : la colère des peuples », c’est l’essoufflement de ces peuples face à des systèmes qui semblaient jusqu’alors indétrônables. Mais les tunisiens ont ouvert la voie et pour Martine Gozlan, qui a vécu la révolution à leur côté, ils sont désormais « l’espoir contre le désespoir » des pays arabes.
« Tunisie, Algérie, Maroc : la colère des peuples », de Martine Gozlan, est disponible aux éditions L'Archipel, 17,95€
Martine Gozlan est journaliste à Marianne.